Le Prix France-Liban 2021 de l’Association des écrivains de langue française (Adelf) a été attribué au roman de Fouad el-Etr En mémoire d’une saison de pluie paru chez Gallimard.
Le jury a été particulièrement sensible « à la grande beauté de la langue déployée dans ce roman méditatif et inclassable à propos duquel el-Etr affirme que son sujet principal est la langue elle-même », indique-t-il dans un communiqué. « Récit initiatique qui prend appui sur le motif de l’escapade de deux jeunes gens et d’une jeune fille dans une demeure nommée “Bois clair” et située dans une forêt, le roman convoque l’amour et l’amitié qui animent ce trio sensuel et les émotions violentes et douces qui, plus que les faits, occupent le devant de la scène. La particularité de la construction, empruntée à la musique baroque, permet d’alterner les voix et les points de vue à la façon d’un fondu-enchaîné lancinant », précise Georgia Makhlouf, responsable du prix depuis 2016 et dont elle est elle-même lauréate en 2006.
Mais au-delà du roman, le jury a souhaité honorer « un poète majeur, une vie entière consacrée à une poésie qui se joue des frontières et qui est “une” quelle que soit la langue dans laquelle elle s’écrit ». À travers la revue qu’il a créée, La délirante, puis la maison d’éditions qui a porté le même nom, el-Etr a marqué de son empreinte indélébile la poésie contemporaine.
Fouad el-Etr, primé par l’Association des écrivains de langue française. Photo DR
Le jury du Prix France-Liban a accordé par ailleurs une mention spéciale à Ryoko Sekiguchi pour 961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui les accompagnent publié chez POL pour son texte « délicat, singulier et novateur qui évite tous les écueils de l’approche folkloriste et qui dépeint, en touches légères et subtiles, les saveurs de la cuisine libanaise et de la socialité qui les accompagnent ».
Grâce au soutien du sponsor du prix, La Fondation Boghossian, dont le siège se trouve à la villa Empain à Bruxelles, le lauréat recevra 4 000 euros.
Les membres du jury, outre Georgia Makhlouf, sont : Carmen Boustany, Albert Dichy, Valérie Marin La Meslée, Abdallah Naaman et Bahjat Rizk.
La lauréate de 2020 était Dima Abdallah pour Mauvaises herbes paru chez Sabine Wespieser.
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