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Culture - Design

« Décapité » par la guerre, le design ukrainien tente de résister à Paris

« Décapité » par la guerre, le design ukrainien tente de résister à Paris

Pouf de la collection Mapico par Mariia Puliaeva. Photo DR

« Décapité » par la guerre sur son territoire comme d’autres secteurs artistiques, le design ukrainien tente de résister et s’expose en format réduit à Paris à partir de jeudi.

« La guerre nous a coupé la tête au moment où nous connaissions une vraie renaissance culturelle », explique à l’AFP Sana Chevtchenko, devenue Sana Moreau depuis qu’elle s’est mariée à un Français en août dernier.

Avec une amie, cette Ukrainienne de 46 ans, née dans le Donbass, s’est donné pour mission de « réunir et promouvoir le meilleur du design ukrainien », dont elle expose quelques créations au Salon Maison & Objet.

« On commençait à vendre partout dans le monde et à remporter des prix », ajoute-t-elle en baissant les yeux sur quelques céramiques minimalistes, vases incrustés de bois, lampes, bougies, tapis et autres exemplaires rares, exposés dans sa petite galerie du XVe arrondissement, ouverte en décembre.

« C’est comme un petit musée désormais », dit-elle, assise devant un panneau décoratif en papier recyclé, découpé comme de la dentelle selon un savoir-faire traditionnel ukrainien.

Danuta Krill, qui vivait à Lviv et dont les poteries en céramique noire fumée, typique de l’ouest ukrainien, sont exposées au salon parisien, a trouvé refuge avec ses deux jeunes fils et son mari à la frontière hungaro-slovaque.

« Beaucoup d’architectes et designers sont restés pour aider », raconte-t-elle, contactée par l’AFP par téléphone. Elle cite le cas d’une jeune artiste qui fabriquait des nappes et s’est reconvertie dans les gilets pare-balles.

Anna Prisyuda, 30 ans, créait des lampes. Elle s’est réfugiée « chez (ses) parents dans un village du centre du pays ». Elle vivait à Kiev et se considère « plus en sécurité dans cet endroit », explique-t-elle au téléphone.

« Je préparais ma nouvelle collection quand la guerre a éclaté, des lampes Ikebana en tiges de bois. J’aurais dû participer au Salon Maison & Objet. Nous avons essayé d’acheminer les objets en passant par la Pologne mais ça n’a pas marché », regrette-t-elle.

Pour Andrii Burzi, 32 ans, qui fabriquait des bougies en cire naturelle, la vie a basculé en 24 heures. Il a quitté sa banlieue de Kiev pour la France, où il est arrivé samedi avec sa femme et leurs quatre enfants.

« Pour le moment, on essaie juste de voir comment aider là-bas (en Ukraine) et comment repartir à zéro ici. On prévoit d’aller à Maison & Objet, de continuer à travailler et à vivre, et de montrer au monde qu’on va y arriver », affirme son épouse, Anastasia.

« Décapité » par la guerre sur son territoire comme d’autres secteurs artistiques, le design ukrainien tente de résister et s’expose en format réduit à Paris à partir de jeudi.« La guerre nous a coupé la tête au moment où nous connaissions une vraie renaissance culturelle », explique à l’AFP Sana Chevtchenko, devenue Sana Moreau depuis qu’elle s’est...
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