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Société - Liban

Mrouj sous le choc au lendemain du meurtre d'une pharmacienne dans son officine

"'La vérité sera bientôt dévoilée", promet le ministre de l'Intérieur.

Mrouj sous le choc au lendemain du meurtre d'une pharmacienne dans son officine

La pharmacie Mrouj dans le Metn, dont la propriétaire a été assassinée le 19 avril 2022. Photo Layal Dagher

"Crime étrange", "meurtre choquant", "confusion globale" : une atmosphère morose régnait toujours mardi à Mrouj, un village du Metn, au lendemain du meurtre d'une pharmacienne libano-syrienne, âgée d'une cinquantaine d'années, dans l'officine où elle travaillait, et alors que le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, promettait que "la vérité sera bientôt dévoilée".

Si certains témoignages affirmaient la veille que la victime a été poignardée, ou encore violée, d'autres versions des faits ont émergé mardi matin, tandis qu'une enquête est toujours en cours. Face au tollé provoqué par ce crime, les autorités, notamment la présidence de la République, se sont mobilisées.

"Suspect identifié"
"La pharmacienne Leila Rizk a été retrouvée poignardée à mort dans les toilettes de son officine vers 16h", avait confirmé à L'Orient-Le Jour, lundi soir, le président de l'Ordre des Pharmaciens, Joe Salloum. "Selon des informations préliminaires, deux personnes, dont la nationalité n'est peut-être pas libanaise, se seraient introduites dans la pharmacie avant que le crime n'ait lieu", avait-il poursuivi. Déplorant ce meurtre, M. Salloum avait appelé les services de sécurité à "protéger les pharmacies". Joint par L'Orient-Le Jour mardi, le syndicaliste a affirmé, à l’issue d’une réunion avec le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, que la victime n’a été ni violée ni poignardée, mais aurait plutôt reçu un coup mortel sur le crâne ou étouffée. Joe Salloum a également affirmé que le suspect a été identifié, sans donner plus d'informations sur ce plan.

Des bougies allumées par des pharmaciens lors d’un sit-in de en signe de soutien à la victime, le 19 avril 2022. Photo Layal Dagher

"Etranglée à mort"
Cette affaire a suscité "la compassion de tous les Libanais envers la famille de la victime", souligne pour sa part le président de la municipalité de Mrouj, Semaan Kharrat, à L'OLJ. "Il est étrange qu'un crime pareil se soit produit en plein après-midi dans un quartier bien peuplé", a-t-il remarqué en indiquant qu'il n'y a pas eu de vol d'argent ni de médicaments", alors que des hypothèses similaires circulaient la veille. "La victime n'a pas été violée", a-t-il également affirmé, précisant qu'elle "aurait été étranglée à mort, selon plusieurs sources locales". M. Kharrat a par ailleurs déploré le fait que "les caméras de surveillance dans la pharmacie n'ont pas enregistré les images lors du crime". 

Plusieurs parties, dont le mokhtar de Mrouj, Habib Dagher, se sont indignées des hypothèses diffamatoires qui ont entouré le décès de la pharmacienne, les raisons de son meurtre n'ayant toujours pas été éclaircies. "La victime aurait reçu un coup fatal sur sa tête ou aurait été étranglée à mort", a-t-il indiqué, écartant également l'hypothèse qu'elle ait été violée ou poignardée. "La pharmacienne a été retrouvée par sa fille dans les toilettes de son officine", a-t-il poursuivi. "Sa pharmacie est située au rez-de-chaussée d'un immeuble dans lequel se trouve un appartement résidentiel au premier étage, dont le locataire n'était pas présent lors du crime", a-t-il rapporté. Il a enfin noté qu'aucun villageois n'a entendu de bruits suspects avant que le corps de Leila Rizk, mère de deux fils et une fille actuellement tous étudiants, ne soit découvert.

Aoun réagit
Une atmosphère macabre plane depuis lundi à Mrouj, indique à L'Orient-Le Jour Akl Hajj, propriétaire d'un supermarché situé à proximité de la pharmacie. Selon lui, la victime entretenait de bonnes relations avec les habitants du village. Une vingtaine de pharmaciens ont tenu un sit-in mardi en signe de solidarité devant sa pharmacie. Certains ont déploré une "confusion globale", d'autres ont qualifié le crime d'"étrange", ou se sont encore dit "choqués", alors que la majorité des officines ont fermé leurs portes à travers le territoire entre midi et 14h, conformément à la décision prise la veille par l'Ordre des Pharmaciens. Des sit-in ont aussi été signalés, notamment dans le Sud et le Nord, selon nos correspondants Mountasser Abdallah et Michel Hallak.

