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Société - Liban

La journaliste Nada Homsi répond aux "accusations ridicules et dangereuses" de la SG

"Si la SG voulait en savoir plus sur mon séjour en Palestine (...) je lui aurais raconté avec plaisir le temps que j'y ai passé à travailler pour l'ONU", souligne la journaliste américaine dans une série de tweets.

La journaliste Nada Homsi répond aux

La journaliste américaine Nada Homsi, détenue par le Sûreté générale libanaise pendant trois semaines. Photo Facebook/Nada Homsi

La journaliste américaine d'origine syro-palestinienne basée à Beyrouth, Nada Homsi, qui a été détenue pendant trois semaines par la Sûreté générale (SG) libanaise avant d'être libérée mercredi dernier, a dénoncé, samedi, les accusations émises à son encontre selon lesquelles elle avait été arrêtée pour "s'être rendue en Israël".

Qualifiant le communiqué publié la veille par la SG d'"inexact, irresponsable et dangereux", la journaliste a dénoncé le fait que le texte la dépeigne comme une "espionne israélienne", une "terroriste ou trafiquante d’armes" et "de drogue", des accusations qu'elle a qualifiées de "ridicules et dangereuses pour (sa) sécurité physique".

"Kidnappée par les autorités libanaises"
Revenant sur son arrestation, Nada Homsi a affirmé que les services de renseignement de la SG ne lui ont pas présenté de "mandat de perquisition", alors que les services de sécurité avaient affirmé, dans un communiqué, avoir perquisitionné son domicile "sur ordre du parquet général militaire". Elle a réitéré ne pas avoir été informée des raisons pour lesquelles elle avait été arrêtée et ne pas avoir eu le droit à contacter un avocat avant l'investigation. "Je n'ai pu contacter mon avocate qu'une semaine après mon arrestation", a-t-elle souligné, déplorant le fait d'avoir été "kidnappée par les autorités libanaises sans que personne ne sache où je me trouvais".

Elle a indiqué ne pas avoir pu avoir recours à un interprète assermenté lors de ses interrogatoires, ni avant de signer les décharges qui lui ont été présentées. La SG avait indiqué, vendredi, que Mme Homsi "avait été informée lors de l'investigation de tous ses droits et avait signé les deux procès verbaux, sans contrainte".

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La journaliste a réfuté d'autres accusations évoquées dans le communiqué des services de sécurité. Alors que la SG précise avoir saisi dans son appartement des munitions de guerre, elle explique qu'il s'agissait en fait de douilles vides récoltées lors d'un reportage à Kaboul, et de bonbonnes vides de gaz lacrymogène récupérées après des manifestations dans les rues de Beyrouth.

Commentant l'accusation de détention d'un second passeport utilisé pour visiter Israël, Nada Homsi a expliqué que, lors d'un séjour il y a plusieurs années à Ramallah, en Cisjordanie occupée, au cours duquel elle avait travaillé pour l'Agence des réfugiés palestiniens de l'ONU (Unrwa), elle avait utilisé son passeport américain, le seul qu'elle possède et qui est désormais expiré. Elle a nié toute volonté de "dissimulation" de ce document, soulignant que ce passeport était "rangé avec de la camelote" dans une de ses armoires. 

"Si la SG voulait en savoir plus sur mon séjour en Palestine, elle aurait pu m'appeler et je lui aurais raconté avec plaisir le temps que j'y ai passé à travailler pour l'ONU", a-t-elle poursuivi. "Je ne suis évidemment pas une espionne israélienne, et cette accusation est ridicule et très dangereuse. J'ai des origines syriennes et palestiniennes, ma ligne de travail est clairement pro-palestinienne", a-t-elle encore dit, critiquant le fait qu'il lui a été reproché de posséder "une carte d'Israël". "Qu'est-ce qu'une carte d'Israël ? Je possède de nombreuses cartes de la Palestine occupée", a-t-elle écrit. 

Expulsion "injuste et illégitime"
"Le procureur général de Beyrouth a ordonné ma libération immédiate le 25 novembre suite à l’accusation de consommation de cannabis, mais la SG a ignoré l’ordre judiciaire et m’a gardée en détention pendant 12 jours supplémentaires sous prétexte d’un ordre d’expulsion" qui a été émis le lendemain, a-t-elle indiqué. "J’ai demandé à exercer mon droit de le contester. On m’a répondu que je resterais en détention jusqu’à ce que j’achète un billet d’avion et que j’accepte et exécute l'ordre d’expulsion", a-t-elle ajouté, qualifiant cet ordre d'"injuste" et d'"illégitime". "En raison de mon refus d’être expulsée sans raison légale claire, on m’a explicitement blâmée pour mon maintien en détention - +vous êtes maintenant ici de votre propre gré+, m’a-t-on dit, comme si j’avais été volontaire pour être arrêtée et pour que ma maison soit perquisitionnée", a dénoncé la journaliste.

Bien que son avocate, Diala Chehadé, ainsi que les ONG Amnesty International et Human's Rights Watch aient présenté une lettre au directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, la journaliste n'a pas été libérée, explique Nada Homsi, qui a été finalement libérée le 8 décembre, après que son affaire ait été rendue publique. "Ma détention, qui a duré 23 jours, dont 14 jours après qu’un juge ait ordonné à la SG de me libérer, ainsi que le procès de la SG intenté à mon encontre, constituent une menace évidente contre les journalistes étrangers travaillant au Liban", a-t-elle enfin déploré. 

Selon la loi libanaise, une personne peut être détenue pendant un maximum de 96 heures sans poursuites, après quoi elle doit être libérée, avaient indiqué les ONG HRW et Amnesty international. Selon le rapport annuel publié par Reporters sans frontières (RSF), le Liban occupe la 107e place sur 180 en matière de liberté de la presse, perdant ainsi cinq places par rapport au classement 2020. Cette régression qualifiée d'inquiétante par les observateurs.

La journaliste américaine d'origine syro-palestinienne basée à Beyrouth, Nada Homsi, qui a été détenue pendant trois semaines par la Sûreté générale (SG) libanaise avant d'être libérée mercredi dernier, a dénoncé, samedi, les accusations émises à son encontre selon lesquelles elle avait été arrêtée pour "s'être rendue en Israël". Qualifiant le communiqué publié la veille...

commentaires (5)

Et dire que Abbas Ibrahim risque de devenir premier ministre un jour ! Le Liban est devenu au fil du temps un pays de non droit où il ne fait pas bon vivre.

TrucMuche

11 h 02, le 12 décembre 2021

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Commentaires (5)

  • Et dire que Abbas Ibrahim risque de devenir premier ministre un jour ! Le Liban est devenu au fil du temps un pays de non droit où il ne fait pas bon vivre.

    TrucMuche

    11 h 02, le 12 décembre 2021

  • Ou l'art, une fois de plus, pour nos "autorités" de se couvrir de ridicule...tout en laissant les vrais criminels et assassins de tous bords en liberté depuis des années. On peut vraiment être fiers de vivre dans ce pays, n'est-ce pas ? - Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 54, le 12 décembre 2021

  • Abbas Brahim le manitou au service des barbus ... Le ridicule ne tue pas autrement nous serions depuis longtemps débarrassés de toute cette clique mafieuse.

    Zeidan

    21 h 14, le 11 décembre 2021

  • Waw syro - palestinienne…..

    Eleni Caridopoulou

    19 h 05, le 11 décembre 2021

  • C'est vraiment honteux de fabriquer des accusations sans fondements. En tout cas, il ne faut pas oublier que le pays tout entier est pris en otage .

    Esber

    14 h 37, le 11 décembre 2021

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