Siniora appelle les Libanais, "en particulier les sunnites", à ne pas boycotter les législatives

Fouad Siniora, ex-Premier ministre libanais et l'un des compagnons de route du leader du courant du Futur, Saad Hariri, a appelé mercredi tous les Libanais "en particulier les sunnites, qui croient en la souveraineté du Liban, à ne pas boycotter mais plutôt à participer aux législatives" qui doivent avoir lieu le 15 mai. Les propos de M. Siniora diffèrent de ceux tenus par M. Hariri, qui avait annoncé son retrait de la vie politique en janvier dernier. 

"L'Etat ne pourra pas être reconstruit tant que le Hezbollah continuera à le contrôler", a déclaré M. Siniora, selon qui  "l'hégémonie iranienne" est à l'origine des souffrances du Liban. "Les élections législatives ne seront pas une occasion décisive et immédiate de changement, surtout avec la loi boiteuse en vigueur qui a été imposée aux Libanais, a-t-il estimé. Les élections législatives sont une étape à ne pas manquer, car il n'est pas permis d'évacuer l'arène nationale".

"La volonté des Libanais n'a pas été et ne sera pas brisée, c'est pourquoi le vote permet de dénoncer et de rejeter les  pratiques d'hégémonie et de corruption (...) et c'est pourquoi je crois fermement qu'il est urgent que les Libanais se tendent la main et veillent à ne pas se diriger vers ce qui divise". 

Interrogé sur une éventuelle candidature de sa part aux législatives, M. Siniora s'est contenté de dire aux journalistes que "cette option est à l'étude".

Le retrait de M. Hariri a eu l'effet d'un séisme sur la scène politique et mis dans l’embarras différents partis et alliés potentiels. Si l'ancien Premier ministre Tammam Salam, connu pour sa proximité avec M. Hariri, avait annoncé auparavant qu'il renonçait à briguer un siège au Parlement, le Premier ministre Nagib Mikati et M. Siniora avaient affirmé qu'ils n'appelleront pas à un boycott sunnite des législatives. Le frère de Saad Hariri, Baha’, a pour sa part annoncé que son mouvement Sawa li Lubnan présentera une trentaine de candidats aux législatives, sans toutefois confirmer sa propre candidature.