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Dernières Infos - Explosions au port de Beyrouth

Des familles des victimes protestent contre les entraves à l'enquête


Des familles des victimes protestent contre les entraves à l'enquête

Des proches de victimes rassemblés au port de Beyrouth, le 4 mars 2022. Photo tirée du compte Instagram de Lucien Abou Rjeily

Des familles de victimes de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, rassemblées vendredi en fin d'après-midi devant les lieux du drame, ont réclamé que "les entraves à l'enquête soient écartées", et protesté de nouveau contre une démolition des silos dévastés par la déflagration, une décision envisagée par les autorités.

Brandissant des photos et des portraits de leurs proches, les manifestants ont espéré que "les entraves à l'enquête soient écartées et que les criminels soient arrêtés rapidement". "Ôtez vos mains du cours de la justice (...) ces silos sont les témoins de votre massacre", ont-ils scandé à l'adresse des responsables. Pour les familles, les silos "ne seront pas démolis en dépit de vos tentatives, avant que la vérité ne soit dévoilée". Les familles ont, par la suite, allumé des bougies et récité des prières en hommage à leurs proches à 18h07, heure de l'explosion.

Les proches des victimes craignent qu'une démolition des silos ne pave encore plus la voie à la reconstruction du port avant même que les coupables ne soient jugés. L'attribution du contrat de gestion du terminal de conteneurs du port de la capitale au transporteur et logisticien français CMA CGM, dirigé par le Franco-Libanais Rodolphe Saadé, inquiète également les familles.

Le juge Tarek Bitar a les mains liées depuis décembre dernier en raison d’une demande de récusation présentée par Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil, deux députés et anciens ministres du mouvement chiite Amal, mis en cause dans l’affaire. Ce recours ne semble pas devoir être tranché de sitôt, le magistrat chargé de son étude, Naji Eid, président de la 1re chambre de la Cour de cassation, faisant lui-même l’objet d’une action en responsabilité de l’Etat, intentée par les mêmes anciens ministres. D’un autre côté, l’assemblée plénière de la Cour de cassation, compétente pour statuer sur cette action, ne peut le faire en raison de la perte du quorum requis pour sa réunion et qui ne sera pas rétabli de sitôt. Et pour cause : les tiraillements au sein du Conseil supérieur de la magistrature entravent la nomination de membres de l’assemblée plénière en remplacement d’anciens membres partis à la retraite. 

Début mars, le "Comité des martyrs de l’explosion au port de Beyrouth", collectif considéré comme proche du Hezbollah et du mouvement Amal, qui s’était détaché en octobre dernier de l’écrasante majorité des familles des victimes de la double explosion du 4 août 2020, a présenté à la Cour de cassation une demande de récusation à l’encontre du juge Bitar. 

Des familles de victimes de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, rassemblées vendredi en fin d'après-midi devant les lieux du drame, ont réclamé que "les entraves à l'enquête soient écartées", et protesté de nouveau contre une démolition des silos dévastés par la déflagration, une décision envisagée par les autorités.Brandissant des photos et des portraits de leurs...