Le taux d’inflation mensuel de février en baisse pour la première fois depuis septembre 2019

Pour la première fois depuis le début de la crise économique et financière que traverse le Liban depuis au moins la fin de l’été 2019, le taux d’inflation en glissement mensuel calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS) a connu une baisse de 3,13 % par rapport à celui de janvier pour atteindre un total de 961,15 % (le mois de décembre 2013 étant la base 100).

Une diminution qui s’explique par une chute du taux de change dollar/livre sur le marché parallèle, passant de près de 30 000 livres pour un dollar à mi-janvier à un taux oscillant entre 21 000 et 20 000 livres en février, et ce grâce à l’injection de dollars sur le marché par la Banque du Liban (BDL) à travers la circulaire n° 161. En parallèle, le ministère de l’Économie et du Commerce ainsi que d’autres ministères, comme celui de l’Énergie et de l’Eau, ont diminué les prix de certains biens dont qu’ils contrôlent (respectivement le pain et le carburant) et ont appelé les commerces à répercuter la diminution des taux sur leurs prix de vente. Toutefois, plusieurs voix s’étaient élevées, indiquant que la diminution des prix n’était pas proportionnelle à celle du taux sur le marché parallèle.

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Ainsi, en glissement mensuel, ce sont les prix des boissons alcoolisées et du tabac qui ont connu la baisse la plus forte, de l’ordre de 15,16 %, suivis par ceux de l’habillement et des chaussures (-10,19 %) et de l’ameublement (-9,07 %). Quant à eux, les prix de l’alimentation et des boissons non alcoolisées ont connu une diminution de 7,14 %, ceux de la santé de 5,54 %. Toutefois, ceux des restaurants et des hôtels a connu une hausse de 3,1 %, et ceux de la culture et des loisirs de 5,06 %.

De plus, cette baisse des prix s’est répercutée dans tous les mohafazats du pays, le Liban-Nord ayant connu la diminution la plus forte (-3,97 %), suivi par Nabatiyé (-3,59 %), le Liban-Sud (-3,39 %), le Mont-Liban (-3,18 %), la Békaa (-2,24 %) et enfin Beyrouth (-1,8 %).

Malgré cette baisse, le niveau d’inflation en février 2022 reste bien supérieur à celui de la même période l’année passée, enregistrant une hausse de 214,59 %, un niveau très élevé, mais toutefois inférieur à celui calculé en janvier (239,69 %). Ce sont les prix des transports qui remportent la palme d’or, avec une augmentation de 510,28 %, suivis par les restaurants et les hôtels (448,61 %), ceux de la santé (413,4 %), et ceux de l’alimentation et des boissons non alcoolisées (396 %). Depuis le début de la crise, la livre a perdu plus de 90 % de sa valeur.