Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

La « logique russe »

Depuis des années, la Russie de Poutine semble bel et bien déterminée à annexer l’Ukraine. Mais ces jours-ci, les médias ne font que parler de cette poudrière qui a l’air d’être explosive.

En se penchant brièvement sur l’histoire, on constate que pour les Russes, l’Ukraine fait partie de l’empire russe. Pour eux, l’Ukraine est primordialement le berceau de la civilisation de « Rus’ de Kiev » (fédération qui date du IXe au XIIIe siècle, sous le règne de la dynastie Rurik).

Le fameux traité historique de Pereïaslav, conclu en 1654, unit pour la première fois l’Ukraine à la Russie, entre les Zaporogues (en ukrainien les Cosaques qui vivaient dans la région historique de l’Ukraine centrale nommée Zaporoguie), d’une part, et la Russie du tsar Alexis Ier, de l’autre part. Ce traité éternisait l’établissement d’une Ukraine sous domination russe et par la suite, la séparation de l’Ukraine de la Pologne. Depuis 1793 les territoires russes et ukrainiens n’ont jamais été séparés. L’effondrement et la fin de l’Union soviétique le 25 décembre 1991 a séparé la Russie de l’Ukraine.

Durant la période de la réunification des deux Allemagne, l’OTAN avait promis (selon les sources russes) de ne pas étendre son expansion dans l’ancien bloc de l’Est. Cela a été respecté jusqu’en 1999, l’année où l’OTAN invite la Pologne, la Hongrie et la République tchèque à la rejoindre et puis, en 2004, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Bulgarie. La Russie se sentant agressée par l’encerclement des pays de l’OTAN, annexe en mars 2014 par la force la Crimée ukrainienne, et récemment elle entasse une armée sur pied de guerre qui traduit son désir d’envahir l’Ukraine.

Les Russes, même s’ils ont leurs propres arguments « justifiables », oublient tout simplement que l’Ukraine est un pays indépendant faisant partie de la grande famille des nations indépendantes. Pour la Russie cela est un niet pur et dur.

Tous les arguments du monde ne légitiment pas la disparité de la logique hégémonique expansionniste de la Russie. L’anatomie du conflit est simple, il y a l’agresseur d’une part et l’agressé de l’autre. En d’autres termes, les autochtones et les envahisseurs. Les arguments peuvent bien être sophistiqués, mais la vérité sera toujours la même. Ce sujet me rappelle une citation de Fiodor Dostoïevski dans Crime et châtiment qui dit « avec cent lapins on ne fabriquera jamais un cheval, avec cent soupçons on ne fabriquera jamais une preuve », qui conteste la « logique russe ». Mais, malheureusement, les Russes peuvent se permettre d’imposer leurs désirs, car en politique la raison du plus fort est toujours la meilleure, et parmi ces deux nations, ils sont les plus forts.

Cette « logique russe » nous n’est pas étrangère, car nous les Libanais on a eu notre lot de cette iniquité. La création à tort de l’État d’Israël a injustement refoulé des centaines de milliers de réfugiés palestiniens vers le Liban, et nous en connaissons tous les conséquences. D’autre part, la gouvernance du parti politique Baas syrien qui veut faire du Liban une partie de la Grande Syrie. D’où l’ingérence « très acerbe » dans les affaires libanaises.

De Gaulle a une phrase célèbre qui dit « les régimes passent, les nations restent », espérons qu’il a raison. La requête de la Russie ne peut pas et ne doit pas se réaliser par la violence.

Malheureusement toutes ces histoires finissent par beaucoup d’écoulement de sang et peu de raisonnement. Ainsi, je termine avec une citation illustre de Issac Asimov qui dit que « la violence est le dernier refuge de l’incompétence ».

Dr Vartkès ARZOUMANIAN

Abou Dhabi

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Depuis des années, la Russie de Poutine semble bel et bien déterminée à annexer l’Ukraine. Mais ces jours-ci, les médias ne font que parler de cette poudrière qui a l’air d’être explosive.En se penchant brièvement sur l’histoire, on constate que pour les Russes, l’Ukraine fait partie de l’empire russe. Pour eux, l’Ukraine est primordialement le berceau de la civilisation de « Rus’ de Kiev » (fédération qui date du IXe au XIIIe siècle, sous le règne de la dynastie Rurik).Le fameux traité historique de Pereïaslav, conclu en 1654, unit pour la première fois l’Ukraine à la Russie, entre les Zaporogues (en ukrainien les Cosaques qui vivaient dans la région historique de l’Ukraine centrale nommée Zaporoguie), d’une part, et la Russie du tsar Alexis Ier, de l’autre part. Ce traité...
commentaires (1)

POUTINE ME RAPPELLE LA LOGIQUE & LA TACTIQUE HITLERIENNE D'ANNEXION DES PAYS EUROPEENS PAR ETAPES . CES DERNIERS, LES ANGLAIS & LES AMÉRICAINS N'ONT RÉAGI QUE TROP TARD, PORTANT AINSI LA RESPONSABILITE ENTIERE DES VICTIMES ET DESTRUCTIONS DE L'EUROPE . QUAND LA FAIBLESSE FAIT LOI !

Gaby SIOUFI

11 h 04, le 02 février 2022

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • POUTINE ME RAPPELLE LA LOGIQUE & LA TACTIQUE HITLERIENNE D'ANNEXION DES PAYS EUROPEENS PAR ETAPES . CES DERNIERS, LES ANGLAIS & LES AMÉRICAINS N'ONT RÉAGI QUE TROP TARD, PORTANT AINSI LA RESPONSABILITE ENTIERE DES VICTIMES ET DESTRUCTIONS DE L'EUROPE . QUAND LA FAIBLESSE FAIT LOI !

    Gaby SIOUFI

    11 h 04, le 02 février 2022

Retour en haut