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Moyen-Orient - RÉCIT

Israël-Palestine : 20 ans de « mur », pour quoi faire ?

Deux décennies après l’annonce d’Ariel Sharon, l’édifice reste inachevé et son efficacité contestée. Si elle n’a pas rempli son objectif sécuritaire, la barrière a entériné une série de gains stratégiques en faveur d’Israël.

Israël-Palestine : 20 ans de « mur », pour quoi faire ?

Novembre 2012. Des enfants jouant au foot devant le mur de séparation dans le village palestinien d’Abou Dis, dans la banlieue de Jérusalem. Ahmad Gharabli/AFP

Au siècle des drones et des guerres non conventionnelles, à l’heure où le Hamas a amélioré sa capacité de frappe au long court et où des « loups solitaires » opèrent localement, le « mur » échafaudé afin d’isoler les Israéliens des Palestiniens de Cisjordanie sert-il encore à quelque chose? La question est d’autant plus d’actualité que deux des quatre attaques commises entre le 22 mars et le 7 avril (à Beersheba, Hadera, Bnei Brak et Tel-Aviv) ont été perpétrées par des Palestiniens originaires de Jennine. Cette ville du nord de la Cisjordanie, à quelques kilomètres de la ligne verte, a longtemps incarné la perméabilité de cette « barrière de sécurité » qui a compliqué, sans jamais empêcher, les mouvements de milliers de Palestiniens continuant de se rendre quotidiennement à Oum el-Fahm, Haïfa ou Nazareth...
Au siècle des drones et des guerres non conventionnelles, à l’heure où le Hamas a amélioré sa capacité de frappe au long court et où des « loups solitaires » opèrent localement, le « mur » échafaudé afin d’isoler les Israéliens des Palestiniens de Cisjordanie sert-il encore à quelque chose? La question est d’autant plus d’actualité que deux des quatre attaques commises entre le 22 mars et le 7 avril (à Beersheba, Hadera, Bnei Brak et Tel-Aviv) ont été perpétrées par des Palestiniens originaires de Jennine. Cette ville du nord de la Cisjordanie, à quelques kilomètres de la ligne verte, a longtemps incarné la perméabilité de cette « barrière de sécurité » qui a compliqué, sans jamais empêcher, les mouvements de milliers de Palestiniens continuant de se rendre...
commentaires (1)

Un grand bravo pour cet article, et pour "La « punition collective » infligée par Israël aux Palestiniens de Cisjordanie". On ne sait pas par où réagir, tant d’idées et de commentaires enrichissants. Le mur, l’horrible mur, n’est que du camouflage, pour un seul effet psychologique, à dissuader les candidats au martyre ? Sur les réseaux sociaux j’ai le cœur brisé par ces scènes de violence inouïe, et je me demande si ce mur ne rend pas moins impitoyable la répression. Bref, quel est le chiffre exact des colons vivant en Cisjordanie, en dehors de ceux à Jérusalem. J’écris ça, en pensant à : l’idée de "Deux peuples deux Etats", et l’autre "Israël-Palestine un seul Etat". Comment faire évoluer l’idée que le nombre en démographie ne constitue pas un danger : "L’émergence d’une conscience de la « menace démographique » change la donne". Reste que le recours au droit international, toujours le recours à ce droit, et le rapport de force alors, quand on voit la politique de la terre brûlée de Poutine en Ukraine : "« la construction du mur ainsi que le régime qui lui était associé étaient contraires au droit international »". Je ne vois pas une sortie de cette impasse, et l’idée de "Israël-Palestine, la solution un Etat", comme vient de plaider Ghada Karmi dans son livre, me paraît difficile à réaliser, quand on parie sur un éventuel changement de politique, ou d’autres facteurs improbables. La foi dans ses droits soulève une montagne mais jusqu’à présent pas un pan de mur.

Charles Fayad

00 h 01, le 21 avril 2022

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Commentaires (1)

  • Un grand bravo pour cet article, et pour "La « punition collective » infligée par Israël aux Palestiniens de Cisjordanie". On ne sait pas par où réagir, tant d’idées et de commentaires enrichissants. Le mur, l’horrible mur, n’est que du camouflage, pour un seul effet psychologique, à dissuader les candidats au martyre ? Sur les réseaux sociaux j’ai le cœur brisé par ces scènes de violence inouïe, et je me demande si ce mur ne rend pas moins impitoyable la répression. Bref, quel est le chiffre exact des colons vivant en Cisjordanie, en dehors de ceux à Jérusalem. J’écris ça, en pensant à : l’idée de "Deux peuples deux Etats", et l’autre "Israël-Palestine un seul Etat". Comment faire évoluer l’idée que le nombre en démographie ne constitue pas un danger : "L’émergence d’une conscience de la « menace démographique » change la donne". Reste que le recours au droit international, toujours le recours à ce droit, et le rapport de force alors, quand on voit la politique de la terre brûlée de Poutine en Ukraine : "« la construction du mur ainsi que le régime qui lui était associé étaient contraires au droit international »". Je ne vois pas une sortie de cette impasse, et l’idée de "Israël-Palestine, la solution un Etat", comme vient de plaider Ghada Karmi dans son livre, me paraît difficile à réaliser, quand on parie sur un éventuel changement de politique, ou d’autres facteurs improbables. La foi dans ses droits soulève une montagne mais jusqu’à présent pas un pan de mur.

    Charles Fayad

    00 h 01, le 21 avril 2022

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