Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Chez le mufti Deriane, les ambassadeurs du CCG appellent à une participation aux législatives

Chez le mufti Deriane, les ambassadeurs du CCG appellent à une participation aux législatives

Le mufti de la République Abdellatif Deriane recevant les ambassadeurs au Liban des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le 12 mai 2022. Photo Hussam Chbaro

Le mufti de la République Abdel Latif Deriane, plus haute autorité sunnite au Liban, a reçu jeudi à Dar el-Fatwa les ambassadeurs de l'Arabie saoudite, du Qatar et du Koweït, tous les trois membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les diplomates et le dignitaire sunnite ont appelé à une participation aux élections législatives de dimanche, alors que le leader libanais sunnite Saad Hariri boycotte ces élections.

L'ambassadeur d'Arabie saoudite Walid Boukhari, qui était revenu au Liban début avril, a déclaré que son pays "mesure grandement les efforts déployés par Dar el-Fatwa pour répandre la culture de la modération", saluant le fait que la plus haute autorité sunnite libanaise défende "le vivre-ensemble". 

"Nous avons exprimé notre gratitude quant au rôle national équilibré que joue le mufti de la République, ainsi que les muftis des différentes régions qui sont fidèles à l'unité nationale et à la paix civile au Liban", a salué M. Boukhari, en compagnie de l'ambassadeur du Qatar, Ibrahim Abdel Aziz al-Sahlaoui et de son homologue koweïtien, Abdel Aal al-Kinai, qui était lui aussi rentré à Beyrouth peu avant Walid Boukari.

De son côté, le cheikh Deriane a rappelé que "les élections législatives prochaines sont un tournant important dans l'histoire du Liban", alors que les Libanais sont appelés aux urnes ce dimanche 15 mai pour renouveler leur Parlement. "Nous avons donné nos directives à nos fils et frères libanais pour qu'ils participent, et pas pour qu'ils boycottent" le scrutin, a-t-il poursuivi. "Aucun responsable n'a appelé à un tel boycott, la participation au scrutin est un devoir religieux et national", a-t-il estimé, assimilant tout éventuel boycott à "un abandon". "Nous ne voulons pas livrer le Liban aux ennemis des Arabes", a conclu Deriane, sans toutefois dire clairement à qui il fait allusion.

Les ambassadeurs ont estimé de leur côté, dans un communiqué conjoint, que les élections législatives se dérouleront "en toute transparence", et qu'elles permettront de répondre aux attentes des Libanais. "L'attitude négative envers les élections ne construit pas une nation, et laisse la place à d'autres pour combler le vide", ont-ils estimé selon l'Ani (Agence nationale d'information, officielle). Les diplomates ont affirmé défendre les intérêts nationaux du Liban, et indiquent que le vote des Libanais doit se diriger "vers ceux qui protègent le Liban, sa souveraineté, sa liberté, son arabité et l'unité de son territoire". 

L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri, autrefois proche de Riyad mais qui entretient des relations difficiles avec le royaume wahhabite ces dernières années, a décidé de ne pas participer aux législatives du 15 mai. En retrait de la vie politique et résidant aux Emirats depuis des mois, M. Hariri a demandé à son parti, le Courant du Futur, de ne pas participer au scrutin ni de soutenir de candidats. Si Dar el-Fatwa s'était d'abord aligné sur la position de M. Hariri, l'instance sunnite a finalement effectué un revirement et plaide, tout comme l'Arabie saoudite, pour une participation des électeurs sunnites aux élections, Riyad mettant tout son poids derrière certains candidats.

Le mufti de la République Abdel Latif Deriane, plus haute autorité sunnite au Liban, a reçu jeudi à Dar el-Fatwa les ambassadeurs de l'Arabie saoudite, du Qatar et du Koweït, tous les trois membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les diplomates et le dignitaire sunnite ont appelé à une participation aux élections législatives de dimanche, alors que le leader libanais sunnite...