Le Dr Richard Kharrat, détenu depuis un mois à Abou Dhabi pour des tweets jugés offensants envers les Émirats, a été remis en liberté jeudi par les autorités émiraties, a confirmé à l'OLJ une source proche du dossier. Elle indique que les poursuites ont été abandonnées à l'égard du gynécologue, sans plus de détail. Le médecin est attendu ce soir à Beyrouth, selon cette source, qui avait initialement affirmé que M. Kharrat devait arriver au Liban dans les deux prochains jours.
Richard Kharrat avait été arrêté le mois dernier lors d'un séjour aux Émirats arabes unis, alors qu'il était dans un hôtel à Abou Dhabi. Il semble que l’hypothèse de cybercriminalité, évoquée dès l’arrestation du médecin, soit vérifiée. Entre 2017 et 2020, le Dr Kharrat avait en effet publié des tweets considérés comme désobligeants à l’égard des Émirats arabes unis. Des proches du spécialiste s’étaient étonnés dès l’annonce de l’arrestation, que des commentaires aussi anciens soient soudain parvenus aux autorités émiraties, en coïncidant avec le séjour du Dr Kharrat dans ce pays. Ils faisaient référence à un internaute émirati qui avait dénoncé le médecin, en adressant sur Twitter le message suivant au procureur général adjoint, Hamad Chamsi. "@Richard Kharrat s’est moqué des symboles de l’État. Il est également accusé d’avoir causé au Liban la mort des deux prématurés de la journaliste Nicole Hajal, au moment de leur naissance. Il se trouve actuellement à Abou Dhabi pour passer un test en vue d’être recruté au centre (médical) Aesthetic". Le tweet avait aussitôt conduit à l’arrestation du gynécologue dans l’hôtel où il résidait.
On sait que le gynécologue fait l’objet d’une plainte au Liban intentée par Mme Hajal. De nombreux internautes avaient soupçonné celle-ci, ainsi qu’une de ses amies, Dima Sadek, journaliste à la chaîne MTV, d’être à l’origine de la mésaventure du médecin aux Émirats. Ces accusations avaient fermement été réfutées par les deux femmes.
L'affaire avait agité la scène libanaise, puisque le directeur de la Sûreté générale (SG) Abbas Ibrahim déployait des efforts en vue d’obtenir sa remise en liberté, selon les déclarations de la famille du médecin. Une source avait affirmé à L'Orient-Le Jour que le président de la République, Michel Aoun, était rentré en contact avec Abdallah Bou Habib pour lui demander de faire le suivi auprès des autorités émiraties concernées.
commentaires (8)
SI une enquête rigoureuse prouve une faute professionnelle il faut lui retirer son permis d'exercer, il n'y a pas matière à ergoter.
Christine KHALIL
08 h 39, le 29 avril 2022