Mikati reçoit le secrétaire général de la Ligue arabe

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a reçu samedi au grand Sérail à Beyrouth le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, arrivé vendredi à la tête d'une délégation de l'organisation, dans le cadre d'une cérémonie récompensant la meilleure thèse de doctorat en Droit dans le monde arabe, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Dans le contexte de cette cérémonie, le Liban et l'Algérie ont signé deux accords sur la coopération judiciaire entre les deux pays, rapporte l'Ani. L'une porte sur le plan pénal, et l'autre sur l'extradition des ressortissants respectifs en cas de détention.

Le Premier ministre a exprimé sa "fierté" que le Liban soit le siège d'un futur Centre de recherches en Droit, et a confirmé qu'un "bâtiment sera bientôt construit" à Beyrouth pour un tel centre. M. Mikati a également évoqué la crise économique sans précédent qui frappe le Liban depuis deux ans. "Notre gouvernement essaye d'y remédier par tous les moyens possibles, et compte sur le soutien des frères arabes et de ses amis dans le monde", a-t-il souligné. "Nous attendons de nos frères arabes qu'ils comprennent la réalité de notre situation, et qu'ils se tiennent à nos côtés pour éviter les dangers et nous aider à supporter les fardeaux qui nous dépassent", a encore plaidé le Premier ministre. Au moment où une grave crise diplomatique oppose le Liban aux monarchies du Golfe, le chef du gouvernement a affirmé défendre "une politique de distanciation face à n'importe quel désaccord entre pays arabes", alors que ces pays accusent Beyrouth d'être soumis au Hezbollah, allié de l'Iran.

Des responsables de la Ligue arabe, notamment le secrétaire général adjoint, Houssam Zaki, et des conseillers de M. Mikati, étaient présents à la réunion, qui intervient au lendemain de propos du président Michel Aoun affirmant "la volonté du Liban de coopérer avec les pays arabes". M. Aoun recevait une délégation de ministres arabes de la Justice, à qui il a assuré que "Beyrouth ouvre ses portes à tout le monde, notamment aux frères arabes".

M. Aoun avait également félicité le roi Salmane d'Arabie saoudite à l'occasion de la commémoration de la fondation du royaume wahhabite, et plaidé pour une restauration des liens diplomatiques entre les deux pays, alors qu'une grave crise oppose Beyrouth aux monarchies du Golfe.

Une feuille de route arabe, transmise à Beyrouth par le Koweït fin janvier dernier, et contenant douze points, notamment sur les armes du Hezbollah, n'a toujours pas permis de surmonter cette crise. Cette feuille de route comprenait plusieurs requêtes générales de la communauté internationale, comme l'organisation des législatives et le lancement de réformes, ainsi que certains points comme l’appel au respect de la résolution 1559 de l'ONU. Fin janvier, le Koweït avait annoncé que la réponse du Liban aux propositions était "à l'étude" et que des décisions seraient prises sur la suite à donner à cette initiative. Mais aucun retour n'a encore été signalé.