Le Hezbollah en faveur des mégacentres

Le Hezbollah s'est prononcé jeudi en faveur de la mise en place des mégacentres de vote pour les législatives du 15 mai, un sujet de discorde entre les partis politiques puisque certains perçoivent ce dispositif comme un prétexte pour reporter le scrutin. Le parti chiite a dans ce contexte insisté sur la tenue des élections à la date prévue.

"L'adoption des mégacentres est une mesure qualitative requise et qui doit être adoptée pour les prochaines élections qui doivent se tenir à la date prévue", a souligné le groupe parlementaire "Fidélité à la Résistance" à l'issue de sa réunion hebdomadaire, alors que le Conseil des ministres était réuni jeudi après-midi pour plancher sur cet épineux dossier.

Le parti chiite a toutefois répété qu'il "refuse catégoriquement tout report (des élections) quel que soit le prétexte."

Les mégacentres, voulus par le chef de l'État Michel Aoun, sont censés faciliter le suffrage des électeurs qui résident loin de leur lieu de naissance (et donc de vote). Mais certains observateurs affirment qu'il est impossible de mettre en place ces centres avant l'échéance électorale, faute de temps suffisant.

En raison des tensions suscitées par ce sujet, le gouvernement avait décidé de créer une commission interministérielle qui s'est réunie à plusieurs reprises pour étudier ce dossier. Le ministre de l'Intérieur Bassam Maoulaoui doit exposer au gouvernement le résultat des débats qui ont eu lieu au sein de cette commission. Si le cabinet se montre favorable aux recommandations de cette commission, il devra présenter à la Chambre un projet de loi pour amender la législation électorale.

Un éventuel report du scrutin serait souhaité par le camp politique du président Aoun, selon ses détracteurs, la formation aouniste étant en perte de popularité depuis la contestation d'octobre 2019. Mais tous les partis, notamment le Courant patriotique libre (CPL) fondé par M. Aoun, se défendent de vouloir repousser ou annuler les élections.