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Nos Lecteurs ont la Parole

Chemin de croix, chemin de vie

Comme chacun le sait, la meilleure manière de se défendre est d’agir ! Pour sauver sa vie et gagner sa mort, il faut les « perdre » : « Qui aura gagné sa vie la perdra et qui aura perdu sa vie à cause de moi la gagnera » (Matthieu 10,39). Il faut les donner ! C’est ainsi qu’« on enjambe la mort » ! L’amour nous rend d’un seul élan serviteur et bénéficiaire : nous allons forcément être le serviteur heureux de Dieu. Mot de passe assuré. La personne du troisième ou quatrième âge qui « enfreint la limite d’âge », atteinte par l’horrible décrépitude, mise en demeure de ne plus servir à rien ni à personne, est contrainte, en somme, de mal mourir et de perdre la récompense du ciel.

Comment ne pas être consterné par « la façon de mourir en faute à la maison de retraite », ce partage, cette oisiveté, cet ennui meublé de gadgets charitables pour « tuer le temps qui lui reste à vivre » dans cet antichambre et couloir de la mort. Aux personnes âgées, comme aux retraités de plus en plus jeunes, il ne faut pas enlever des raisons de vivre, mais plutôt de servir utilement à quelque chose et à quelqu’un.

« Non » à la vie, le « oui » à la mort ne tient qu’à nos raisons de vivre. Quelqu’un à aimer et, en retour, qui nous apprécie, nous comprend, c’est le Christ Jésus : « Nous existons pour quelqu’un ! » Il s’offre en ami et sauveur.

Une tâche à poursuivre, on doit se préparer à une nouvelle responsabilité, à une nouvelle voie, le bénévolat.

Rien enfin ne peut rivaliser avec l’émerveillement du présent : un rayon de soleil, une goutte de pluie, une fleur, l’inestimable brûlure de l’inspiration, le ciel du matin et du soir : « Non pas pour tuer le temps », mais pour prendre le temps de vivre le peu « qui reste à vivre et ainsi conquérir le ciel ».

Mais pour cette façon de vivre, il faut un maximum de volonté. Aux malades condamnés, qui souffrent le jour et la nuit, abrutis par les calmants, et dont « l’espérance de vie » n’est qu’une longue, interminable mort, que reste-t-il, sinon le courage de se reconvertir ?

Aujourd’hui, les progrès de la lutte contre la douleur procurent aux condamnés une aide qui se veut plus substantielle. Des services de la famille appelés à participer tous ensemble, avec le patient, aux meilleures conditions possibles de promotion de ses derniers jours.

Il ne s’agit plus de « brader » ce qui reste, tant bien que mal, de vie ici-bas, mais au contraire de reconvertir en valeur, en profits positifs, le délai, court ou long, imparti à chacun de nous.

Il ne s’agit ni de psychologie ni de morale : le courage n’a pas ici qu’une belle apparence. L’espérance consiste en ceci qu’on n’est pas plus fort que le voisin, plus faible peut-être : seulement aidé par la foi.

Il nous semble que nous pouvons admettre ce fait : il y a autre chose face au mourir que l’effroi, l’angoisse ou le défi ; autre chose que l’appel étrange ou pulsion de mort : il y a des éventualités, des possibilités déjà explorées, expérimentées, de bien mourir et de bien aider à mourir.

Chacun de nos « oui à la vie », quoique psychologiquement, est un « non » à la mort et doit infailliblement être complété spirituellement par un « oui final et catégorique » à la mort. Qu’il en soit ainsi, qu’il en soit fait selon « la volonté du Seigneur ». Donne-nous la force de bien mourir.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Comme chacun le sait, la meilleure manière de se défendre est d’agir ! Pour sauver sa vie et gagner sa mort, il faut les « perdre » : « Qui aura gagné sa vie la perdra et qui aura perdu sa vie à cause de moi la gagnera » (Matthieu 10,39). Il faut les donner ! C’est ainsi qu’« on enjambe la mort » ! L’amour nous rend d’un seul élan serviteur...

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