La bataille dans la circonscription du Mont-Liban III (le caza de Baabda, six sièges : trois maronites, deux chiites et un druze) s’est soldée par une défaite cuisante de la contestation arrivée en rangs dispersés. Aucune des deux listes pro-thaoura n’a pu décrocher un siège à l’issue du scrutin auquel ont pris part 47,39% des électeurs inscrits. Les partis politiques traditionnels se sont donc partagé les sièges à pourvoir à raison de trois (dont les deux chiites) pour la liste née de l’alliance entre le Courant patriotique libre de Gebran Bassil et le tandem chiite Hezbollah-Amal et trois pour la liste parrainée par les Forces libanaises de Samir Geagea, le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt et le Parti national libéral de Camille Dory Chamoun.
Les résultats
- Comme prévu, le CPL (deux sièges en 2018) est parvenu à profiter du renouvellement de son alliance avec le tandem chiite Amal-Hezbollah pour reconduire Alain Aoun à son siège maronite et limiter relativement ses pertes.
- Les FL ont conservé le siège maronite de Pierre Bou Assi, remporté en 2018 et ont également mené au Parlement le président du PNL Camille Dory Chamoun qui a raflé le deuxième siège maronite.
-Le PSP de Walid Joumblatt (un siège en 2018) a reconduit le député druze Hadi Abou el-Hosn pour un second mandat parlementaire.
-Le duo Amal-Hezbollah conserve son monopole de la représentation chiite dans cette région, et ce en dépit du fait que Wassef Haraké, avocat chiite hostile au tandem, est une des figures de proue de la contestation et avait donc de grandes chances de percer.
Ce qu’il faut retenir
-A Baabda, les forces qui se disent du changement ont, malgré le fait d'avoir réussi à séduire des votants de la diaspora, payé lourd le prix de leurs divisions, dont ont largement profité les partis traditionnels. Une des deux listes, celle menée par le Bloc national, a pourtant récolté près de 13 000 voix et n'était donc pas loin du seuil électoral.
- Face donc à une contestation répartie sur deux listes et un CPL qui menait bataille sans Hikmat Dib, député sortant qui avait claqué la porte du courant aouniste il y a quelques mois, les FL sont parvenues à marquer plusieurs points. Le parti chrétien a d’abord conservé le siège maronite de Pierre Bou Assi, remporté en 2018. Il a également mené au Parlement le président du PNL Camille Dory Chamoun qui a raflé le deuxième siège maronite (alors qu'il avait perdu la compétition en 2018 dans le Chouf), affaiblissant ainsi davantage la formation de Gebran Bassil, en déclin de popularité depuis 2019.