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Culture - Événement

Le Mois de la francophonie, sous l’égide du partage et de la solidarité

La Bibliothèque nationale a accueilli hier une conférence de presse réunissant les ambassadeurs des pays francophones au Liban autour du ministre de la Culture pour lancer le Mois de la francophonie qui propose un programme éclectique.

Le Mois de la francophonie, sous l’égide du partage et de la solidarité

Les chefs des missions diplomatiques francophones entourant le ministre de la Culture lors du lancement du Mois de la francophonie à la Bibliothèque nationale, à Sanayeh. Photo Houssam Chbaro

Autant le préciser d’emblée : si, dans un contexte des plus difficiles, le Liban célèbre malgré tout le Mois de la francophonie, c’est surtout parce que les partenaires, à savoir l’ensemble des ambassades francophones présentes au Liban et l’Agence universitaire de la Francophonie, veulent affirmer leur soutien et leur solidarité pour ce pays ami, un des piliers de la Francophonie. Organisé sous l’égide du ministère de la Culture, ce mois festif ne faillit donc pas aux annales culturelles libanaises, même si en 2021 il se présentait sous un format réduit de quinzaine.

C’est également pour réaffirmer le rôle pivot d’un Liban décidé à rester « le centre du rayonnement de la francophonie et de ses valeurs dans le monde arabe et au Moyen-Orient », que le ministre de la Culture Mohammad Mortada marque son attachement à cet événement. Il a saisi cette heureuse occasion pour exprimer sa « ferme volonté » de renforcer la coopération culturelle avec les pays francophones amis du Liban, ainsi qu’avec les instances francophones au niveau multilatéral, notamment avec l’OIF et l’AUF. Et ce pour redonner au secteur culturel libanais la place de choix qu’il devrait occuper dans les projets de soutien au rétablissement du pays, aider les acteurs de la scène culturelle à rester au Liban et leur donner les moyens de continuer à enrichir le patrimoine culturel du pays.

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Il s’agit en effet d’un rendez-vous privilégié, comme ont tenu à le souligner les différents représentants des missions diplomatiques francophones présents à la conférence de presse, tenue hier à la Bibliothèque nationale à Sanayeh pour le lancement du programme. « Un rendez-vous qui reste, malgré un contexte de crise toujours difficile, un moment d’écoute, de partage, de rencontres », a relevé Anne Grillo, ambassadrice de France, qui a insisté sur la dimension politique de l’événement, « parce que, indique-t-elle, lorsque nous parlons de francophonie, de langue française, de plurilinguisme, de diversité culturelle, de dialogue fécond et fraternel, entre les langues, les cultures et les peuples, nous parlons du Liban, de la pluralité et de la diversité qui font l’identité même de ce pays, sa singularité dans la région et le monde. » La chef de la mission diplomatique française au Liban a reconnu qu’il existe un risque aujourd’hui « que la crise et l’effondrement brutal que vit ce pays emportent aussi ce qui fait son identité ». En tant qu’ambassadrice de France, c’est une perspective à laquelle elle ne veut pas se résoudre, « pour ce pays frère, à la croisée des chemins de son histoire et qui doit rester un pilier central de la famille francophone », a indiqué Anne Grillo pour qui « faire vivre cette francophonie est une dimension forte, concrète, politique, de ma mission au Liban. Je m’emploie à y travailler, à votre écoute et avec vous. Je veille en particulier à un investissement continu et résolu là où prend racine la francophonie, à savoir la culture et l’éducation, deux domaines où nos liens humains et affectifs tirent leur force », a souligné l’ambassadrice dont la mission culturelle a concocté un programme « riche, stimulant, joyeux aussi, parce que la joie nourrit le courage ». Et parce que le courage est contagieux, a-t-on envie d’ajouter.

Diversité à la canadienne

« Ce n’est pas uniquement la langue française que nous célébrons, a relevé pour sa part Joël Monfils, chargé d’affaires à l’ambassade du Canada, mais toutes ces valeurs qui sont au cœur de la Francophonie et qui unissent ses membres, telles que la démocratie, la gouvernance inclusive, l’égalité des genres, le respect des droits de la personne, mais aussi la promotion de la diversité. » C’est justement de diversité, un thème cher au Canada, pays d’accueil par excellence, que nous entretient un long métrage documentaire réalisé par Andres Livov, qui sera diffusé sur la page Facebook de l’ambassade du Canada les 20 et 21 mars prochain. « Intitulé La langue est donc une histoire d’amour, il nous plonge au cœur d’une classe de français très particulière, précise le diplomate canadien. Dans cette classe, les étudiants, âgés de 18 à 70 ans, sont tous des immigrants issus d’horizons divers. En ligne avec les valeurs de la francophonie canadienne, ce film nous invite à respecter les différences des uns et des autres, à être plus tolérants et plus ouverts. »

C’est également un documentaire que l’ambassade de Belgique lance à l’occasion du Mois de la fancophonie. Il s’agit de La Belgique au Liban, réalisé par Carmen Labaki. « Il relate la riche histoire des relations bilatérales entre nos deux pays qui remontent au XIXe siècle, indique l’ambassadeur Hubert Cooreman. Il donne par ailleurs la voix aux histoires de nationaux belges qui se sont installés au Liban. »

« Mars est déjà là et l’AUF est très heureuse de s’associer comme chaque année à la célébration de ce temps fort consacré à la francophonie au Liban », a lancé avec un grand sourire Cynthia Raad, la très dynamique directrice régionale adjointe de l’AUF.