Des pharmaciennes dans le Akkar, le 19 avril 2022, lors d’une grève au lendemain de l’assassinat de l’une de leurs collègues dans son officine. Photo fournie par notre correspondant Michel Hallak

Ce crime a suscité de vives réactions de plusieurs responsables. Mardi, le chef de l'Etat Michel Aoun a fait part de sa "solidarité avec les pharmaciens". "Des directives ont été données aux services de sécurité afin de poursuivre les auteurs du crime, les arrêter et les remettre aux autorités judiciaires afin qu'ils soient sévèrement sanctionnés", a-t-il indiqué.

Sur le plan de l'enquête, le ministre de l'Intérieur a affirmé mardi que "la vérité sera bientôt dévoilée". "Le motif du crime n'était pas le vol et les caméras de surveillance ont apporté certains indices. Le meurtrier sera bientôt aux mains de la justice", a-t-il promis, à l'issue d'un entretien avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Bkerké. Toutefois, un habitant du village a confié à L'OLJ que plusieurs caméras de surveillance, situées sur la route principale et dans des commerces à proximité de la pharmacie, n’étaient pas fonctionnelles lorsque le meurtre a eu lieu en raison d’un rationnement de l’électricité dans la région durant l’après-midi.

La veille, M. Maoulaoui avait déjà déclaré que "les circonstances de ce crime horrible seront dévoilées grâce aux efforts des services de sécurité". "J'ai donné mes directives en vue de collecter toutes les informations techniques, les analyser et les mettre au service de l'enquête que je suis de près", avait-il dit. Ibrahim Kanaan, député aouniste du Metn, a également déploré ce meurtre sur Twitter et appelé "les organismes sécuritaires et judiciaires à dévoiler l'identité des criminels et les sanctionner sévèrement". Le chef du parti des Kataëb, Samy Gemayel, a lancé un appel similaire et plaidé en faveur d'"un renforcement de la sécurité à travers le territoire".

"Crime étrange", "meurtre choquant", "confusion globale" : une atmosphère morose régnait toujours mardi à Mrouj, un village du Metn, au lendemain du meurtre d'une pharmacienne libano-syrienne, âgée d'une cinquantaine d'années, dans l'officine où elle travaillait, et alors que le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, promettait que "la vérité sera bientôt dévoilée".Si...

commentaires (5)

Nos "super-responsables": 1) les somnolents jour et nuit 2) les automates à paroles inutiles et incrédibles 3) les haut-parleurs ambulants couverts de turbans noirs ou blancs s'imaginent encore et toujours pouvoir diriger un pays avec des flots de paroles et promesses jamais tenues. Le plus navrant est qu'ils sont persuadés que nous continuons à les prendre au sérieux...!!! Et les rois de la corruption ainsi que les criminels de tous bords en profitent sans gêne ni retenue...un mort de plus ou en moins...on ne les compte même plus dans notre paradis !!! - Irène Saïd

Irene Said

15 h 14, le 20 avril 2022

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Commentaires (5)

  • Nos "super-responsables": 1) les somnolents jour et nuit 2) les automates à paroles inutiles et incrédibles 3) les haut-parleurs ambulants couverts de turbans noirs ou blancs s'imaginent encore et toujours pouvoir diriger un pays avec des flots de paroles et promesses jamais tenues. Le plus navrant est qu'ils sont persuadés que nous continuons à les prendre au sérieux...!!! Et les rois de la corruption ainsi que les criminels de tous bords en profitent sans gêne ni retenue...un mort de plus ou en moins...on ne les compte même plus dans notre paradis !!! - Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 14, le 20 avril 2022

  • "… plusieurs caméras de surveillance, situées sur la route principale et dans des commerces à proximité de la pharmacie, n’étaient pas fonctionnelles lorsque le meurtre a eu lieu en raison d’un rationnement de l’électricité dans la région durant l’après-midi …" - Pas de UPS?

    Gros Gnon

    05 h 57, le 20 avril 2022

  • Mr Maoulaoui pourrait il alors s'occuper du crile du port et le résoudre endéans les 24h?

    Bachir Karim

    21 h 29, le 19 avril 2022

  • Des pharmaciennes en tablier de travail à l’extérieur (pour montrer qu’elles sont pharmaciennes) qui ont souillé leur tablier de poussière contenant des staphylocoques (entre autres bactéries) pour les faire entrer dans leur officine.

    Ronald Barakat

    19 h 36, le 19 avril 2022

  • Ce cher president se tranche d'une "solidarite avec les pharmaciens". Quid des 230 personnes + 200,000 meurtris suite a l'explosion du port de Beyrouth?!! Va-t'il poursuivre les meurtriers et les copables pour les punir severement? Aucune concience. Aucune ame.

    sancrainte

    19 h 24, le 19 avril 2022

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