La journaliste américaine d'origine syro-palestinienne basée à Beyrouth, Nada Homsi, qui avait été arrêtée en novembre 2021 pour avoir séjourné en Israël, a été remise en liberté lundi après-midi après avoir été retenue par la Sûreté générale (SG) à son arrivée dimanche à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB).
"J'ai été libérée il y a quelques minutes", s'est réjouie la journaliste sur Twitter. "Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai été interdite" d'entrée, a-t-elle déploré.
A few minutes ago I was released from the airport! I still don’t know why I was banned in the first place but THANK YOU to everyone who supported and advocated for my release. I love this community of amazing people in Lebanon. Thank you ♥️ pic.twitter.com/TuXKGq2Qyg
— Nada Homsi (@no_homsi) April 11, 2022
Plus tôt dans la journée, Aya Majzoub, chercheuse au sein de Human's Rights Watch, avait confirmé à L'Orient-Le Jour l'arrestation de la jeune femme, déplorant le fait qu'elle risquait d'être expulsée. Une source qui suit l'affaire avait indiqué que la SG n'a pas émis d'ordre d’expulsion officiel à l'encontre de Nada Homsi, alors que son vol serait prévu ce soir à 20h. Les raisons de sa rétention demeurent jusque-là inconnues.
"Nada a été retenue par la Sûreté générale à son arrivée à l'AIB, a été interdite d'entrer dans le pays et est menacée d'expulsion. La Sureté générale devrait clarifier la raison de l'interdiction d'entrée et donner à Nada la possibilité de contester son expulsion", avait tweeté dimanche soir Mme Majzoub.
La SG avait arrêté Mme Homsi en novembre pendant trois semaines, arbitrairement selon des ONG, et l'avait accusée d'avoir caché un second passeport attestant qu'elle avait séjourné en Israël. Elle avait également indiqué avoir saisi chez elle une carte israélienne, des munitions de guerre et de la drogue. La journaliste avait alors dénoncé le fait que la SG la dépeigne comme une "espionne israélienne", une "terroriste ou trafiquante d’armes" et "de drogue", des accusations qu'elle a qualifiées de "ridicules et dangereuses pour (sa) sécurité physique".
De son côté, la journaliste avait publié une 'story' en anglais sur son compte Instagram, morning_dewdew, dans lequel elle dénonce son arrestation. "Je n'ai pas été arrêtée. Pas pour le moment du moins. J'ai juste été retenue. Les services de renseignement de la Sûreté générale m'ont spécifiquement dit, il y a plusieurs mois, qu'une fois mariée, je n'aurais plus à m'inquiéter de quoi que ce soit. Ils l'ont suggéré oralement. Ils m'avaient également dit à l'époque qu'il n'y avait pas d'interdictions à mon encontre, même si je savais qu'il se peut que je sois rétroactivement bannie si je partais. Je suis censée commencer un nouvel emploi qui me permettra d'obtenir un visa de travail, et j'obtiendrai également un permis de séjour grâce à mon mari. Cette interdiction n'a aucun fondement légal et est stupide", a-t-elle estimé.
commentaires (4)
Y’en a marre de tout cet archaïsme primaire !
Wow
11 h 39, le 12 avril 2022