Outre des rencontres littéraires et des tables rondes organisées sur 3 jeudis avec L’Orient-Le Jour, l’AUF Moyen-Orient, en partenariat avec l’Académie Goncourt et avec le soutien de la Fondation du Crédit Mutuel, organise un concours de critiques littéraires sur le roman lauréat du Choix Goncourt de l’Orient 2021, S’adapter, de Clara Dupont-Monod. L’AUF prévoit également un Hackathon régional (26 mars) sur la thématique de l’environnement, de même qu’un championnat international de débat ou une compétition d’art oratoire et d’éloquence qui se déroule du 14 au 19 mars, à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, et une série de rencontres organisées en partenariat avec l’antenne de Tripoli de l’Institut français du Liban.

C’est avec le vernissage et le lancement de la plateforme Mon Histoire, le 8 mars, que les activités organisées par l’IFL pour le Mois de la francophonie démarrent. Le carrousel se met alors en marche et programme une multitude d’événements, avec entre autres du théâtre (la pièce 7teen, un projet collaboratif développé depuis plus de dix ans par François Stemmer) ; des rencontres et des ateliers avec les auteurs jeunesse Aurélie Neyret et Nicolas Pétrimaux (du 19 au 22 mars) ; une série de projections de films français et une journée dédiée à la femme à Byblos le 5 mars.

L’ambassadeur de Tunisie Bouraoui Limam a saisi pour sa part l’occasion pour rappeler la tenue, les 18 et 19 novembre 2022 dans l’île de Djerba, de la 18e conférence des chefs d’État et de gouvernement de pays ayant le français en partage avec pour thème principal « La connectivité dans la diversité ».

Le ministère de la Culture organise pour sa part une signature d’ouvrages francophones le 9 mars à la Bibliothèque nationale ; une conférence accompagnée d’une exposition et projection du documentaire Port, route et chemin de fer par Zeina Haddad, Eddy Choueiri et Alfred Moussa le 14 mars également à la Bibliothèque de Sanayeh. Signalons aussi pour le 20 mars, au palais de l’Unesco, le vernissage d’une exposition de peintres francophones (archives du ministère de la Culture et d’ambassades). Sans oublier la projection du film La Roumanie indomptée réalisé par Thomas Barton-Humphreys, le 30 mars, à la Bibliothèque nationale, « film qui a remporté plusieurs prix internationaux, et qui est une incursion dans un univers étonnant, les Carpates », comme l’a indiqué l’ambassadeur de Roumanie Radu Catalin Mardare.

L’ambassadeur d’Arménie a pour sa part présenté une conférence autour de l’ouvrage Les minorités de l’Orient, oubliés de l’histoire, de Tigrane Yegavia, le 9 avril au couvent Notre Dame à Bsalim.

En conclusion, le mot de l’ambassadeur du Maroc, M’Hammed Grine, qui résonne particulièrement en écho à l’actualité conflictuelle : « Il n’y a pas de langue étrangère, il n’y a que des hommes étrangers à la langue. »

Rencontres littéraires

Un programme de rencontres et de webinaires littéraires avec des auteurs de la sélection Goncourt 2021, est organisé par l’AUF Moyen-Orient, en partenariat avec l’Académie Goncourt :

– le 28 mars à Beyrouth en partenariat avec l’Institut français du Liban, rencontre littéraire avec Louis-Philippe D’Alembert (Haïti), auteur de Milwaukee blues (conférences, ateliers, etc.) ;

– entre le 24 et le 31 mars en partenariat avec les Instituts français d’Égypte, de Jordanie, d’Irak et du Soudan ainsi que l’ambassade de France en Iran, webinaires littéraires avec:

Clara Dupont-Monod, auteure de S’adapter, lauréate du concours du Choix Goncourt de l’Orient (24 mars, USJ – CIS, Amphithéâtre F. Bassil) ;

Sorj Chalandon, auteur de Enfant de salaud ;

Anne Berest, auteure de La carte postale.

Les étudiants du Liban et du Moyen-Orient ainsi que le grand public auront l’occasion d’échanger avec les auteurs sur leurs ouvrages pour mieux découvrir la littérature francophone contemporaine et les parcours des écrivains.

Ces entretiens seront diffusés en direct sur la page Facebook de l’AUF Moyen-Orient (www.facebook.com/AUF.MoyenOrient).

Autant le préciser d’emblée : si, dans un contexte des plus difficiles, le Liban célèbre malgré tout le Mois de la francophonie, c’est surtout parce que les partenaires, à savoir l’ensemble des ambassades francophones présentes au Liban et l’Agence universitaire de la Francophonie, veulent affirmer leur soutien et leur solidarité pour ce pays ami, un des piliers de la...

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