Un ministre qatari à Moscou pour parler de l'Ukraine et de l'Iran

Le ministre qatari des Affaires étrangères s'est envolé dimanche pour Moscou, où il doit s'entretenir lundi avec son homologue russe Sergueï Lavrov de la guerre en Ukraine et du programme nucléaire iranien, a indiqué à l'AFP une source informée.

Cheikh Mohammad ben Abderrahmane al-Thani s'est rendu en Russie après avoir notamment parlé le même jour avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba. Le Qatar s'est dit prêt si nécessaire à proposer une médiation dans le conflit russo-ukrainien, a affirmé la source à l'AFP. Le Qatar, proche allié des Etats-Unis et qui héberge la plus importante base militaire américaine au Moyen-Orient, a renforcé ses liens avec la Russie ces dernières années.

Mohammad ben Abderrahmane al-Thani a également eu un entretien téléphonique avec les chefs de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, au sujet du programme nucléaire iranien. Les négociations à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances pour tenter de sauver l'accord nucléaire de 2015, proches d'aboutir, ont été suspendues vendredi après la demande par Moscou de "droits égaux".

La Russie, soumise à des sanctions occidentales après son invasion de l'Ukraine, a ainsi demandé aux Etats-Unis des garanties que ces mesures de rétorsion n'affectent pas sa coopération avec l'Iran. Des revendications jugées "hors sujet" par M. Blinken, mais qui ont mis un coup d'arrêt aux discussions engagées il y a onze mois.

Conclu par l'Iran d'un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne de l'autre, l'accord de 2015 était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie. Mais Washington s'est retiré en 2018 et a rétabli ses mesures contre l'Iran, qui s'est en réaction progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.