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Économie - Birmanie

Le géant des télécoms Telenor autorisé à céder sa filiale birmane au groupe libanais des frères Mikati

Selon des défenseurs des droits humains, un nouveau propriétaire pourrait être davantage susceptible de se plier aux demandes de la junte.

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati. Photo Dalati Nohra/Handout via REUTERS

La junte birmane a autorisé la vente de l'opérateur mobile Telenor Myanmar, filiale du géant norvégien Telenor, au libanais M1 (du Premier ministre Nagib Mikati et son frère Taha) associé à un groupe local, attisant des craintes pour les données personnelles de millions de Birmans.

La Birmanie a sombré dans la violence depuis le coup d'Etat de l'armée birmane le 1er février 2021 contre le gouvernement d'Aung San Suu Kyi.

Invoquant la dégradation de la situation après le putsch, Telenor a totalement déprécié la valeur de sa très lucrative filiale Telenor Myanmar, l'un des principaux opérateurs du pays, et annoncé sa cession en juillet. "Nous ne pouvions plus supporter la situation en Birmanie car les lois locales étaient en conflit avec les lois internationales en plus de nos propres valeurs", a expliqué le directeur général de Telenor, Sigve Brekke, vendredi à l'AFP. "Le jour où les militaires ont pris le pouvoir, la bataille pour la sécurité des clients a été perdue. La réalité est que l'armée est responsable des problèmes que nous avons rencontrés concernant les données des clients et les droits humains", a-t-il affirmé.

Dans des communiqués distincts, Telenor et M1 ont indiqué que la Commission des investissements de Birmanie, après de longs mois d'attente, avait finalement approuvé la cession. Pour satisfaire une exigence de la junte, M1, cofondé par le Premier ministre libanais Najib Mikati, s'associera à un consortium birman, Shwe Byain Phyu, pour prendre le contrôle de la nouvelle entité, a précisé Telenor.

Pour mémoire

La fratrie milliardaire Mikati va investir 330 millions de dollars dans Myanmar Telecom

Créé en 1996, Shwe Byain Phyu a commencé par distribuer des produits pétroliers pour le gouvernement militaire de l'époque et emploie plus de 2.000 personnes an Birmanie. La société a des intérêts dans le commerce du pétrole, des matières premières, et dans des activités maritimes, selon son site internet, qui ne mentionne aucune expérience antérieure dans le domaine des télécommunications. Commercialement en Birmanie depuis 2014, Telenor y dispose, via sa filiale, de 18 millions d'abonnés.

Limiter les dégâts

"L'examen des sanctions par des consultants externes a assuré à Telenor que Shwe Byain Phyu et ses propriétaires ne font l'objet d'aucune sanction internationale actuelle", a souligné l'entreprise norvégienne dans son communiqué. En juillet, 474 groupes de la société civile birmane ont qualifié sa décision de se retirer d'irresponsable, affirmant qu'elle n'avait pas suffisamment pris en compte l'impact d'un tel retrait sur les droits humains. Cette cession risque de faire tomber les données de millions de clients dans les mains de la junte militaire au pouvoir, selon une plainte déposée le mois dernier en Norvège.

En septembre, Telenor avait elle-même accusé la junte militaire d'exiger l'installation d'équipements permettant d'espionner les télécommunications, une exigence que l'entreprise disait avoir refusée.

"L'une des principales raisons de la vente de Telenor Myanmar est que nous ne voulons pas activer les équipements d'interception, ce que tous les opérateurs sont tenus de faire", a répété M. Brekke vendredi. "L'activation de ces équipements est soumise à des sanctions norvégiennes et européennes. Même à ce jour, Telenor n'a pas activé d'équipement d'interception", a-t-il ajouté. "Comment ce sera à l'avenir? Nous ne le savons pas".

Selon des défenseurs des droits humains, un nouveau propriétaire pourrait être davantage susceptible de se plier aux demandes de la junte. Dans un entretien avec l'AFP, le directeur général de M1, Azmi Mikati, a indiqué que des données des clients ne seraient transmises aux autorités birmanes que si la demande était faite "d'une manière légalement et judiciairement correcte". "Il y a encore beaucoup de choses que Telenor peut faire pour limiter les dégâts", a commenté Joseph Wilde-Ramsing, chercheur à l'ONG SOMO, "comme créer un fonds pour aider les victimes, remédier à certains des préjudices auxquels ils vont contribuer avec la vente."

En Birmanie, des milices citoyennes secondées par des factions ethniques rebelles ont pris les armes contre le régime et les généraux mènent une répression sanglante à l'encontre de leurs opposants: près de 1.700 civils ont été tués et de plus de 9.000 sont actuellement en détention, selon un groupe de surveillance local.

La junte birmane a autorisé la vente de l'opérateur mobile Telenor Myanmar, filiale du géant norvégien Telenor, au libanais M1 (du Premier ministre Nagib Mikati et son frère Taha) associé à un groupe local, attisant des craintes pour les données personnelles de millions de Birmans.
La Birmanie a sombré dans la violence depuis le coup d'Etat de l'armée birmane le 1er février 2021...

commentaires (5)

Mi(de)kati a trouve ou placer les millions des prets immobiliers subventionnes qu'il a detourne avec la complicite de crapules bancaires. Yalla Mikou, tu portes haut l'etendard du Liban avec les militaires fascistes et corrompus de Birmanie...

Michel Trad

23 h 22, le 18 mars 2022

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Commentaires (5)

  • Mi(de)kati a trouve ou placer les millions des prets immobiliers subventionnes qu'il a detourne avec la complicite de crapules bancaires. Yalla Mikou, tu portes haut l'etendard du Liban avec les militaires fascistes et corrompus de Birmanie...

    Michel Trad

    23 h 22, le 18 mars 2022

  • Yalla mabrouk, il l'emportera dans l'au-delà, mais si seulement sa ville ne crevait pas la gueule ouverte....

    Christine KHALIL

    22 h 15, le 18 mars 2022

  • Keski s'passe l'OLJ ? Mikou est intouchable ?

    Michel Trad

    20 h 24, le 18 mars 2022

  • On voit que les Mikati ne sont absolument pas touchés par la crise désastreuses de leur pays. Les millions continuent de circuler et les affaires vont bon train pour eux alors que le peuple crève la gueule ouverte.

    Sissi zayyat

    18 h 15, le 18 mars 2022

  • LE FMI DOIT OBLIGER L,ETAT A RECUPERER LES MONTANTS POUR SES DETTES EN VENDANT SES PROPRIETE ET EN FAISANT PAYER LES CENTAINES DE MILLIARDAIRES ET DE MULTIMILLIONNAIRES DU PAYS TOUS ENRICHIS ILLEGALEMENT SUR LE DUS DU PEUPLE ET NON PAS RECUPERER LES MONTANTS VOLES DES ECONOMIES D,UNE VIE DES DEPOSANTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 21, le 18 mars 2022

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