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Culture - Entretien express

Samy Khayath : Walâw est un cri d’indignation

Il est de retour sur les planches du théâtre Monnot à partir de demain jeudi 27 janvier* avec un nouveau spectacle intitulé « Walâw ».

Samy Khayath : Walâw est un cri d’indignation

Samy Khayath : « Le rire est ma seconde nature, ou ma première » (rires). Photo DR

En 2020, on vous a remis, au nom du ministre français de la Culture, la médaille d’officier des Arts et des Lettres. Puis vinrent des confinements successifs. Où étiez-vous, Samy Khayath, durant le confinement et que faisiez-vous ?

Certes, je me suis longtemps confiné à cause de la pandémie mais je n’ai pas cessé de travailler. J’ai planché sur plusieurs projets : trois livres et un spectacle. D’abord la biographie d’un homme d’affaires libanais que la famille m’a commandé et qui est déjà terminé et imprimé. En second lieu, un livre sur le « franbanais » auquel je dois ajouter un additif, et enfin un roman en cours. J’ai aussi travaillé sur un spectacle, un one-man-show que j’ai trouvé approprié de lancer aujourd’hui. Je peux regrouper ainsi un public dans une salle, en l’occurrence le Monnot à 50 % de la capacité d’accueil avec les mesures sanitaires appropriées. Je pense que c’est le bon « momentum » parce que les gens ont besoin de se défouler et de rire. Comme je suis l’homme orchestre dans ce one-man-show, je ne l’ai pas alourdi de décors ni de musique, car cela ralentit le rythme des vannes. Je peux ainsi définir ce travail comme artisanal, non technique, s’articulant uniquement sur une performance physique et mentale.

Ainsi, après plus d’un an de cogitation, vous revenez sur les planches du théâtre Monnot pour retrouver votre public avec un nouveau spectacle d’une heure et quinze minutes, qui s’intitule « Walâw ». C’est quoi « Walâw » ?

Comme son nom l’indique, le spectacle Walâw est un cri d’indignation. Devant la politique, la hausse des prix, la crise financière et sociale. Un ras-le-bol général. Tout se fait dans ce pays avec une exagération telle que le peuple s’indigne et crie « walâw ». Ce terme typiquement libanais peut avoir plusieurs sens comme le yalla. Il peut être compris comme « à ce point ? » mais aussi comme « il n’y a pas de quoi ». Pour moi, pas d’amertume dans ce cri d’indignation, mais du rire brut comme tous mes spectacles. Et surtout de l’autodérision. Je mets en boîte tout le monde : le peuple libanais, ainsi que le Liban et les pays étrangers. Sans mépris et en toute décence.

Pour mémoire

Samy Khayath : La tâche de faire rire est à prendre au sérieux

Comment réussissez-vous à garder ce rire par les temps qui courent ? Et peut-on dire que cette sérénité et cet amour de la vie déteignent sur votre amour des bêtes ou plutôt s’en ressourcent ?

Le rire est ma seconde nature, ou ma première (rires). Je n’y peux rien. De nos jours, le rire est une panacée, un espace de liberté. J’ai toujours voulu faire rire les gens même sous les bombes et aux pires moments de la guerre. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais m’arrêter de le faire. Je suis un homme qui aime gigoter. Lorsque je fais rire les gens, c’est comme si je les aidais à les sortir d’une certaine détresse.

Quant aux bêtes, je les sors également de leur détresse en venant à leur aide, car ce sont des êtres faibles. Toute ma famille et moi partageons cet amour pour les animaux. Moi-même je tiens cet intérêt que je leur porte de mon père, tout comme mon épouse, Nayla, le tient de sa mère. De plus, nous n’avons jamais été des fans de grosses cylindrées ni même d’habits griffés. Notre priorité va à ces êtres qui ont besoin de l’homme. Mis à part mon travail, ma passion, que j’aime partager avec les autres et que je continuerai à faire, les animaux que nous protégeons occupent une grande place dans notre vie.

*À partir du 27 janvier, tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches au théâtre Monnot, à 20h. Distanciation et masques requis. Billets sur Antoine ticketing ou au guichet.

En 2020, on vous a remis, au nom du ministre français de la Culture, la médaille d’officier des Arts et des Lettres. Puis vinrent des confinements successifs. Où étiez-vous, Samy Khayath, durant le confinement et que faisiez-vous ? Certes, je me suis longtemps confiné à cause de la pandémie mais je n’ai pas cessé de travailler. J’ai planché sur plusieurs projets : trois livres...

commentaires (1)

Chapeau l'artiste !

Nicolas ZAHAR

20 h 49, le 26 janvier 2022

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Commentaires (1)

  • Chapeau l'artiste !

    Nicolas ZAHAR

    20 h 49, le 26 janvier 2022

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