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Campus - EXPLOSIONS DE BEYROUTH

Ariana Papazian, écrire (et publier) pour guérir un peu

La lycéenne de 17 ans a signé son livre le 2 avril à Aaliya’s Books, à Gemmayzé. Un ouvrage poignant dans lequel elle se confie au sujet du traumatisme vécu le 4 août 2020, de la perte de sa mère et des efforts qu’il faut déployer, au quotidien, pour se reconstruire.

Ariana Papazian, écrire (et publier) pour guérir un peu

Avec sa sensibilité, sa maturité et sa générosité, Ariana Papazian créera certainement un impact positif dans la société. Photo studio Photo Jean

Delia, a Survivor’s Story est le titre qu’a choisi de donner Ariana Papazian, 17 ans, au témoignage poignant qu’elle a décidé de partager avec les lecteurs, narrant l’expérience particulièrement douloureuse vécue à la suite de la double explosion au port de Beyrouth qui a emporté sa mère, Delia, bouleversant à tout jamais l’existence de l’adolescente et de sa famille. « Les jours suivant l’explosion, des bribes de souvenirs ont commencé à me troubler profondément. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour pouvoir m’en libérer. À l’époque, je n’avais à ma disposition que mon téléphone portable et mon ordinateur ; c’est tout ce que j’avais pu sauver de ma chambre. J’ai alors commencé à mettre en mots mes pensées puis à les relire. Au fil des mois, ce que j’ai écrit a constitué cette histoire que j’ai fini par partager avec les autres », confie-t-elle. Publié par la maison d’édition libanaise Turning Point, le texte de 120 pages, rédigé en anglais, permet à la lycéenne de revenir sur cette tragédie à laquelle elle a assisté impuissante, à l’instar de nombreux Libanais, et au travail fait durant des mois pour renouer avec la vie après la perte violente d’un être cher.

Le témoignage d’Ariana Papazian, « Delia, a Survivor's Story », est disponible dans les grandes librairies libanaises et en ligne sur le site buylebanese.com

Les mots pour panser les blessures

« En raison de l’intensité du trauma que j’ai vécu, je n’arrivais plus à extérioriser et à communiquer mes émotions. J’ai donc repris la rédaction de mon journal. Le fait de noter mes pensées me permettait de me sentir mieux et d’interpréter ce que je ressentais », confie cette élève de terminale au collège Notre-Dame de Nazareth. Difficile en effet pour Ariana d’accepter la peur, la colère et la tristesse qui ont accompagné tous les changements survenus dans sa vie depuis le 4 août 2020, et qui l’ont privée de son insouciance et d’une certaine forme de légèreté. Passionnée de lecture et d’écriture, l’adolescente estime que le fait de prendre la plume a été pour elle salvateur. En livrant à cœur ouvert son témoignage, cette dernière a trouvé la force d’affronter les difficultés du quotidien et de s’accrocher à la vie, en dépit de l’absence de sa mère avec qui elle partageait beaucoup de choses. « Il est vrai, dit-elle, que la douleur de perdre quelqu’un ne s’estompe jamais. Cependant, pour s’en sortir, il ne faut pas baisser les bras et il faut faire preuve de patience. » De son cheminement pour surmonter sa souffrance, la jeune fille a créé un témoignage qui se veut inspirant : « À travers mon livre, je souhaite encourager les lecteurs à s’ouvrir au monde, à ne pas avoir peur de se révéler et d’exprimer librement leurs émotions. Sur le chemin du deuil et de la guérison, se manifeste parfois quelque chose d’inattendu. De nouvelles portes peuvent s’ouvrir devant nous, et cette expérience, bien que douloureuse, nous permet de nous connaître davantage et de devenir plus forts », assure Ariana.

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La lycéenne, qui rêve, depuis quelques années, de devenir auteure, n’abandonnera pas la plume de sitôt. « Je sens que ma mission de vie est d’aider les personnes dans le besoin avec l’espoir de réduire leur douleur afin qu’ils puissent trouver, d’une certaine manière, une paix intérieure », précise l’écrivaine en herbe. Bien qu’elle n’ait pas encore choisi quelles études supérieures elle suivra dans quelques mois, l’adolescente projette d’accompagner ceux qui ont besoin d’assistance, médicale ou autre, afin de les soutenir au quotidien. Avec sa sensibilité, sa maturité et sa générosité, la jeune fille créera certainement un impact positif dans la société. La jeune auteure a pu d’ailleurs aller à la rencontre de ses premiers lecteurs le 2 avril à l’occasion de la signature de son livre à Aaliya’s Books, à Gemmayzé. « Ils ont été nombreux à assister à ma séance de dédicaces, ce qui m’a agréablement surprise. Ce rendez-vous a été pour moi l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger, et qui m’ont fait part de leur soutien et de leurs encouragements », souligne-t-elle.Le témoignage d’Ariana Papazian, Delia, a Survivor’s Story, est disponible dans les grandes librairies libanaises et en ligne sur le site buylebanese.com


Delia, a Survivor’s Story est le titre qu’a choisi de donner Ariana Papazian, 17 ans, au témoignage poignant qu’elle a décidé de partager avec les lecteurs, narrant l’expérience particulièrement douloureuse vécue à la suite de la double explosion au port de Beyrouth qui a emporté sa mère, Delia, bouleversant à tout jamais l’existence de l’adolescente et de sa famille....

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