Sit-in de boulangers devant le ministère de l'Économie

Des boulangers de toutes les régions du Liban ont tenu, vendredi, un sit-in devant le ministère de l'Économie pour protester contre l'absence de révision des prix du pain ces derniers jours, alors que le coût de tous ses ingrédients augmente et que les cours mondiaux du blé s'affolent depuis l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février dernier.

"Le ministère accuse les boulangers de créer la confusion, mais si nous n'élevons pas la voix, il n'y aura plus ni blé ni farine", a lancé le vice-président de l'Union syndicale des boulangers, Ali Ibrahim, présent lors du sit-in, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "La politique actuelle mènera indubitablement à une levée des subventions sur le pain", a-t-il prévenu, ce qui reviendrait selon lui à vendre le paquet de pain à 35.000 livres. M. Ibrahim s'est encore interrogé : "Quel pays qui se respecte peut annoncer qu'il n'a du blé que pour 20 jours ? Où est la réserve stratégique ?" Le syndicaliste a prévenu que si le ministère de l'Économie ne fixe pas de nouveaux prix, les boulangers vendront leur pain "à n'importe quel tarif" et que "si un boulanger est obligé de payer une seule amende" pour non-respect des tarifs officiels, tout le secteur se mettra en grève générale.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le syndicat des boulangers de Beyrouth et du Mont-Liban avait demandé la levée des subventions sur certains types de farine. 

Les prix du pain au Liban dépendent du taux de change entre la livre libanaise et le dollar ainsi que de la hausse des prix des carburants, qui influence directement le coût de production de la farine et du transport. Vendredi matin, tous ces prix ont poursuivi leur flambée. À cela s’ajoute la hausse du prix du blé sur les marchés mondiaux du fait de la crise ukrainienne. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le Liban en est sévèrement impacté puisqu’il importait jusque-là son blé majoritairement de ces deux pays.