La jeunesse de Zlatan Ibrahimovic, « légende vivante » du foot, sur grand écran : toujours virtuose du ballon rond malgré ses 40 ans révolus, l’attaquant suédois voit son image immortalisée un peu plus avec la sortie hier dans les salles obscures de son pays natal d’un film consacré à ses débuts. Le long-métrage « Jag är Zlatan » (« Je suis Zlatan »), du réalisateur Jens Sjögren, repose sur l’autobiographie du même nom publiée en 2011, mais se focalise sur les vingt premières années de la star de l’AC Milan. Tiziana Fabi/AFP
Un an après leur affrontement en demi-finales, le champion d’Europe en titre, Chelsea, va recroiser sur sa route le recordman de victoires en Ligue des champions (C1) de football, le Real Madrid, pour l’affiche des quarts de finale, tirés au sort hier vendredi à Nyon (Suisse). Le choc entre la noria offensive de Manchester City et le hérisson défensif de l’Atlético Madrid promet également une controverse d’écoles de football. Benfica Lisbonne-Liverpool et Villarreal-Bayern Munich complètent le tableau de ces quarts de finale, programmés les 5 et 6 avril, pour la manche aller, et les 12 et 13 avril, pour le retour.
Mais la plus prometteuse affiche reste celle qui opposera le prince régnant et les « Reyes de Europa », les rois d’Europe (13 titres en C1), comme le proclamaient les supporteurs madrilènes sur un drapeau géant dans leur stade Santiago-
Bernabéu avant d’éliminer le Paris Saint-Germain (3-1 au retour, défaite 1-0 à l’aller), en huitièmes de finale. Les Blues sont garrottés par les mesures contre leur propriétaire russe Roman Abramovitch pour sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine, après l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Mais cela ne les a pas empêchés d’écarter aisément Lille (2-0/2-1) au tour précédent. À noter que les deux tombeurs des clubs français s’affronteront en quarts donc. Le collectif mis en place par Thomas Tuchel est toujours aussi redoutable. Le Real est de son côté parfois moins dominateur cette saison, mais il compte sur son Karim et son karma : un formidable Benzema, auteur d’un triplé en 17 minutes contre le PSG, et un incroyable feeling avec cette compétition.
Chelsea-Real met également aux prises deux clubs habitués à régner, les deux ayant remporté six des dix dernières C1, quatre pour le géant espagnol (en 2014 et de 2016 à 2018), deux pour le club londonien (en 2012 et 2021). L’an dernier, en demi-finales, les Blues s’étaient imposés (2-0) au retour (1-1 à l’aller) grâce à des buts de Timo Werner et Mason Mount. Les deux institutions s’étaient déjà affrontées en finale de la Coupe des coupes 1971, le premier trophée européen de Chelsea, qui s’était imposé en match d’appui (2-1, 1-1 a.p. lors du premier match). Et le Chelsea de Gianfranco Zola avait aussi remporté la Super Coupe d’Europe 1998 (1-0) contre le Real de Raul.
En outre, selon les pronostics, les demi-finales (aller 26 et 27 avril, retour 3 et 4 mai), tirées au sort hier également, pourraient déboucher sur un alléchant choc Liverpool-Bayern Munich. Dans l’autre demi-finale, pour accéder à la finale du 28 mai, décalée de Saint-Pétersbourg au Stade de France dans le cadre des sanctions contre la Russie, on retrouvera les vainqueurs des deux affiches, Manchester City ou Atlético Madrid contre Chelsea ou le Real Madrid.
Les C3 et C4
Dans le tirage au sort de la Ligue Europa (C3), réalisé hier également, le FC Barcelone, épouvantail de la compétition, a hérité de l’Eintracht Francfort en quarts de finale, un tirage qui a réservé en outre un choc entre le RB Leipzig et l’Atalanta Bergame. Sept nations différentes disposent d’un représentant à ce stade de la compétition, pour un top 8 assez diversifié où seule l’Allemagne a réussi à glisser deux équipes.
