Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a affirmé samedi que le parti chiite "n'est pas concerné par le tracé de la frontière maritime" avec Israël, qui "relève de la responsabilité de l'Etat", tempérant ainsi ses propos quelques jours après avoir assuré que la formation pro-iranienne ne renoncera pas à une seule goutte d’eau.
"Nous ne sommes pas concernés par les discussions sur le tracé de la frontière maritime. Nous avions dit que cela relève de la responsabilité de l'Etat", a déclaré le député, lors d'une cérémonie dans la Békaa, tout en mettant en garde contre le fait d'entamer un dialogue plus large avec Israël. "L'émissaire américain, Amos Hochstein, tente de médiatiser cette situation à travers des signes de normalisation qu'elle peut impliquer", selon lui.
Lundi, M. Raad avait annoncé sans ambages que le Liban ne renoncera pas à une seule goutte d’eau à laquelle il a droit et qu’à défaut le gaz restera enfoui là où il se trouve. Ces propos étaient intervenus après que le chef de l'Etat, Michel Aoun, a revu les prétentions du Liban à la baisse au niveau du tracé de la frontière, revenant ainsi sur une surenchère qu’il avait lui-même alimentée pendant plusieurs mois. M. Aoun revendique dorénavant uniquement la ligne 23, une réclamation officielle du Liban depuis 2011 qui lui permet de revendiquer 860 km2 de la zone disputée avec l’État hébreu.
Les négociations, sous les auspices de Washington et des Nations unies, sont interrompues depuis décembre 2020 quand le président avait opté pour des demandes maximalistes : la ligne 29 qui lui octroierait 1 430 km2 supplémentaires. Toutefois, il avait refusé, par la suite, de signer l’amendement du décret 6433 auprès de l'ONU, condition sine qua non pour officialiser cette requête. Mercredi, M. Aoun avait abordé cette question épineuse avec l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea.
S'exprimant au sujet des législatives du 15 mai, M. Raad a affirmé le Hezbollah "ne veut pas changer quoi que ce soit dans son compromis politique". "Nous ne demandons pas de changer ni de toucher à notre Constitution, ni à notre Charte, et ne sommes pas prêts à autoriser quiconque à toucher à n'importe quel article s'il n'y a pas d'accord national à ce sujet", a-t-il assuré.
Le Hezbollah fustige les Etats-Unis
Revenant sur le conflit russo-ukrainien, le député Raad a fustigé, une nouvelle fois, la position officielle du Liban et dénoncé "le fait que le sort du pays soit déterminé suite à un appel téléphonique de l'ambassade américaine au Liban". Il a également critiqué le fait que ceux qui "prônent la neutralité et la politique de distanciation n'aient pas réagi à la position du gouvernement".
Le Liban officiel avait condamné l'invasion russe de l'Ukraine et voté en faveur d'une résolution isolant Moscou à l'Assemblée générale de l'ONU. Si dans un premier temps, le chef de l'Etat a semblé prendre se distances avec le communiqué du ministère des Affaires étrangères, il semble finalement s'y être aligné en plaidant vendredi pour un règlement pacifique du conflit militaire en Ukraine, assurant que "le Liban est contre toute guerre".
Cette position a également été critiquée par un autre député du Hezbollah, Hassan Fadlallah, qui a estimé que "le vote du Liban à l'ONU a été fait sous pression américaine" et que "le gouvernement était censé prendre en compte le véritable intérêt du Liban".
M. Fadlallah a critiqué, par ailleurs, la visite de la délégation du Trésor américain à Beyrouth en début de semaine, qui avait souligné l'importance des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d'œuvrer pour un redressement économique et financier du pays. Le Trésor US avait également insisté sur la protection des déposants et la conduite des enquêtes visant à détecter d’éventuels abus au sein du secteur. M. Fadlallah a estimé, dans ce cadre, que "l'administration américaine cherche à restructurer le système bancaire, non pour que la confiance dans les banques soit restaurée (...), mais pour qu'elle surveille de près les opérations monétaires".
commentaires (14)
Nous vous le confirmons et ajouterons que vous n’êtes concernés que par la destruction de notre pays. A part ça tout va pour le pire. Vous n’avez pas besoin de nous rappeler que c’est votre principale préoccupation et que vous vous activer à mener cette mission jusqu’au bout si personne ne vous empêchera. La coercition que vous exercez pour empêcher tout acte de sauvetage ne fait que nous conforter dans l’idée que sans vous le Liban recouvrirait sa santé et sa beauté d’avant votre mainmise de vendus sur la totalité de son territoire. Vos alliés se disloquent à notre plus grand bonheur et votre fin et la leur ne sont plus très loin.
Sissi zayyat
13 h 36, le 07 mars 2022