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Nos Lecteurs ont la Parole

La corruption et la démocratie représentative

Il me plaît d’imputer la « décadence » de l’humanité à la corruption : un déclin, un manque, une carence, une pauvreté des valeurs et des mœurs.

« La fin justifie les moyens » semble être le principe qui guide une grande majorité des humains, et ce à l’opposé de tous les enseignements spirituels tels que « sur la terre comme au ciel », le « droit chemin », la voix intérieure, celle du cœur.

Selon mon expérience et mes convictions, le manque, la carence et la pauvreté peuvent être matériels, moraux et émotionnels, le moral étant lié à l’enseignement, l’émotionnel est directement lié à l’éducation et au spirituel.

Le manque matériel justifié est relié aux besoins de base, tels que le logement, la nourriture, l’école. Il peut donc être comblé par l’argent : une rémunération améliorée, le fruit d’un plan qui répartit les salaires d’une manière équitable en reconnaissant que sans la bonne exécution du travail au plus bas de la hiérarchie, il n’y a pas de profit... Le manque moral serait le résultat de la méconnaissance des règles de vie, le respect des autres. L’être humain n’a pas besoin de lois pour savoir qu’il ne faut pas voler. L’enseignement et l’éducation pourraient pallier cette carence.

Le manque émotionnel est profond. Il prend la forme de traumatismes psychologiques enracinés dans le corps : les organes, les muscles, les articulations et les méridiens. Il est certainement le plus dangereux, car il résulte de la détérioration de la société qui semble s’être disloquée et détruite sous l’impact d’un « complot » soigneusement conçu et perpétué depuis des millénaires par des esprits psychotiques qui ont volé à l’humanité son âme et son identité. La carence émotionnelle forme des êtres humains détachés de leur essence, de leur environnement, de l’univers, et qui compenseront leurs manques par toute sorte d’accoutumances, dont celles qui affectent le plus la société et qui sont l’utilisation de la richesse matérielle et du pouvoir politique pour contrôler et asservir les autres considérés comme inférieurs : la corruption totale.

La démocratie représentative, quand elle est bien appliquée par des humains ne souffrant pas de manques, pourrait résister à la corruption : nous en sommes bien loin. Il m’est d’ailleurs très difficile de saisir les vraies fonctions (description de tâches), les qualifications, l’expérience ainsi que les activités éthiques des « élus » du peuple.

Ces élus seraient en principe les représentants du peuple. Ces élus possèdent-ils les requis pour représenter toutes les classes du peuple ? La représentation semble pour le moment être uniquement affiliée à une « géographie », l’électeur et l’élu sont des mêmes « région, département, ville, province ». Du reste et dans divers pays, les élus siègent implacablement dans les conseils d’administration des grandes entreprises : peuvent-ils être sensibles aux besoins du citoyen ordinaire ? Évidemment, non. Les citoyens sont mieux représentés par les syndicats, associations, mairies, municipalités. Par ailleurs, l’argent électoral est une composante importante qui décide de la loyauté de l’élu : il répondra et fera l’intérêt de sa source de financement.

Suivant le nombre d’habitants et la taille d’un pays, les Parlements sont « meublés » d’un à quelques centaines d’élus membres de deux, et tout au plus de cinq ou une dizaine de partis politiques. Finalement, la représentation est réduite au nombre de partis qui ont la mainmise sur l’État.

De surcroît, le citoyen donne son vote, son pouvoir de décider et de contrôler à l’élu sur une période de quatre ans ou plus, pendant lesquels aucune mesure punitive ne peut être entreprise : carte blanche à l’élu qui devient le patron du citoyen, jouissant de plusieurs avantages, dont le passeport diplomatique et une immunité à toute épreuve.

Quantitativement et pour simplifier le calcul, dans un pays d’un million de citoyens, supposons que le nombre de votants serait de six cent mille, desquels, au meilleur des cas, soixante pour cent voteront (il y a quelques exceptions qui peuvent atteindre un pourcentage de 85 ou 90, mais la tendance est plutôt à la baisse). Supposons que le parti (s’il n’y en a que deux) qui remporte les élections avec un avantage de soixante pour cent, au meilleur des cas, représentera environ vingt-deux pour cent du peuple ! Majorité ?

L’élu constitue aussi le pouvoir législatif. Est-ce que ces deux fonctions et tâches sont compatibles ? Le curriculum vitae d’un élu a-t-il des aspects en commun avec celui du législateur ? Il me semble que non. Il est aussi connu que le pouvoir législatif surveille le pouvoir exécutif et assure les bonnes administrations et exécutions des lois. Le problème est que, dans la majorité des démocraties représentatives, les élus prennent les rênes du pouvoir exécutif ! Reste à savoir qui va surveiller et assurer le bon travail de l’exécutif.

Par ailleurs, notons que les élus de camps « opposés » passent leur temps à bloquer tout projet de leurs « adversaires » sous prétexte que leur solution est meilleure. La démocratie représentative serait donc la fenêtre par laquelle la corruption s’infiltre.

Moralité ? Éliminons l’inutile. Abolissons la fonction « élu » et surtout abolissons les élections dans toutes les organisations et non seulement dans l’État. La solution alternative ? Côté représentation, les syndicats, associations, mairies, municipalités ou autres organismes feront l’affaire et nous éviteront une duplication excessivement coûteuse. Il y aurait, peut-être, un peu plus de référendums. En général, les besoins des citoyens sont clairs et classifiés selon les différents ministères. Tout sera fait pour assurer le bien-être du peuple, tout le peuple, sans favoriser les uns au détriment des autres. Il existe aussi un outil intéressant qui est la fonction « helpdesk » consistant à enregistrer une plainte ou une demande via un logiciel, qui sera analysée et dont la réponse adéquate sera donnée. Il y a eu d’ailleurs un article qui décrivait comment les Moscovites ont émis plus de deux millions de plaintes pour freiner les mesures sanitaires (Covid) imposées par le maire : c’est la représentation participative.

Quant aux autres fonctionnaires gouvernementaux, président, ministres ou tout fonctionnaire de l’État incluant le pouvoir judiciaire, ils sont tous sans exception les employés du peuple, les employés des citoyens, et devraient être traités comme tels. Le peuple recrutera ses employés selon les critères connus et reconnus dans une campagne ayant pour titre : « La fin ne justifie pas les moyens ». Des contrats seront établis selon les critères d’emplois connus et reconnus qui détaillent la description des tâches. Le peuple pourra ainsi congédier immédiatement tout fonctionnaire qui défaille à son devoir.

La transparence sera de rigueur : les banques de données devront être accessibles aux citoyens. Un système d’assurance-qualité permettra de vérifier le recrutement et l’exécution durant toutes les phases : esquisse, conception, mise en exécution. Toute déviation des objectifs sera immédiatement corrigée. Cette mesure permettra d’éliminer les dialogues de sourds. Le rôle des partis politiques exclura la gouvernance, et se limitera à suggérer et offrir des idées (lois, projets, réglementations) pour améliorer la condition du citoyen.

Débarrassons-nous des vieilles méthodes, nous avons bien vu où elles mènent.


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