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Politique - Liban

Le gouvernement n'approuve pas la mise en place des mégacentres pour le scrutin de mai

Le Conseil des ministres réuni à Baabda procède à des nominations sécuritaires en dehors de l'ordre du jour.

Le gouvernement n'approuve pas la mise en place des mégacentres pour le scrutin de mai

Le Conseil des ministres réuni à Baabda le 25 février 2022. Photo d'archives Dalati et Nohra

Réuni sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun au palais de Baabda, le Conseil des ministres n'a pas approuvé la proposition d'installer des mégacentres de vote pour les législatives du 15 mai prochain, et recommandé sa mise en place pour le scrutin de 2026. Ces bureaux de vote géants, censés faciliter le suffrage des électeurs qui résident loin de leur lieu de naissance (et donc de vote) et voulus par le président de la République et son camp, sont perçus par certains comme une tentative de reporter le scrutin, alors que des responsables estiment impossible la création de tels centres en un court laps de temps.

En raison des tensions suscitées par cette question, le gouvernement avait décidé de créer une commission interministérielle qui s'est réunie en début de semaine pour étudier ce dossier. Cette commission a évoqué la nécessité d’amender la loi électorale au Parlement. Au cours de la séance d'aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a exposé le résultat des débats, mais le cabinet ne s'est pas montré favorable aux recommandations de la commission de présenter à la Chambre un projet de loi pour amender la législation électorale.

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"Je suis avec la mise en place de mégacentres parce qu'ils allègent la charge frappant les citoyens au vu des conditions économiques et financières difficiles et permet d'augmenter le taux de participation", a affirmé M. Aoun au cours de la réunion. "Les législatives doivent avoir lieu aux dates prévues indépendamment des positions prises concernant la mise en place des mégacentres", a-t-il toutefois affirmé. "Que chaque partie assume la responsabilité de sa prise de position", a-t-il ajouté. 

Un éventuel report du scrutin serait souhaité par le camp politique du chef de l’État, selon ses détracteurs, la formation aouniste étant en perte de popularité depuis la contestation d'octobre 2019. Mais tous les partis, notamment le Courant patriotique libre, se défendent de vouloir repousser ou annuler les élections.

Les nominations
Sur un autre plan, le gouvernement a approuvé, en dehors de l'ordre du jour, la nomination du général Hassan Choucair (chiite) en tant que directeur adjoint du département de la Sécurité de l’État. Toujours dans le cadre de ces nominations sécuritaires, le général Tony Saliba (proche du président de la République et poursuivi dans le cadre de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth) a été nommé directeur général de cet organisme "en qualité de civil".

Selon des informations rapportées en outre par les médias locaux, Ziad Makari a été nommé ministre de l'Information pour succéder à Georges Cordahi, qui avait démissionné en octobre après ses propos hostiles à l'implication saoudienne dans le conflit au Yémen. Cette nomination s'est faite à travers un décret signé par les le chef de l’État et le Premier ministre.

Ces nominations interviennent alors que le tandem chiite Hezbollah-Amal se disait opposé à toute décision gouvernementale ne relevant pas de questions économiques urgentes. En février, le chef de l’État avait pu faire passer en dehors de l’ordre du jour d'une réunion gouvernementale la nomination de deux nouveaux membres du Conseil militaire ainsi que celle d’un nouveau commissaire du gouvernement près le Conseil du développement et de la reconstruction. Une démarche qui avait suscité la colère des ministres chiites.

Réuni sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun au palais de Baabda, le Conseil des ministres n'a pas approuvé la proposition d'installer des mégacentres de vote pour les législatives du 15 mai prochain, et recommandé sa mise en place pour le scrutin de 2026. Ces bureaux de vote géants, censés faciliter le suffrage des électeurs qui résident loin de leur lieu de...

commentaires (2)

The lack of megacenters that would allow people to vote close to home is a form of voter suppression. While traditional Parties will provide transporter means to their voters, Parties of the opposition are not as well funded and cannot do the same. The resulting low voter turnout will likely benefit the traditional Parties that are hoping to win a majority of seats and regain a legitimacy they have lost after the October 19 uprising.

Mireille Kang

07 h 54, le 11 mars 2022

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Commentaires (2)

  • The lack of megacenters that would allow people to vote close to home is a form of voter suppression. While traditional Parties will provide transporter means to their voters, Parties of the opposition are not as well funded and cannot do the same. The resulting low voter turnout will likely benefit the traditional Parties that are hoping to win a majority of seats and regain a legitimacy they have lost after the October 19 uprising.

    Mireille Kang

    07 h 54, le 11 mars 2022

  • Je me demande si tous les électeurs qui habitent loin de leurs lieux d'origines seront prêts à bruler 40 ou 50 litres d'essence pour aller voter et rentrer !

    Céleste

    18 h 48, le 10 mars 2022

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