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Sport - Tennis / Grand Chelem

Wimbledon : points perdus, mais lustre intact

Les joueurs et joueuses ne comprennent pas la décision de l’ATP comme de la WTA de sanctionner le All England Lawn Tennis & Croquet Club, et tous sont déterminés à disputer le tournoi en juin.

Wimbledon : points perdus, mais lustre intact

La joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka est le seul grand nom déclaré à envisager de ne pas participer au tournoi du Grand Chelem de Wimbledon, même si elle assure n’avoir pas encore pris sa décision définitive. Pascal Rossignol/Reuters

Les joueurs n’y gagneront pas de points pour les classements ATP et WTA, mais continueront à venir y chercher prestige et argent : Naomi Osaka est le seul grand nom déclaré à envisager de ne pas participer au tournoi de tennis du Grand Chelem de Wimbledon en juin. La WTA comme l’ATP, qui gèrent les circuits féminin et masculin, ne distribueront pas de points lors du Majeur londonien : une mesure de rétorsion à la décision du All England Lawn Tennis & Croquet Club d’exclure les joueurs russes et biélorusses en raison de l’invasion de l’Ukraine, décision qui, selon les deux organismes, constitue une rupture d’équité entre joueurs.

Comme souvent, Naomi Osaka, sans parler fort, a fait du bruit. « Je n’ai même pas encore pris ma décision, mais je penche plutôt pour ne pas jouer » Wimbledon, a lâché lundi dernier la Japonaise, qui n’avait de toute façon pas de grandes ambitions sur le gazon londonien où elle n’a jamais atteint les huitièmes de finale. Le tournoi du All England Lawn Tennis & Croquet Club serait-il devenu « pointless » – comprendre en français à la fois inutile et sans point –, comme l’a avancé, « sans mauvais jeu de mots », Naomi Osaka, qui a déjà marqué les esprits par son anticonformisme quand elle avait décidé avant l’édition 2021 de Roland-Garros de zapper les conférences de presse pour préserver sa santé mentale ?

Un « rêve » d’enfant

L’avis général des joueurs participant au tournoi de Roland-Garros, inlassablement interrogés en conférence de presse sur la querelle entre, d’un côté, les organisateurs du Grand Chelem londonien et, de l’autre, l’ATP et la WTA, rejoint celui du joueur n° 1 mondial Novak Djokovic. « Les tournois du Grand Chelem demeurent des tournois du Grand Chelem, synthétise le Serbe. Et Wimbledon a toujours été un rêve pour moi quand j’étais enfant. Je ne le vois pas au prisme des points ou du prize money. » Même sentiment chez la joueuse polonaise n° 1 du classement WTA, Iga Swiatek : « Aux Jeux olympiques, on joue pour des médailles (et non des points), et ça reste très important. Celui qui gagne Wimbledon aura toujours ça à son palmarès sur sa page Wikipedia. »

Les petits noms du circuit ont, eux, besoin des primes distribuées à Londres : « Pour moi, la question ne se pose pas. J’y serai », résume le joueur français Grégoire Barrère, classé au-delà de la 200e place mondiale. « D’un point de vue financier (…), nous, les joueurs qui passons par les qualifications, on est obligés d’y aller, décrit-il. Ce n’est pas avec les 400 euros au premier tour des Challengers qu’on paie notre saison. » Comme souvent, le joueur français Benoît Paire a résumé sans mâcher ses mots : « Je vais y aller pour prendre mon chèque de toute façon, pour aller jouer une exhibition. » Pour autant, il ne comprend pas le choix de l’ATP : « La plupart des joueurs ne comprennent pas cette décision. Et quand j’en parle dans le vestiaire avec 99 % des joueurs, ils veulent des points et jouer un tournoi normal. »

Pression supplémentaire

Il y a aussi ceux, en haut du classement, mécontents de la non-prolongation des points de l’édition 2021 qui arriveront à expiration 52 semaines après la fin du tournoi. « Cette année, je vais perdre au total 4 000 points de l’Open d’Australie (faute de vaccination contre le Covid-19) et de Wimbledon parce que je n’aurais pas été autorisé à les défendre », regrette Novak Djokovic, qui était le vainqueur sortant des deux tournois du Grand Chelem. « Évidemment, cela m’affecte très négativement », ajoute le Serbe. « C’est une pression supplémentaire », s’est même plaint le joueur canadien Denis Shapovalov, éjecté dès le premier tour du tournoi de Roland-Garros mardi dernier. « Je savais que j’allais perdre des points et que je ne pourrais pas les défendre », a livré le demi-finaliste de la dernière édition de Wimbledon. « Je savais donc avant, dans ce tournoi (Roland-Garros), qu’il était très important pour moi d’aller le plus loin possible ici », a ajouté le Canadien.

Quinzième joueur mondial, Denis Shapovalov s’apprête à plonger au classement ATP dans les prochaines semaines. Il aurait souhaité que l’ATP fasse « autrement », « peut-être en conserver 50 % comme l’an passé », en raison du Covid-19. « La saison sur herbe est déjà si courte, les joueurs performants sur cette surface n’ont pas beaucoup d’occasions de marquer des points, estime-t-il. Là, ils en perdent une énorme partie, c’est superdifficile. »

Clément VARANGES/AFP

Les joueurs n’y gagneront pas de points pour les classements ATP et WTA, mais continueront à venir y chercher prestige et argent : Naomi Osaka est le seul grand nom déclaré à envisager de ne pas participer au tournoi de tennis du Grand Chelem de Wimbledon en juin. La WTA comme l’ATP, qui gèrent les circuits féminin et masculin, ne distribueront pas de points lors du Majeur...

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