Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de « boucher » (AFP).
Le « boucher » ne date pas d’hier, M. Biden. Il avait déjà inauguré sa première boucherie du genre en Syrie et avait transformé les régions révoltées contre la tyrannie du régime syrien en immenses abattoirs, et ce sous le regard vide ou impavide de l’Occident qui se persuadait, en ce temps-là, que c’était uniquement le « bétail terroriste » qui était abattu, qu’il n’y avait pas une multitude d’agneaux innocents dans les champs transformés en cimetières.
Votre pays et les autres membres du Conseil soi-disant de sécurité avez laissé faire le « boucher » en Syrie avant qu’il ne révèle ouvertement sa vocation en Ukraine. Comme si la viande syrienne n’avait pas bon goût et qu’elle était, par conséquent, de moindre valeur que la viande ukrainienne.
L’Occident, aujourd’hui en pleurs devant les atrocités commises en Ukraine, n’avait même pas versé une larme de crocodile sur la ville d’Alep bombardée et dévastée par les forces russes, de concert avec les forces baassistes et iraniennes. Le « boucher » en herbe pouvait se faire les dents en Syrie en guise de « test » et d’apéritif, plonger son coutelas dans la chair de la population, la mettre en quartiers, raser les habitations, violer effrontément le droit international, commettre ses « petits » crimes de guerre sans être nullement dérangé ni traité de « boucher ». D’où les grands crimes qui ont suivi en Ukraine après les petits crimes impunis en Syrie. Ce « machin qu’on appelle l’ONU » (Charles de Gaulle) n’avait pas levé le petit doigt face au doigt d’honneur du « boucher ».
Chers Occidentaux, chère communauté internationale, après un tel aplaventrisme, un tel blanc-seing (ou sang) délivré de votre part au « boucher » en Syrie, que voulez-vous que ce dernier fasse ? Qu’il ferme boutique ? Qu’il mette la clé d’entrée en Ukraine sous la porte ? Lorsque le « boucher » voit en vos dirigeants une résurgence de l’esprit qui a régi « l’accord de Munich », leur résignation à l’annexion de la Crimée, lorsqu’il entend leurs objurgations stériles pour qu’il arrête son invasion de l’Ukraine après leurs supplications vaines pour qu’il ne déclenche pas la guerre, lorsqu’il s’assure de la lâche non-assistance occidentale à population ukrainienne en danger d’extermination, lorsqu’il perçoit tous les jours chez ses adversaires la peur panique d’une « troisième guerre mondiale », alors qu’il devrait lui aussi en avoir peur, lorsque l’équilibre de terreur est rompu, vous attendez-vous à ce que le « boucher » arrête sa boucherie ? Qu’il se contente d’une seule enseigne ? De quelques boutiques et de quelques abattoirs ici et là?
Espérons que Winston Churchill n’aura pas, une fois de plus, raison : qu’après avoir eu à choisir entre le déshonneur et la guerre, et avoir choisi le déshonneur, vous n’aurez pas quand même la guerre !
Mais guerre ou pas, nucléaire ou pas, espérons que celle qui se déroule en Ukraine, quelle que soit son issue, conduira à des réformes structurelles, juridiques et constitutionnelles chez ce « machin qu’on appelle l’ONU », lequel comporte en son sein des aberrations et des inégalités héritées de la Seconde Guerre mondiale, telles que le triage discriminatoire entre membres permanents et membres non permanents du Conseil dit de sécurité. Et à plus forte raison, si, dans le cercle infernal des Cinq permanents, siègent un criminel de guerre et un dictateur ayant chacun le droit de veto.
Force est de constater que le monde, en ce XXIe siècle, n’est pas du tout « jojo ». Il ressemble à s’y méprendre au monde médiéval, mais sous des dehors sophistiqués.
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VRAI SUR TTE LA LIGNE , mais pas complet ! la boucherie poutinienne avait deja fait ses preuves en tchetchenie, en georgie, au crimee , et comme vous ecrivez si bien sans d'autres reactions de ces occidentaux -les joe biden & predecesseurs , aux usa et en europe eut lieu depuis que celles verbales et hypocrites, sans meme penser voir plus loin que leurs nez, n'ayant pas pris soin de s'armer en prevision de la folie de cet ours russe, nis militairement encore moins economiquement. Pire lui donnant a lui les armes financieres necessaires, celles de l'importation quasi exclusive de ses petroles & gaz. J d L F : eh bien dansez maintenant !
12 h 14, le 31 mars 2022