Geagea annonce de nouveaux candidats dans le Metn et le Kesrouan

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a annoncé lundi la candidature d'un membre de son parti, l'ancien ministre Melhem Riachi, dans la circonscription du Metn en amont des prochaines législatives et son soutien à un candidat indépendant, Razi el-Hajj, s'en prenant une nouvelle fois au Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et au Hezbollah, qu'il a accusés de vouloir "reporter ou torpiller les législatives".

La veille, M. Geagea avait déjà confirmé la candidature du député sortant Chawki Daccache dans le Kesrouan.

Candidats FL
Lors d'une conférence de presse, le leader maronite a annoncé la candidature de l'ancien ministre de l'Information Melhem Riachi au siège grec-catholique du Mont-Liban II (Metn) et affirmé soutenir Razi el-Hajj, qui se présente pour l'un des sièges maronites de cette circonscription. Lors du dernier scrutin, de 2018, M. el-Hajj s'était déjà présenté pour ce siège, sans l'emporter. Les FL n'avaient, elles, obtenu qu'un député dans cette circonscription, le maronite Eddy Abillama.

Huit sièges sont à pourvoir dans le Mont-Liban II-Metn : 4 maronites, 2 grec-orthodoxes, un grec-catholique et un arménien-orthodoxe.

Dimanche, M. Geagea avait annoncé la candidature dans le Kesrouan de Chawki Daccache. Début janvier, M. Geagea avait donné le coup d'envoi de la bataille électorale dans le caza de Batroun avec l'annonce de la candidature de Ghaith Yazbeck, rédacteur en chef de la chaîne locale MTV, à l’un des deux sièges maronites. Le choix fait par M. Geagea d’ouvrir le bal électoral en annonçant son candidat à Batroun n’était pas anodin, mais plutôt une façon pour les FL de manifester leur détermination à affronter le chef du CPL, Gebran Bassil, sur ses terres.

"Report ou torpillage des législatives"
C'est dans ce contexte que le chef des FL est également revenu une nouvelle fois lundi à la charge contre le CPL et le Hezbollah, les accusant de préparer "un nouveau plan pour reporter ou torpiller les prochaines législatives" en abordant à nouveau le vote des émigrés. Il a dans ce contexte rappelé que les aounistes ont présenté une proposition de loi à ce sujet, qui a été soutenue par le Hezbollah.

Dimanche, M. Geagea s'en était déjà pris aux deux partis alliés, estimant que tout vote qui va à ces deux formations "signifie une prolongation de la douleur", et assuré que "les élections législatives sont une occasion réelle pour remplacer la majorité actuelle". La section de Kesrouan-Ftouh au sein du CPL avait alors publié un communiqué demandant à M. Geagea : "Que savez-vous des habitants du Kesrouan et de leurs douleurs ? Qu'a fait votre député de la région dans ces circonstances ?"

Revenant sur les propos virulents du numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, qui avait accusé les FL d'avoir "une histoire faite de crimes et de meurtres", il a souligné que "d'aucuns ont oublié qu'ils ont fait l'objet d'un procès par le tribunal international dans le cadre de l'attentat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri et qu'ils sont suspectés d'avoir commis des attentats contre des personnalités politiques et intellectuelles, allant de la tentative d'attentat contre le député démissionnaire Marwan Hamadé jusqu'à celle de l'ancien ministre des Finances Mohammad Chatah".

Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) avait condamné par contumace, fin 2020, Salim Ayache, membre présumé du Hezbollah, à la perpétuité, pour avoir pris part à l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Hariri.

Les FL ont fait de la résistance au programme du Hezbollah leur cheval de bataille, une position qui a suscité de virulentes réactions du parti pro-iranien. "Notre projet est la lutte contre Israël, et nous n'accepterons pas de nous opposer à certains à l'intérieur du pays qui veulent provoquer la sédition. Nous savons que les FL sont un groupe qui a une histoire remplie de crimes et de meurtres de membres de leur communauté et de leur propre pays, qu'il s'agit d'abolitionnistes qui ne sont pas aptes à construire une nation", avait affirmé M. Kassem.