Aoun remercie le pape pour la béatification de deux missionnaires capucins libanais

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, a remercié le pape François pour la béatification de Léonard Melki et Thomas Saleh, deux prêtres de l’ordre des Frères mineurs capucins tués en Turquie respectivement en 1915 et en 1917, à l'occasion d'une célébration prévue en leur honneur ce samedi.

Dans un communiqué, M. Aoun estime que cette cérémonie de béatification "affirme au monde entier que le Liban demeure au cœur des préoccupations de l'Eglise et qu'il restera le pays de la sainteté".  Il "remercie Sa Sainteté le pape François pour avoir exaucé un vœu cher aux Libanais", alors qu'une célébration est prévue samedi en fin d'après-midi à Deir el-Salib (le Couvent de la Croix) à Jal el-Dib, où est situé le mausolée des deux missionnaires libanais. Le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, sera présent en tant que représentant du Saint-Père.

"C’est avec une grande gratitude que je remercie, au nom de tous les Libanais, Sa Sainteté le Pape François d’avoir, à travers cette cérémonie, affirmé au monde entier que le Liban demeure au cœur des préoccupations de l'Église et qu'il restera le pays de la sainteté", a souligné M. Aoun, qui a renouvelé l'espoir que le pape visitera bientôt le Liban. La visite du Souverain pontife était initialement prévue pour les 12 et 13 juin prochains, mais elle a été reportée par le Vatican pour raisons de santé.

Les deux missionnaires capucins, originaires de Baabdate (Metn), furent arrêtés, torturés et tués en Turquie durant le génocide de 1915, et leur martyre a été reconnu par le Vatican fin 2020.

Le père Léonard Melki (1881-1915) refusa d’apostasier après avoir caché le Saint Sacrement à l’arrivée de la police. Il fut conduit dans le désert où il fut exécuté le 11 juin 1915 en compagnie de l’évêque Ignace Maloyan, que le Vatican a déclaré "bienheureux", et de 415 autres hommes originaires de la ville de Mardine.

Après avoir accordé l’hospitalité à un prêtre arménien durant le génocide, le père Thomas Saleh (1879-1917) fut, lui, arrêté et condamné à mort puis déporté en plein hiver avec d’autres condamnés, sous l’escorte d’un peloton de soldats. Il mourut sur la route, le 18 janvier 1917, répétant avec courage : "J’ai pleine confiance en Dieu, je n’ai pas peur de la mort".