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Culture - Festival ciné

Le Liban d’hier et d’aujourd’hui, des coups de cœur arabes et « La mer devant nous »

Beirut DC revient à l’affiche avec la 11e édition des Journées cinématographiques de Beyrouth (Ayam Beirut al-Cinema’iya) qui se déroulera du 10 au 19 juin dans plusieurs salles, à Beyrouth et hors de la capitale, et se terminera par un concert de Rima Khcheich au théâtre al-Madina. Riham Assi, directrice artistique du festival, en détaille le programme à « L’Orient-Le Jour ».

Le Liban d’hier et d’aujourd’hui, des coups de cœur arabes et « La mer devant nous »

« Re-Destruction », moyen-métrage de Simon el-Habre. Photo DR

Les Journées cinématographiques de Beyrouth reviennent dans les salles après une absence remarquée. Comment ce retour s’est-il fait ?

En fait, l’association Beirut DC a l’habitude d’organiser cet événement tous les deux ans. Nous avons donc eu une année de plus de retard en raison de la pandémie et des problèmes économiques au Liban. Si nous avons décidé d’affronter toutes les difficultés et de relever le défi d’organiser cet événement, c’est parce que nous avons senti que le public était assoiffé de films et qu’il avait hâte que tout revienne à la normale. Une autre difficulté que nous avons rencontrée, énorme difficulté, est de faire de ce festival un festival gratuit et diffusé dans plusieurs régions, comme Beyrouth et Saïda, pour qu’il soit à la portée de tous les publics.

Image tirée du film « La Rivière » de Ghassan Salhab. Photo DR

On voit que, dans cette programmation, passé et présent sont réunis. Comment ce choix s’est-il fait ?

Les Journées cinématographiques avaient l’habitude, dans les éditions précédentes, de programmer des films récents et produits dernièrement. Nous avons pensé cette fois-ci projeter, entre autres, des films anciens. C’est Éliane Raheb, cofondatrice de Beirut DC, qui a programmé cette section intitulée « In This Place ». Elle comprend majoritairement des films libanais, anciens ou récents, qui décrivent la relation entre les personnes et la ville de Beyrouth, comme le moyen-métrage de Simon el-Habre Re-Destruction. In This Place est une section du festival qui tente de reconstruire notre passé à travers le cinéma et la photographie, pour mieux comprendre notre présent et oser imaginer notre futur. Ainsi, le spectateur aura l’occasion de voir le film Beyrouth, la rencontre (1982) de Borhane Alaouié, qui raconte l’histoire de deux étudiants ayant rompu durant la guerre au Liban, et deux films du réalisateur libanais Maroun Baghdadi : un court-métrage, Hanine (1979), qui suit la poétesse Nada Tueni dans un voyage à travers différentes régions du Liban déchiré par la guerre ; et le long-métrage de 1982 Petites Guerres, qui raconte les petites histoires de trois personnages qui s’entremêlent à la veille de la guerre civile libanaise. Au programme aussi, le film de Jocelyne Saab Lettre de Beyrouth. Le film de Baghdadi sera accompagné d’une exposition de photos de l’acteur/photographe Nabil Ismaïl qui aura lieu à Dar el-Nimer, à Beyrouth. À Dar el-Nimer également, seront projetés deux courts-métrages de Mehdi Fleifel dont l’action se déroule dans le camp de Aïn el-Héloué, ainsi que le documentaire de Abdallah al-Khatib Little Palestine, sur le siège de Yarmouk, plus grand camp de réfugiés palestiniens situé dans la banlieue de Damas. Mis à part les films en présentiel, cette section rassemble d’autres événements comme les films diffusés sur la plateforme Aflamuna ainsi que des courts-métrages en compétition et une exposition réalisée par le cinéaste Hady Zaccak qui accompagnera le festival dès le 11 juin et qui a lieu à Mina Center Beyrouth au centre-ville.

« Farha », film d’inauguration, le 10 juin, des Journées cinématographiques de Beyrouth. Photo DR

Outre la section In This Place, des films récents sont programmés au Cinema City-Beyrouth Souks, à Dar el-Nimer et en dehors de la ville, comme à Ishbilia (Saïda), Qobayate, Chebaa, Hermel, Arabsalim, Jiyé et au centre Action for Hope (Bar Élias). Comment avez-vous fait la sélection ?

Spotlight sur Beirut DC est une section dont je suis en charge. Elle comprend un éventail de films que l’association Beirut DC est fière d’avoir accompagnés tout au long de leur parcours et qui aujourd’hui sont récompensés dans les plus grands festivals. Citons, à titre d’exemple, le film jordanien Farha qui inaugure les Journées cinématographiques en présence de la réalisatrice Darin J. Sallam. Ce film a fait sa première mondiale à la 46e édition du Festival international de Toronto. Il a fait sa tournée auprès de Red Sea International et Palm Springs et vient tout juste de remporter le prix du jury au Festival arabe de Malmo en Suède.

Pour mémoire

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Également au programme, Captains of Zaatari, premier documentaire du réalisateur égyptiens Ali el-Arabi. Le film a été présenté au festival Sundance en 2022, dans la section des documentaires en compétition. Ali el-Arabi sera aussi parmi nous pour présenter son film. Enfin, le film d’Ely Dagher The Sea Ahead (Face à la mer) clôturera le festival. Le cinéaste libanais qui a été primé en 2015 à Cannes pour son court-métrage présente ce long-métrage qui a fait sa première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs au Festival international de Cannes en 2021, et qui continue une tournée réussie partout dans le monde. Un film qui reflète le pays aujourd’hui à travers l’histoire de la jeune Jana qui, après une longue absence de son pays natal, vient renouer avec la vie à la fois familière et étrange qu’elle avait autrefois quittée.

« Feathers », un film loufoque de l’Égyptien Omar el-Zohairy. Photo DR

Il faut mentionner également la section Coups de cœur qui comprend, entre autres films, le documentaire franco-libanais de Dima el-Horr Conversations avec Siro, qui était en compétition internationale au Dok Leiptzig en 2021 ; le film syrien de Nidal al-Dibs Homemade Stories ; ou encore Feathers, le premier long-métrage du réalisateur égyptien Omar el-Zohairy qui a fait sa première à la Semaine de la critique au Festival de Cannes en 2021 et qui raconte une situation absurde : lors d’un tour de magie qui tourne mal durant l’anniversaire d’un enfant, le père autoritaire se transforme en poulet... Sans oublier, bien entendu, The Stranger du réalisateur Ameer Fakher Eldin, ainsi que La Rivière, le troisième volet de la trilogie de Ghassan Salhab qui a fait sa première mondiale au Festival de Locarno en 2021 et qui fera sa première libanaise dans le cadre de Ayam Beirut al Cinema’iya.

Le programme en entier est publié sur www.beirutdc.org

Les Journées cinématographiques de Beyrouth reviennent dans les salles après une absence remarquée. Comment ce retour s’est-il fait ? En fait, l’association Beirut DC a l’habitude d’organiser cet événement tous les deux ans. Nous avons donc eu une année de plus de retard en raison de la pandémie et des problèmes économiques au Liban. Si nous avons décidé d’affronter toutes...

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