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Société - Crime

Ansar enterre dans la douleur les quatre victimes d’un homicide odieux

Une femme et ses trois filles avaient été retrouvées mortes jeudi dans ce village de Nabatiyé, après avoir été portées disparues durant 25 jours. Le principal suspect a été arrêté.

Ansar enterre dans la douleur les quatre victimes d’un homicide odieux

La foule entourant les cercueils portés à bout de bras dans les rues d’Ansar. Photo Mountasser Abdallah

Rien ne peut décrire la douleur de Zakaria Safawi en ce triste dimanche où ont lieu les funérailles de son épouse Bassima Abbas et de ses trois filles, Rima, Tala et Manal, âgées de 16 à 22 ans, dans le village d’Ansar dont il est le moukhtar. Les habitants de cette localité et des localités voisines du caza de Nabatiyé ont répondu présent en très grand nombre, afin d’accompagner les quatre victimes d’un homicide odieux à leur dernière demeure. Le meurtrier présumé, H. Fayad, 36 ans, a reconnu avoir enlevé puis assassiné les quatre femmes avec un complice syrien toujours en fuite. Mais le mobile de cette tragédie inexplicable qui a secoué le pays reste inconnu.

L’imposant cortège funèbre s’est élancé de la maison des quatre victimes, au son des chants religieux coraniques. Un immense portrait de la mère et de ses trois filles a été hissé sur la façade de l’immeuble. Les quatre cercueils étaient portés à bout de bras par des hommes qui ont sillonné les rues, passant sous les balcons où des étendards noirs étaient exposés, en signe de deuil. Les hommes criaient leur colère, exigeant une sentence à la hauteur du crime commis. Les femmes, toutes de noir vêtues, étaient en pleurs, agitant leurs bras au passage des cercueils, qu’elles accompagnaient de youyous. Des députés d’Amal et du Hezbollah, ainsi que le mufti jaafarite Ahmad Kabalan étaient également présents aux funérailles.

« Le meurtrier aurait dû être exécuté sur la place du village avant les funérailles », a lancé Mahmoud, qui accompagnait le cortège, reflétant l’état d’esprit de la population en colère.

L’imam d’Ansar a, lui aussi, évoqué la peine capitale durant son prêche, estimant que « la famille des victimes et les habitants du village n’accepteront pas moins qu’une condamnation à mort du meurtrier ». Il a appelé « le président de la République et les autorités à prendre des mesures rapides en vue de sanctionner l’assassin ».

Des députés du tandem chiite et le mufti jaafarite au cours des obsèques. Photo Mountasser Abdallah

Tuées dans l’heure qui a suivi l’enlèvement

Malgré l’arrestation du principal suspect qui a avoué sa culpabilité, le flou entoure toujours ce meurtre sordide, notamment au niveau du mobile qui a poussé le meurtrier, avec la complicité d’un autre, à abattre froidement la mère et ses trois filles et à enterrer leurs corps dans une grotte au fond d’un terrain appartenant à sa propre famille.

Dans les faits, le soir du meurtre début mars, H. Fayad a entraîné Bassima, Rima, Tala et Manal hors de leur domicile, pour une promenade qui devait leur être fatale. Suivant les derniers éléments de l’enquête communiqués à L’Orient-Le Jour par des proches de la famille, les quatre femmes ont été abattues dans la grotte par les deux hommes à l’aide de fusils de chasse. Les corps ont ensuite été recouverts partiellement de rocaille. Ce sont les aveux du suspect qui ont permis aux forces de l’ordre de les localiser. L’entrée de la grotte était bloquée par des pierres et des blocs de béton. Déployées sur les lieux, la Défense civile, la police et l’armée ont dû s’entraider pour pouvoir en dégager l’entrée.

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Vendredi soir, l’armée a publié un communiqué dans lequel elle explique que H. Fayad a été arrêté le 2 mars par les renseignements militaires, après avoir été suspecté d’avoir enlevé Bassima Abbas et ses trois filles. « Suite à une série d’interrogatoires, l’individu a reconnu le kidnapping avec un complice de nationalité syrienne toujours en cavale, identifié par ses initiales, H. Gh. », indique l’armée. « Il a admis avoir transporté les quatre personnes vers une grotte située aux abords du village, où le crime a eu lieu », ajoute le communiqué. « Après des perquisitions sur place par une patrouille de l’armée et des enquêteurs scientifiques, les quatre corps ont été localisés et transportés vers un hôpital afin d’effectuer les analyses nécessaires à l’enquête », explique l’armée. Elle souligne enfin qu’elle poursuit ses recherches pour retrouver le second suspect.

Abou Ahmad Safawi, un proche de la famille, précise à L’Orient-Le Jour que les victimes n’ont apparemment pas été torturées, et qu’elles auraient été tuées dans l’heure qui a suivi leur enlèvement, selon les conclusions du médecin légiste qui a effectué les autopsies. Il doute du fait que le présumé coupable et son complice syrien aient kidnappé les quatre femmes pour demander une rançon, une version rapportée selon lui par H. Fayad. « Le kidnapping a eu lieu à 20h30 et le meurtre une heure plus tard. Celui qui veut une rançon ne tue pas immédiatement après l’enlèvement », a-t-il dit. Selon Abou Ahmad Safawi, le vrai mobile du crime reste un mystère.

La famille de Fayad a très vite réagi au drame, condamnant fermement dans un communiqué publié vendredi après-midi « le crime à l’encontre de la famille du moukhtar » et appelant les autorités judiciaires à « sanctionner sévèrement leur proche s’il s’avère être responsable ».

Rien ne peut décrire la douleur de Zakaria Safawi en ce triste dimanche où ont lieu les funérailles de son épouse Bassima Abbas et de ses trois filles, Rima, Tala et Manal, âgées de 16 à 22 ans, dans le village d’Ansar dont il est le moukhtar. Les habitants de cette localité et des localités voisines du caza de Nabatiyé ont répondu présent en très grand nombre, afin d’accompagner...

commentaires (1)

I am incredibly saddened, distraught, outraged at this hideous, unspeakable crime. We haven’t witnessed crimes of this nature after the end of the war in Lebanon. Violence against women has been on the rise. I hope that OLJ will follow this tragic story and update the readers.

Mireille Kang

06 h 53, le 28 mars 2022

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Commentaires (1)

  • I am incredibly saddened, distraught, outraged at this hideous, unspeakable crime. We haven’t witnessed crimes of this nature after the end of the war in Lebanon. Violence against women has been on the rise. I hope that OLJ will follow this tragic story and update the readers.

    Mireille Kang

    06 h 53, le 28 mars 2022

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