
Le chef de l’Église maronite, Béchara Raï. Photo d'archives ANI
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi est "prêt à soutenir la cause libanaise", a assuré dimanche le chef de l’Église maronite Béchara Raï, en marge d’un entretien au Caire avec le chef de l’État égyptien, rappelant sa position de principe : la déclaration de la neutralité est la solution, a-t-il insisté.
"Nous nous désolons du fait que le Liban soit devenu isolé dans le monde, et le président égyptien est prêt à soutenir la cause libanaise", a affirmé le patriarche maronite à la chaîne libanaise MTV. "Les solutions ne sont pas dans les mains des seuls Libanais, mais aussi des Arabes et de la communauté internationale", a-t-il poursuivi. "Nous avons évoqué les causes libanaises internes et le président Sissi s'est dit désolé de la situation dans laquelle se trouve le Liban. Je lui ai dit que le pays est malade et que nous avons besoin d'un remède au mal dont il souffre, à savoir la non application de l'accord de Taëf. La solution, c'est la déclaration de la neutralité" du Liban, a estimé Mgr Raï. Un appel qu'il brandit régulièrement, alors que le Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise, reste impliqué auprès de son mentor, l'Iran, dans des conflits régionaux, l'une des raisons qui ont poussé des monarchies du Golfe a quasiment rompre leurs relations avec Beyrouth. Béchara Raï a dans ce contexte salué la "médiation de l'Égypte auprès des pays du Golfe", alors qu'une feuille de route arabe transmise par le Koweït au Liban propose un règlement de la crise, à condition, entre autres, que le Hezbollah soit désarmé.
"Nous avons évoqué (avec le président Sissi, NDLR) la question des armes du Hezbollah. S'il y avait une stratégie de défense, une partie du problème aurait été réglée", a estimé le cardinal Raï. La mise en place d'une stratégie de défense officielle au Liban divise la classe politique entre partisans et opposants au Hezbollah.
Le chef de l'Église maronite a également remercié le président Sissi pour le "pont aérien" mis en place par l'Égypte pour aider le Liban après les explosions meurtrières au port de Beyrouth le 4 août 2020. Il s'agit d'envois réguliers d'aides humanitaires par voie aérienne, depuis l'Égypte vers le pays du Cèdre. Le Caire est également au coeur d'un projet d'importation de gaz via la Syrie, dans le cadre d'une initiative américaine, afin de tenter de redresser le secteur électrique libanais, en lambeaux depuis des décennies.
Pauvre Patriarche , il rêve ….
17 h 03, le 21 mars 2022