Siniora : Mon frère Saad, je suis avec toi malgré ta décision

Fouad Siniora, ex-Premier ministre libanais et l'un des compagnons de route du leader du courant du Futur, Saad Hariri, a réagi mardi à la décision de ce dernier de se retirer lundi de la vie politique libanaise, lui réitérant son appui indéfectible.

"Mon frère Saad, je suis avec toi, en dépit de ta décision", a écrit M. Siniora sur son compte Twitter à l'adresse du leader sunnite, dont il avait accompagné le père, Rafic Hariri, assassiné en 2005, dans son parcours politique. "Je suis avec toi, même si cela ne leur plaît pas", a encore dit l'ancien Premier ministre, dans une allusion probable aux personnalités qui s'opposent au retrait de M. Hariri de la vie politique.

Après des semaines d'attente et de suspense, Saad Hariri s'est exprimé lundi pour annoncer sa décision de se retirer de la vie politique libanaise et de ne pas participer, ni lui ni son parti, aux législatives prévues en mai prochain. Si la décision était attendue, l'annonce a eu l'effet d'un séisme politique.

L'heure est désormais aux spéculations quant à une éventuelle décision de M. Siniora et de l'actuel Premier ministre, Nagib Mikati, de s'aligner sur la position de Saad Hariri et de boycotter également le prochain scrutin. L'ex-chef du gouvernement Tammam Salam, connu pour sa proximité avec M. Hariri, a déjà annoncé jeudi qu'il renonçait à briguer un siège au Parlement.

Quant à l'ex-ministre et ex-député de Beyrouth, Michel Pharaon, il a pour sa part accusé mardi, sans les nommer, "ceux qui ont bloqué la pratique démocratique et l'application de la Constitution, ceux qui ont porté un coup à la modération et à l'esprit de l'accord de Taëf, poussant Saad Hariri (...) à sa décision de se retirer" de la vie politique. "Ils ont poignardé le Liban message et l'ont envoyé en enfer, car ils ne se soucient que de leurs intérêts privés et régionaux, aux dépens des Libanais et de l'indépendance et de la neutralité du Liban", a ajouté M. Pharaon, dans ce qui sonne comme une critique claire au Hezbollah et à son allié chrétien, le chef de l'Etat, Michel Aoun.