Proposition de loi des Kataëb pour empêcher la démolition des silos

Les députés du parti Kataëb de Samy Gemayel ont présenté, vendredi, une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence au Parlement libanais, pour la protection des silos du port de Beyrouth et leur classement comme monument culturel national, "afin de rendre éternel le souvenir des victimes du 4 août".

En avril dernier, le gouvernement de Nagib Mikati avait chargé le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) de détruire ces silos, qui sont gravement endommagés et menacent de s'effondrer depuis l'effroyable explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui a fauché plus de 220 vies, blessé au moins 6.500 personnes et ravagé des quartiers entiers de la capitale.

Dans une proposition de loi datée du 16 juin 2022, les quatre députés des Kataëb appellent à "empêcher toute démolition des silos, qu'elle soit totale ou partielle". Ils demandent que le Conseil des ministres prenne des décisions en ce sens dans un délai de six mois après la parution de la loi, et exigent que "les institutions concernées effectuent les travaux d'urgence nécessaires pour renforcer le bâtiment et le protéger conformément à la sécurité publique, le temps que des études sur l'entretien et la protection de l'édifice soient terminées", précise la proposition, que M. Gemayel a publiée vendredi sur Twitter.

Les députés rappellent que les silos constituent un symbole important et que la zone dans laquelle ils se situent est visée par l'enquête sur l'explosion. Ces silos ont été "un rempart inébranlable qui a empêché le souffle de l'explosion d'atteindre certaines parties de Beyrouth, empêchant ainsi que le nombre de victimes et l'étendue des dégâts soient encore plus importants", ont-ils ajouté.

Au début du mois de mai dernier, M. Mikati avait promis aux familles des victimes que les silos du port de Beyrouth ne seront pas détruits tant qu'il sera en poste, et qu'il fera son possible pour accélérer des nominations nécessaires à la poursuite de l'enquête sur ce drame, qui piétine en raison des nombreux recours et ingérences politiques.