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Dernières Infos - Explosions au port de Beyrouth

Des militantes du collectif 'Noun' manifestent devant le domicile du ministre des Finances


Des militantes du collectif 'Noun' manifestent devant le domicile du ministre des Finances

Des militantes du collectif 'Noun' manifestant devant le domicile du ministre des Finances Youssef Khalil à Beyrouth, le 16 avril 2022. Photo tirée du compte Instagram Paola Rbeiz

"Youssef Khalil, vous êtes accusé de bloquer l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth" : une dizaine de militantes du collectif 'Noun' ont manifesté, samedi, devant le domicile du ministre des Finances pour lui demander de signer un décret permettant de créer une instance chargée de nommer des juges supplémentaires affectés à l'enquête sur le drame du 4 août 2020, suspendue depuis des mois.

Ne pas signer les décrets "constitue une participation au crime" ; "Youssef Khalil, vous êtes un outil entre les mains de la classe criminelle", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les protestataires et d'autres déposées à même le sol devant son appartement. "Nous demandons au ministre de se rendre à son bureau et de signer le décret" des nominations judiciaires, a lancé une manifestante, déplorant le fait que l'enquête sur le drame, qui a fait plus de 220 morts et 6.500 blessés, demeure bloquée.

Réagissant à ces revendications, le ministre Khalil a indiqué ne pas avoir signé le décret des nominations de la Cour de cassation "parce qu'il contenait d'importantes erreurs", sans donner plus de détails. Dans un communiqué publié en début de soirée, il a également assuré œuvrer pour éliminer ces entraves en vue de pourvoir signer le document.

Lors du dernier Conseil des ministres jeudi, le gouvernement était censé examiner un texte qui propose que le juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur l'explosion, travaille avec une équipe de quatre autres juges sur certains aspects de son investigation. Mais aucune suite claire n'a été donnée à ce sujet.

Les ministres ont également décidé de faire démolir les silos du port de Beyrouth, ce à quoi s'opposent de nombreux collectifs de familles de victimes de l'explosion du 4 août, dont certains ont été agressés et interpelés par les forces de l'ordre vendredi lors d'une manifestation près de l'Université Saint-Esprit de Kaslik, où le chef de l'Etat Michel Aoun assistait à l'office du Vendredi Saint.

À la mi-mars, des proches de victimes de l'explosion avaient tagué des murs et une porte du domicile du ministre de la Justice Henri Khoury. Un peu plus tard, un groupe de manifestantes du collectif 'Noun' avaient fait irruption devant le domicile du procureur général près la Cour de cassation, le juge Ghassan Oueidate, qui ne se trouvait pas sur place. Elles réclamaient au magistrat de "ne plus entraver les nominations judiciaires", ce qui, selon elles, empêche la formation de l'assemblée plénière de la Cour de cassation. Le retard dans ces nominations empêche l'examen de certains recours présentés contre le juge Bitar par des responsables politiques de tous bords poursuivis par le magistrat.

"Youssef Khalil, vous êtes accusé de bloquer l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth" : une dizaine de militantes du collectif 'Noun' ont manifesté, samedi, devant le domicile du ministre des Finances pour lui demander de signer un décret permettant de créer une instance chargée de nommer des juges supplémentaires affectés à l'enquête sur le drame du 4 août 2020, suspendue...