Critiques littéraires Poésie

Poète née

Poète née

D.R.

Maison blanche de Hala Habache, L’Harmattan, 2022, 77 p.

Un premier recueil aura suffi pour consacrer Hala Habache poète.

Mon corps m’est ruines

Papier froissé

Il est remarquable comment d’entrée de jeu, sur le matelas de la boxe littéraire, le poète avait déjà compris que la langue dépouillée et directe, les « mots sans artifices, simples et beaux », que le dénuement, étaient à ce point chargés de poésie. Des mots cependant que personne ne peut écrire s’il n’a pas « avalé l’interdit », la mort, sans y basculer, toucher l’extrême sans y laisser son corps ! Il est d’une force inouïe d’entrer dans l’univers de la littérature par la porte étroite de la rature. Tout se passe comme si, malgré son âge, Hala Habache avait de la vie saisi la quintessence, celle de la mort enfouie dans les gestes de chaque jour, celle des mots de tous les jours qui n’en dénaturent pas la charge poétique, la part noire électrique.

La Maison blanche de Hala Habache a pour fondations trois piliers d’une ténacité inébranlable, trois mots qui fondent sa résistance face aux tremblements de terre qui l’ont fait vaciller sans qu’elle ne s’effondre : mourir, écrire, renaître. Piliers dont le béton est armé d’un pari sur l’avenir : « Je ne veux plus me tuer » !

Froid glacial en feu

C’est sans littérature que les mots révèlent la poésie qu’ils contiennent. Lorsqu’on touche à la mort, les mots, le poète leur fait la peau ! À son corps défendant. Et voici une trilogie – une autre qui est la même – sur laquelle Maison blanche est érigée : le mot, le corps et la mort.

Écrire pour apprendre à vivre, pour remonter à la vie en s’accrochant aux tiges des mots auxquelles on s’agrippe pour sortir du gouffre où nous précipitent le manque de mots et la « pourriture de l’être » !

Hôpital psychiatrique

Mais aride à risques

Mais maison malgré tout

Est-il hâtif de relever que des lignées littéraires s’établissent au Liban ? Qu’une génération de la relève forge merveilleusement ses dents ? Que celle-ci se conjugue au féminin, héritant de parents écrivains en langue arabe et n’hésitant pas de se tourner vers la francophonie qu’elles honorent d’un formidable talent ?

Maison blanche de Hala Habache, L’Harmattan, 2022, 77 p.Un premier recueil aura suffi pour consacrer Hala Habache poète. Mon corps m’est ruines Papier froisséIl est remarquable comment d’entrée de jeu, sur le matelas de la boxe littéraire, le poète avait déjà compris que la langue dépouillée et directe, les « mots sans artifices, simples et beaux », que le dénuement,...

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