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Économie - Entretien express

Sécurité alimentaire : Le Liban sera confronté à un défi dans « quatre à six mois », estime Amine Salam

Le ministre de l’Économie et du Commerce se veut toutefois rassurant, alors que ses équipes examinent d’ores et déjà des solutions alternatives au blé russo-ukrainien et préparent l’éventualité d’une levée des subventions de la banque centrale sur les importations de cette denrée essentielle.

Sécurité alimentaire : Le Liban sera confronté à un défi dans « quatre à six mois », estime Amine Salam

Le ministre de l’Économie et du Commerce Amine Salam. Photo DR

Deux mois. Voilà combien de temps peut tenir le Liban avec ses réserves actuelles de blé, d’huile végétale et de sucre. Pas de quoi paniquer pour autant, selon le ministre de l’Économie et du Commerce Amine Salam, qui affirme suivre de près et en permanence la question de la sécurité alimentaire du pays depuis sa nomination. Le ministre se veut donc rassurant, alors que toutes les sonnettes d’alarme ont été tirées ici et là depuis le début, le 24 février dernier, de l’invasion russe de l’Ukraine. Le Liban importe en effet depuis des années la quasi-totalité de son blé de ces deux pays aujourd’hui pris dans une confrontation armée.

Rencontré mardi par L’Orient-Le Jour pour faire un point rapide sur ce dossier, Amine Salam se prépare néanmoins à faire face au défi de la sécurité alimentaire dans les prochains « 4 à 6 mois », lorsque les conséquences de l’inflation sur les marchés internationaux impacteront les flux et les opérations logistiques arrivant dans un Liban lui-même en crise économique et financière depuis plus de deux ans et demi. Accompagné de son homologue à l’Agriculture Abbas Hajj Hassan, le ministre devait présenter hier ses propositions au Conseil des ministres réuni au Grand Sérail. Au sortir de la réunion, le ministre de l’Information, Ziad Makari, a toutefois annoncé que ce dossier sera discuté aujourd’hui lors d’une nouvelle réunion prévue en fin d’après-midi, en présence notamment des syndicats concernés et autres acteurs du secteur.

Où en est-on actuellement et quelles sont les solutions alternatives au blé russo-ukrainien ?

Depuis environ quatre mois, donc avant la crise russo-ukrainienne, nous travaillons déjà sur la question de la sécurité alimentaire au Liban, et notamment sur deux de ses défis principaux : les réserves en blé du Liban et l’impact de l’inflation des cours mondiaux sur les importations.

D’abord, les réserves de blé, après la destruction des silos du port de Beyrouth lors de la double explosion du 4 août 2020. Ces silos (d’une capacité de 120 000 tonnes) contenaient trois mois de réserves en plus des 50 000 tonnes de blé consommées par mois au Liban. L’histoire nous a ainsi démontré que nous ne pouvions pas avoir un lieu de stockage unique et c’est pourquoi nous étudions la possibilité de construire des silos sur deux, voire trois localisations. Parmi celles-ci, la vallée de la Békaa et le port de Tripoli (Liban-Nord), pour lequel l’Union européenne et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement nous ont déjà soumis plusieurs propositions actuellement à l’étude. Cela nous permettra, peut-être d’ici à un an, de commencer la construction de ces espaces de stockage de blé.

Ensuite, la crise économique au Liban a, par défaut, impacté la sécurité alimentaire du pays et de ses habitants, dont le pouvoir d’achat a fortement baissé face à des prix qui ont grimpé (le taux de l’inflation à fin février dernier pour les prix de l’alimentation et des boissons non alcoolisées était de 396 % en glissement annuel, selon l’Administration centrale de la statistique) et à l’inflation globale due à la pandémie de Covid-19. Suite à la suspension des importations de blé d’Ukraine et de Russie, nous nous sommes tournés vers des marchés alternatifs, comme l’Inde, le Kazakhstan, les États-Unis, le Canada, l’Australie, l’Argentine et certains pays européens.

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Jusqu’à présent, les discussions les plus concrètes que nous avons eues sont avec ces trois premiers. L’Inde doit d’ailleurs nous faire parvenir son offre d’ici à 24 heures (hier). Ces pays possèdent des réserves supplémentaires au-delà de leurs propres réserves. L’Inde en a ainsi plus de 20 millions de tonnes, alors que le Liban ne consomme a maxima que 650 000 tonnes de blé par an pour une population d’environ 6 millions de personnes, Libanais et réfugiés inclus. La plupart de ces pays nous ont donc rassurés sur la faible probabilité d’arriver à une pénurie de blé au Liban au vu de cette quantité minime par rapport à d’autres pays, comme l’Égypte.

