Des frappes israéliennes ont visé à l'aube lundi un poste militaire et un dépôt d'armes du Hezbollah près de la capitale syrienne Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Des positions du groupe libanais Hezbollah dans la région orientale de Qalamoun, au nord-est de Damas, ont été ciblées par des frappes israéliennes à l'aube", a indiqué l'Observatoire. L'ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, indique que l'attaque a déclenché plusieurs incendies "dans des positions militaires et des dépôts de munition appartenant au Hezbollah". L'Observatoire évoque des pertes humaines, sans donner un bilan précis. Les médias officiels syriens ont affirmé que l'attaque n'avait causé que des dégâts matériels, sans préciser sa cible.
"A 03h05 aujourd'hui, l'ennemi israélien a mené un raid aérien tirant plusieurs missiles, ciblant des positions aux alentours de Damas", a indiqué l'agence de presse SANA. "Nos défenses aériennes ont répondu à l'attaque et intercepté certains" des missiles, ajoute SANA. Interrogée par l'AFP sur ces frappes, l'armée israélienne a dit "ne pas commenter les informations des médias étrangers".
Réactions libanaises
Réagissant à ces frappes, le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, a demandé au ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, de déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU contre Israël, afin de dénoncer l'utilisation de l'espace aérien libanais pour lancer ces raids contre la Syrie.
Ces violations ont également été abordées lundi matin par le cabinet, réuni de nouveau au grand Sérail pour plancher sur l'avant-projet de budget de l'année en cours. S'exprimant au nom du gouvernement, le ministre de l'Information p.i. et de l'Education, Abbas Halabi, a indiqué que "le Conseil des ministres a demandé aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense de préparer un rapport sur cette agression, pour que les mesures nécessaires soient prises", estimant que ces raids constituent "une violation de la souveraineté libanaise".
De son côté, le mouvement Amal, dirigé par le président de la Chambre, Nabih Berry, a condamné les frappes israéliennes, déplorant le fait que l'Etat hébreu ne respecte pas les résolutions internationales à l'égard du Liban et de la Palestine.
Depuis le début il y a bientôt onze ans de la guerre en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes aériennes chez son voisin, ciblant des positions de l'armée ainsi que des combattants du Hezbollah chiite libanais et autres forces soutenues par l'Iran. L'Etat hébreu commente rarement ses frappes, mais a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne permettrait pas à son ennemi, l'Iran, d'étendre son influence en Syrie.
Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances régionales et internationales et la montée en puissance des jihadistes. Le conflit a fait environ 500.000 morts, dévasté les infrastructures du pays et déplacé des millions de personnes.
commentaires (6)
Waw les israéliens….
Eleni Caridopoulou
18 h 41, le 31 janvier 2022