Les Catalans, sortis vainqueurs in extremis de leur huitième de finale de C3 contre le club stambouliote de Galatasaray (2-1 à Istanbul après un match nul 0-0 en Espagne), poursuivront leur route en Allemagne, le 7 avril, avec un match retour prévu une semaine plus tard au Camp Nou. Dernier représentant espagnol, le Barça de Xavi, en pleine renaissance à quelques jours du clásico en LaLiga, demain dimanche chez le Real Madrid, connaît la suite de son programme européen. En cas de qualification, le club blaugrana a rendez-vous les 28 avril et 5 mai en demi-finales contre le vainqueur du duel West Ham-Lyon, avant une potentielle finale sur le sol espagnol, au stade Ramon-Sanchez-Pizjuan de Séville le 18 mai. L’Eintracht Francfort, lui, se réjouit du tirage, mais se dit convaincu de pouvoir éliminer « le 3e de LaLiga », selon son entraîneur Oliver Glasner. « Je le dis un peu crument et de façon provocante : celui qui est capable d’éliminer le 5e de LaLiga est aussi capable de battre le 3e », a lâché Glasner. Jeudi soir, son équipe avait éliminé le Betis Séville grâce à un but dans le temps additionnel de la prolongation (1-1 au retour, après 2-1 à l’aller).
Les Lyonnais, tombeurs du FC Porto, défieront des Anglais moins habitués aux joutes européennes ces dernières années : West Ham n’avait jamais atteint la phase finale de la C3 jusque-là. Dans l’autre partie du tableau, un duel entre deux formations montantes de Bundesliga et de Serie A promet une belle opposition :
Leipzig et son virevoltant attaquant français Christopher Nkunku défieront l’Atalanta Bergame du technicien italien Gian Piero Gasperini, quart de finaliste de la Ligue des champions 2020. Le vainqueur de ce choc attendra en demi-finales une écurie moins attendue à ce stade de la compétition : les Portugais de Braga ou les Écossais des Glasgow Rangers, opposés en quarts.
En Ligue Europa Conférence (C4), le tirage a donné les oppositions suivantes pour les quarts de finale, qui se joueront les 7 (aller) et 14 (retour) avril : Bodo Glimt-AS Rome, Feyenoord Rotterdam-Slavia Prague, Olympique de Marseille-PAOK Salonique, Leicester-PSV Eindhoven. En demi-finales (28 avril, aller, et 5 mai, retour) ce sera : Leicester ou PSV Eindhoven-Bodo Glimt ou AS Rome, Feyenoord Rotterdam ou Slavia Prague-Olympique de Marseille ou PAOK Salonique.
Revers pour le foot russe
Par ailleurs, nouveau revers pour le football russe : son équipe demeure exclue des barrages qualificatifs pour le Mondial 2022 au Qatar, fin mars, après le refus hier du Tribunal arbitral du sport (TAS) de suspendre les sanctions de la Fédération internationale de football Association (FIFA). Cette décision, similaire à celle rendue mardi dernier concernant les sanctions de l’UEFA (la Confédération européenne), ne préjuge pas de la future sentence de la justice sportive sur le fond du litige, qui n’est pas attendue avant plusieurs semaines au minimum.
En saisissant le TAS la semaine dernière, la Fédération russe de football a ouvert la contre-offensive et déclenché le débat sur le fond : les sportifs doivent-ils désormais payer pour les actions de leur gouvernement ? Le TAS, déjà critiqué par une partie du sport occidental ces dernières années pour sa gestion du dopage russe, a entre les mains un dossier extrêmement sensible : une décision de fond favorable aux Russes désavouerait la quasi-totalité des instances internationales. À l’inverse, une validation de ces sanctions ouvrirait une ligne nouvelle pour le monde sportif, désormais susceptible de réagir à chaque violation des droits de l’homme après avoir rechigné pendant des décennies à s’aventurer sur le terrain politique.
Or, du conflit israélo-palestinien aux accusations de génocide commis au Xinjiang par le pouvoir chinois, en passant par les bombardements saoudiens au Yémen, les occasions de sévir risquent de se multiplier pour les instances. Tout dépendra de la portée accordée au cas russo-ukrainien, expliquait la semaine dernière Antoine Duval, spécialiste de droit européen du sport à l’institut Asser de La Haye.
Source : AFP