De plus, notre objectif est de viser les marchés les moins chers possibles pour éviter tout excès tarifaire qui se répercuterait sur le pouvoir d’achat des consommateurs locaux. Heureusement, la plupart des pays susmentionnés possèdent aussi des réserves dans la région. Autrement dit, si nous devions importer du blé des États-Unis, les cargaisons viendraient de localisations voisines au Moyen-Orient ou sur le pourtour méditerranéen, et non pas d’au-delà des océans, réduisant en toute logique les coûts et le temps de livraison. Ces nouveaux partenariats commerciaux sont également à l’étude pour durer sur le long terme, et non pas une aide provisoire en attendant une reprise des importations russo-ukrainiennes.

La Banque du Liban subventionne les importations de blé selon un ratio de 100 %, et ce malgré l’amenuisement des réserves en devises (estimées dernièrement à 14 milliards de dollars). Ces subventions sur le blé sont les dernières en vigueur. Jusqu’à quand la BDL peut-elle tenir et quelles solutions le ministère peut-il apporter pour s’assurer de ne pas revivre un scénario similaire à celui qui avait suivi la levée des subventions sur les carburants, à savoir une situation de rationnement aiguë ?

Pour le moment, le gouvernement a approuvé l’achat par le ministère de l’Économie d’une réserve supplémentaire de 50 000 tonnes de blé. Cette étape devrait être finalisée dans les prochaines semaines, et ces réserves, en sus de celles des importateurs qui les stockent dans leurs minoteries, permettront ainsi de couvrir tout risque de pénurie à court terme si ce problème doit arriver. Cela étant dit, la BDL ne pourra pas poursuivre son mécanisme de subvention éternellement. Pour éviter un scénario similaire à celui des carburants, il nous faut travailler sur un système permettant de les lever de manière graduelle. C’est pourquoi nous sommes en discussion avec la Banque mondiale afin d’établir un programme d’une durée de six mois permettant de sécuriser le financement des importations de denrées alimentaires essentielles, dont le blé, via la réallocation de prêts au Liban de cette institution pour d’autres projets qui n’ont pas encore été entamés. Grâce à ce soutien et en plus des programmes sociaux déjà mis en place sur le terrain (comme le programme ESSN pour la sécurité sociale d’urgence), nous pourrons couvrir l’impact d’une levée des subventions sur le blé.

Tous ces projets sont sur la table pour préparer le Liban au défi d’approvisionnement et de financement de sa sécurité alimentaire qui devrait arriver dans quatre à six mois, selon des facteurs internes et externes. En effet, des questions sont pour le moment en suspens, et leurs réponses dépendront notamment de l’évolution de la conjoncture russo-ukrainienne. Par exemple, d’ici à l’été, les provisions internationales seront-elles toujours disponibles et dans quelles quantités ? Les prix à l’importation seront-ils les mêmes ou comment auront-ils évolué ? L’inflation actuelle est globale et a influé notamment sur le coût des hydrocarbures qui impacte toute la chaîne logistique. Notre principal souci est donc de préparer des plans de secours en cas de problèmes de ce type, étant donné qu’aucun n’avait déjà été mis en place par les gouvernements précédents. Malgré nos préparatifs en interne, il est néanmoins évident que le gouvernement et le secteur privé auront besoin de l’aide internationale pour faire face à ce défi qui se profile à l’horizon.

Deux mois. Voilà combien de temps peut tenir le Liban avec ses réserves actuelles de blé, d’huile végétale et de sucre. Pas de quoi paniquer pour autant, selon le ministre de l’Économie et du Commerce Amine Salam, qui affirme suivre de près et en permanence la question de la sécurité alimentaire du pays depuis sa nomination. Le ministre se veut donc rassurant, alors que toutes les...

commentaires (4)

DES ECERVELES ET CRIMINELS DE GUERRE AMERICAINS/OTANTISTES/EUROPEENS ET RUSSES, QUI EXERCERENT LEURS CRIMES DE GUERRE SUR DES MILLIONS DE CIVILS DEJA, GENS QUI TRAINENT ENCORE EPARPILLES DANS LES PAYS DU MONDE ET QUI SOUFFRENT, DANS MAINTS PAYS ATTAQUES ET DETRUITS AVEC DES EXCUSES BIDONS, SONT MALHEUREUSEMENT LES MEMES AUX COMMANDES ET POUSSENT LE MONDE VERS UNE TROISIEME GUERRE MONDIALE NUCLEAIRE CETTE FOIS POUR ERADIQUER TOUTE VIE SUR LA PLANETE TERRE. ANALISEZ LIBREMENT EN PROFONDEUR ET PUIS EXPRIMEZ-VOUS LIBREMENT. L,APOCALYPSE QUI APPROCHE L,IMPOSE. IL FAUT QUE LES PEUPLES DEGAGENT DE CHEZ EUX TOUS CES CRIMINELS DE GUERRE ET LES REMPLACENT PAR DES LEADERS SAGES.

