Washington a prévu de rediriger 67 millions de dollars d'aides à l'armée libanaise, initialement prévues pour former les militaires et leur fournir du matériel, afin que ce montant soit utilisé comme "moyen de subsistance" pour les soldats, dans un pays qui s'enfonce dans la crise financière depuis plus de deux ans, selon une note du département d'état.
Selon cette note envoyée au Congrès, et qui a pu être consultée par l'agence Reuters, le département d'Etat veut modifier le contenu d'un financement alloué à la troupe, estimant qu'en améliorant les moyens de subsistance des militaires "cela renforcera leur capacité opérationnelle, diminuera l'absentéisme dans les rangs et permettra à l'armée de continuer à remplir ses fonctions sécuritaires essentielles, afin d'empêcher tout déclin supplémentaire de la stabilité" dans le pays.
Cette volonté de la diplomatie américaine a été saluée par le sénateur démocrate Chris Murphy, qui a notamment souligné, dans un communiqué, qu'il est "dans l'intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis d'aider les soldats libanais à subvenir à leurs besoins et de continuer à soutenir le peuple libanais". "Je suis satisfait de voir que l'administration investit des fonds d'aides au Liban à ces fins", a ajouté le sénateur du Connecticut.
L'allocation de 67 millions de dollars supplémentaires à l'armée libanaise par l'administration américaine avait été annoncée mi-octobre lors de la visite à Beyrouth de la sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques, Victoria Nuland. Ce financement portait à 187 millions de dollars le soutien financier américain à la troupe pour l’année 2021, sans compter les 300 millions de dollars d’aide humanitaire versés pour la même année. Washington est le plus grand bâilleur de fonds de l'armée libanaise et fournit régulièrement du matériel à la troupe.
Ces aides américaines, qui viennent s'ajouter à des dons de nombreux autres pays, notamment sous la forme de livraisons de colis alimentaires et de dons de médicaments, interviennent alors que l'Etat libanais, en faillite, peine à subvenir aux besoins de la troupe et que la dépréciation de la monnaie nationale a réduit comme peau de chagrin la solde des militaires. Les soldats peinent à couvrir les frais de transport leur permettant de leur rendre sur leur lieu de travail, en raison de l'augmentation importante des prix des carburants. Ces facteurs ont conduit à une vague de désertions dans l'institution militaire, bien que ce phénomène soit régulièrement relativisé par le commandement en chef.
commentaires (6)
c est un pansement sur une jambe de bois , le Liban a besoin d une révolution pas d un pansement merci oncle SAM. et à bientot
barada youssef
15 h 15, le 31 janvier 2022