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Politique - Crise au Liban

Mikati : L'élection d'un nouveau président de la République ne sera pas chose facile

Le chef du gouvernement assure ne plus s'opposer au remplacement du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, dont il prenait souvent la défense. 

Mikati : L'élection d'un nouveau président de la République ne sera pas chose facile

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati (d) lors d'une entrevue sur Téléliban, le 5 mai 2022. Photo ANI

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a estimé mercredi, lors d'une entrevue accordée à la chaîne Téléliban, que "l'élection d'un nouveau président de la République ne sera pas chose facile", alors que le mandat du président Michel Aoun s'achève en octobre. Il a également prévenu de la nécessité de tenir une conférence internationale si des "entraves présidentielle et gouvernementale" se présentent après les législatives de mai. Le chef du gouvernement, qui prenait souvent la défense du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, poursuivi dans le cadre de plusieurs enquêtes locales et internationales, a également affirmé qu'il ne s'opposait plus à son remplacement après la signature d'un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international (FMI). 

"L'élection d'un nouveau président de la République ne sera pas chose facile. Plusieurs choses doivent être réglées", a souligné le Premier ministre. Selon lui, "l'accouchement électoral sera difficile" et la non élection d'un nouveau président dans les délais constitutionnels constituerait un "grand crime". M. Mikati a également indiqué avoir choisi Sleiman Frangié, avec qui il entretient "une solide relation", plutôt que Gebran Bassil, avec qui il n'a pas de lien direct, pour la présidentielle. Le chef du gouvernement a également assuré avoir une "très bonne relation avec le président Michel Aoun qui coopère beaucoup avec lui". 

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Interrogé au sujet de son successeur, le Premier ministre a affirmé "laisser le choix au nouveau Parlement" et appelé à former un gouvernement "le plus rapidement possible". S'il y a des entraves "gouvernementale et présidentielle, la résolution de la crise pourrait nécessiter la tenue d'une conférence internationale plus importante que celle de Doha, sans toutefois qu'elle ait l'ampleur de celle de Taëf", a-t-il mis en garde. 

Nagib Mikati a par ailleurs appelé les Libanais à "participer massivement aux législatives et exprimer leur opinion dans les urnes". Il a également fait état d'"infractions" en amont des élections, assurant toutefois "œuvrer pour la tenue du scrutin au Liban et à l'étranger en fonction des moyens financiers limités". Le Premier ministre a par ailleurs estimé que la présence du président de la Chambre, Nabih Berry, est "nécessaire en ce moment".

Salamé et la crise économique
Le Premier ministre a par ailleurs abordé la crise économique dans le pays et est revenu sur sa position quant au maintien du gouverneur de la BDL à la tête de la banque centrale. "Je ne m'oppose plus au remplacement de Riad Salamé aujourd'hui, après la fin des négociations avec le FMI", a affirmé M. Mikati, appelant le ministre des Finances à proposer des noms de personnes pour succéder au gouverneur de la BDL. Riad Salamé est poursuivi dans le cadre de plusieurs investigations locales et internationales et accusé par plusieurs observateurs d'être l'un des responsables de la crise économique dans le pays. Alors que plusieurs parties, dont le camp aouniste, avait appelé à la destitution du gouverneur de la BDL, Nagib Mikati avait écarté cette possibilité fin 2021 en faisant valoir qu'"on ne change pas d'officiers pendant une guerre".

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Le Premier ministre est par ailleurs revenu sur la mise en place d'une loi sur le contrôle des capitaux, un texte qui ne fait pas l'unanimité sur la scène locale car il pourrait imputer une partie des pertes de l'Etat aux déposants. Ce texte vise à "protéger les déposants, mais son refus est lié aux législatives", a estimé M. Mikati, alors que les commissions parlementaires censées examiner le document l'ont rejeté à plusieurs reprises. "Les droits des petits déposants sont conservés grâce au plan de redressement. Cela concerne 86% des déposants. Nous œuvrons pour protéger les 14% restants", a-t-il expliqué. 

Nagib Mikati a par ailleurs estimé que le pays a perdu "20 milliards de dollars sur les subventions desquelles le Libanais n'a pas profité". La BDL avait en effet subventionné plusieurs produits de base ainsi que les carburants dans un pays où plus des trois quarts de la population vivent désormais sous le seuil de pauvreté. Cette mesure a toutefois engendré la contrebande et le stockage illégal des produits. 

"Le gouvernement n'a pas beaucoup de temps. Nous faisons face à des défis dans différents domaines", a déploré M. Mikati, alors que le pays traverse la pire crise socio-économique et financière de son histoire contemporaine. "L'économie du Liban souffre d'une maladie et nous avons malheureusement perdu beaucoup de chances dont nous disposions", a regretté le milliardaire de Tripoli. Se voulant toutefois optimiste, il a affirmé que le "sceau" du FMI, avec lequel le Liban a signé un accord préliminaire visant à l'aider à sortir de sa crise, constitue un feu vert aux pays donateurs prêts à aider le Liban.

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a estimé mercredi, lors d'une entrevue accordée à la chaîne Téléliban, que "l'élection d'un nouveau président de la République ne sera pas chose facile", alors que le mandat du président Michel Aoun s'achève en octobre. Il a également prévenu de la nécessité de tenir une conférence internationale si des "entraves présidentielle et...

commentaires (4)

Monsieur Mikati, et vos milliards dans tout ça ? Vont ils subir le haircut que vous promettez à tous les déposants libanais ou bien ils sont bien à l’abri dans les paradis fiscaux où votre nom a été souvent cité par diverses sources. Bien entendu vous avez du garder au Liban les millions de dollars détournés de la Banque de l’Habitat selon les accusations de plusieurs médias

Lecteur excédé par la censure

09 h 08, le 06 mai 2022

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Commentaires (4)

  • Monsieur Mikati, et vos milliards dans tout ça ? Vont ils subir le haircut que vous promettez à tous les déposants libanais ou bien ils sont bien à l’abri dans les paradis fiscaux où votre nom a été souvent cité par diverses sources. Bien entendu vous avez du garder au Liban les millions de dollars détournés de la Banque de l’Habitat selon les accusations de plusieurs médias

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 08, le 06 mai 2022

  • "M. Mikati a également indiqué avoir choisi Sleiman Frangié, avec qui il entretient "une solide relation", plutôt que Gebran Bassil, avec qui il n'a pas de lien direct, pour la présidentielle. ". Cela revient à dire que le Premier ministre appuie la candidature du plus prosyrien d’entre eux. On reste dans le même clivage, et les intérêts politiques plutôt que l’intérêt national. À propos de : "Le chef du gouvernement assure ne plus s'opposer au remplacement du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, dont il prenait souvent la défense", je ne comprends pas qu’un banquier reste en place après 30 ans de bons et de mauvais services, dont ses ingénieries financières et les mises en garde des experts. Lire le bon article dans le dernier n° de Revue Des Deux Mondes : "La dernière chance du Liban", d’Annick Steta.

    Nabil

    13 h 15, le 05 mai 2022

  • Quand le résultat du scrutin est négocié et connu avant que le président de la chambre accepte de la réunir, ça ne s’appelle plus élection mais nomination. Nuance…

    Gros Gnon

    12 h 58, le 05 mai 2022

  • Vôtre avis ne nous importe pas, sur la présidence de la République. Il est clair que vous souhaitez rester en poste le plus longtemps possible. Et pour cela vous tournez en rond à la Joumblat dans vos réflexions peu constructives, et les moins claires. Les gens, peut-être, souhaitent plus votre départ après les élections.

    Esber

    12 h 54, le 05 mai 2022

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