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 37, le 24 mars 2022

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Commentaires (4)

  • DES ECERVELES ET CRIMINELS DE GUERRE AMERICAINS/OTANTISTES/EUROPEENS ET RUSSES, QUI EXERCERENT LEURS CRIMES DE GUERRE SUR DES MILLIONS DE CIVILS DEJA, GENS QUI TRAINENT ENCORE EPARPILLES DANS LES PAYS DU MONDE ET QUI SOUFFRENT, DANS MAINTS PAYS ATTAQUES ET DETRUITS AVEC DES EXCUSES BIDONS, SONT MALHEUREUSEMENT LES MEMES AUX COMMANDES ET POUSSENT LE MONDE VERS UNE TROISIEME GUERRE MONDIALE NUCLEAIRE CETTE FOIS POUR ERADIQUER TOUTE VIE SUR LA PLANETE TERRE. ANALISEZ LIBREMENT EN PROFONDEUR ET PUIS EXPRIMEZ-VOUS LIBREMENT. L,APOCALYPSE QUI APPROCHE L,IMPOSE. IL FAUT QUE LES PEUPLES DEGAGENT DE CHEZ EUX TOUS CES CRIMINELS DE GUERRE ET LES REMPLACENT PAR DES LEADERS SAGES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 37, le 24 mars 2022

  • SI CETTE GUERRE D,UKRAINE CONTINUE AVIVEE PAR LES ENVOIS D,ARMES OFFENSIVES TELLES DES FUSEES ET DES DRONES QU,ENVOIE LE CHEVELU BRITANNIQUE, QUI ENTRETEMPS BLAME L,IRAN D,ENVOYER DE TELLES ARMES AUX HOUTIS POUR ATTAQUER L,ARABIE ET ETERNISER LA GUERRE DU YEMEN, LA GUERRE VA S,ETENDRE A LA POLOGNE ET LA ROUMANIE PAR LESQUELLES TRANSITENT TOUTES LES ARMES ENVOYEES PAR LES AMERICAINS, LES BRITANNIQUES ET D,AUTRES QUI N,OSENT PAS LES ENVOYER DIRECTEMENT MAIS METTENT EN DANGER DES PAYS LIMITROPHES DE LA RUSSIE LA GUERRE EN PLEINE EUROPE EST UNE HISTOIRE DE TEMPS TRES PROCHAIN. ILS N,ACCEPTENT PAS D,ENVOER UNE EQUIE DE L,ONU POUR INVESTIGATION SUR L,EXISTENCE OU NOM DE LABOS CHIMIQUES ET DE VIRUS EN UKRAINE, SLEEPING JOE MIS SON VETO, ET ILS ACCUSENT MAINTENANT QUE CE SONT DES BALIVERNES RUSSES, TOUJOURS SANS EQUIPE D,INVESTIGATION, ET QU,ILS ONT DES INFORMATIONS DE LEURS SERVICES SECRETS, RAPPELEZ-VOUS L,IRAQ, QUE LE RUSSE VA EMPLOYER DE TELLES ARMES MEME DES RADIATIONS ATOMIQUES EN UKRAINE. AQ COMPRENDRE QUE CE SONT EUX QUI VONT EN EMPLOYER PAR LEURS MERCENAIRES DEJA SUR PLACE POUR EN BLAMER LE RUSSE. ILS NE VEULENT PAS QUE LA GUERRE EN UKRAINE FINISSE ET FONT TOUT POUR L,ESCALADE MILITAIREMENT, ECONOMIQUEMENT ET MEDIATIQUEMENT. ET LES IDIOTS EUROPEENS SUIVENT AVEUGLEMENT. QUAND LE RUSSE SENTIRA QUE SON EXISTENCE EST EN DANGER, ET ELLE L,EST PRESQUE DEJA, IL RECOURRA A TOUS LES MOYENS MEME NUCLEAIRE POUR SAUVER SON PAYS. IL SEMBLE QU,AMERICAINS,BRITANNIQUES ET NATO Y POUSSENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 56, le 24 mars 2022

  • Il faut surtout supprimer certaines plantations illicites dans la Bekaa et les remplacer par celles alimentaires de 1ère nécessité.

    Marie Françoise Akl

    10 h 27, le 24 mars 2022

  • Et dire que la Bekaa était le grenier de l'Empire romain. Nous sommes gouvernés par des amateurs incompétents ! Faut subventionner l importation de potences.

    paznavour

    00 h 57, le 24 mars 2022

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