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Auto - Focus

La « Motor Valley » italienne, terre fertile de supercars

Ferrari, Lamborghini, Maserati, Pagani ou encore Dallara... Chaque année, hormis pendant la pandémie de Covid-19, toutes ces marques exposent le temps d’un week-end leurs créations sur les places de Modène. Pour le plus grand bonheur des fans !

La « Motor Valley » italienne, terre fertile de supercars

Le stand Lamborghini à Modène. Marco Bertorello/AFP

Si la Toscane a son chianti, l’Émilie-Romagne a sa « Motor Valley » et l’orgueil de posséder une des plus hautes concentrations au monde de fabricants de motos et de voitures sportives de luxe.

Riche plaine agricole, « La terre des moteurs » (Terra dei motori en italien), petit territoire s’étendant sur environ mille kilomètres carrés essentiellement entre Bologne et Modène, a vu s’élancer sur ses champs d’orge et de blé le cheval cabré de Ferrari et le taureau de Lamborghini. Y sont également nés les constructeurs Maserati et Ducati, ainsi que d’autres moins connus et beaucoup plus élitistes : les fabricants de voitures Pagani et Dallara – ce dernier étant le fournisseur officiel des monoplaces du championnat américain IndyCar –, ou encore le groupe Energica dont les motos électriques courent un championnat GP parallèle.

Chaque année – hors pandémie de coronavirus –, le temps d’un week-end, toutes ces marques exposent leurs créations sur les places de Modène pour le plus grand bonheur des fans, qui sont nombreux à faire des selfies à côté d’un bolide à deux ou quatre roues.

Une Bugatti EB110 GT, modèle du début de la décennie 1990-1999, exposée à Modène. Marco Bertorello/AFP

Au panthéon des supercars, la Pagani se distingue notamment par son prix : 2,6 millions d’euros hors options... Fondée en 1998 à San Cesario sul Panaro, près de Modène, par l’Argentin Horacio Pagani, passé auparavant par Lamborghini, la marque s’adresse à une clientèle de niche extrêmement restreinte. L’établissement est situé en banlieue de la petite bourgade de quelques milliers d’habitants, à proximité de champs agricoles, et comprend un musée et l’atelier de production. « Il nous faut entre huit et neuf mois pour construire une voiture, et nous en produisons au total une quarantaine par an », explique Christopher Pagani, fils du fondateur et responsable communication de la marque. L’espace où sont produites ces voitures ne s’appelle pas « usine », mais « atelier ». Quelques dizaines de techniciens et d’ingénieurs, essentiellement jeunes, travaillent qui à la réalisation d’un volant, qui au nettoyage des moules servant à modeler la carrosserie, dans une ambiance feutrée de pharmacie où tout est en ordre et immaculé. Quarante types de fibre de carbone, du titane, de l’aluminium, tout est pensé pour rendre une Pagani la plus légère possible, « mais la réflexion est engagée avec les clients » sur une éventuelle future Pagani électrique, plus lourde en raison des batteries, souligne Christopher Pagani.

Une Ts Automobili M67 exposée à Modène. Marco Bertorello/AFP

Lamborghini contre Ferrari

Dans ce pays d’élevages et de labours, l’après-Seconde Guerre mondiale (1939-1945) a vu arriver la mécanisation – entre les tracteurs et les machines agricoles.

Ferruccio Lamborghini possédait une usine de tracteurs et... plusieurs Ferrari. La légende raconte qu’un jour, l’industriel dit à Enzo Ferrari, fondateur et patron de la marque au cheval cabré : « Enzo, j’ai des problèmes avec tes voitures », ce à quoi ce dernier répondit : « Tu n’as qu’à les faire toi-même si tu n’aimes pas les miennes. » Cet échange, dont nul ne sait plus aujourd’hui s’il est authentique, donna naissance en 1963 à l’usine de voitures Lamborghini, quinze ans après celle des tracteurs. Ferrari n’est plus seul et l’Émilie-Romagne construit peu à peu sa réputation de pôle mécanique d’excellence. « C’est un succès qui vient de loin, c’est le fruit de plusieurs générations », explique Andrea Corsini, « ministre » de l’Émilie-Romagne pour les transports, les infrastructures et le tourisme, venu à Modène pour l’exposition.

Deux Maserati exposées à Modène. Marco Bertorello/AFP

Selon l’observatoire économique Riparte l’Italia, la « Motor Valley » comprend plus de 16 000 entreprises, quatre circuits, six centres de formation de pointe, et emploie plus de 90 000 personnes. « Au niveau des possibilités de travail, des contacts avec les entreprises, ici, c’est le top », assure Emilio, étudiant en ingénierie des voitures âgé de 24 ans, venu du sud du pays pour poursuivre sa spécialisation à Modène. Le secteur enregistre un chiffre d’affaires de seize milliards d’euros par an, dont sept milliards d’euros à l’exportation, et affiche une insolente santé : en 2021, Bugatti, Ferrari, Lamborghini, Bentley ou encore Porsche, entre autres, ont tous enregistré des résultats record.

La mythique Bugatti – marque française en dépit de son nom à consonance italienne – a elle aussi connu son heure de gloire dans la région, y produisant au début de la décennie 1990-1999 le célèbre modèle EB110 GT, vendu à l’époque pour la modique somme de 500 millions de lires italiennes (environ 260 000 euros).

Source : AFP

Si la Toscane a son chianti, l’Émilie-Romagne a sa « Motor Valley » et l’orgueil de posséder une des plus hautes concentrations au monde de fabricants de motos et de voitures sportives de luxe.Riche plaine agricole, « La terre des moteurs » (Terra dei motori en italien), petit territoire s’étendant sur environ mille kilomètres carrés essentiellement entre...

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