L'étude des propositions koweïtiennes commencera aujourd'hui et s'achèvera avant samedi, affirme Bou Habib

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a indiqué lundi que les dirigeants se pencheront aujourd'hui sur les propositions du Koweït transmises la veille aux autorités libanaises par son homologue koweïtien, Ahmad Nasser al-Mohammad Al-Sabah, en vue d'apaiser la crise diplomatique opposant Beyrouth à plusieurs monarchies du Golfe depuis octobre.

"Nous commencerons aujourd'hui à étudier la lettre koweïtienne, et nous aurons finalisé cela avant samedi", a affirmé M. Bou Habib depuis le palais présidentiel de Baabda à l'issue d'un Conseil des ministres. Selon des propos accordés à la chaîne locale NBN, le ministre avait indiqué, dimanche, que le chef de l'Etat, Michel Aoun, "pourrait convoquer les chefs du gouvernement, Nagib Mikati, et du Législatif, Nabih Berry, à une réunion, afin de se mettre d'accord sur une réponse à la lettre remise par le ministre koweïtien". Il avait précisé que les autorités libanaises se donnaient cinq jours pour "discuter de l'initiative koweïtienne".

Cheikh Nasser avait remis, dimanche, les propositions à MM. Mikati et Aoun lors d'une visite officielle, la première d'un responsable du Golfe à Beyrouth suite aux tensions diplomatiques créées en octobre dernier par les propos polémiques de l'ancien ministre de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de la coalition saoudienne au Yémen. La visite, organisée en coordination avec les pays du Golfe, fait partie des efforts visant à restaurer la confiance avec le Liban, qui est plongé dans une crise financière sans précédent. Le chef de la diplomatie koweïtienne avait convoqué son homologue libanais au Koweït, fin janvier pour "une réunion de consultation arabe" et assuré avoir également adressé une invitation à M. Mikati.

La lettre koweïtienne comprend plusieurs points, notamment l'un concernant le respect de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui exige le désarmement de toutes les milices, notamment le Hezbollah. La veille, le responsable koweïtien avait, en effet, appelé à ce que le "Liban ne soit pas une plateforme pour les agressions verbales ou concrètes", dans une critique peu voilée au parti pro-iranien, rejetant toute "tendance à s’ingérer dans les affaires intérieures du Liban". 

L'émirat du Koweït est l'un des soutiens du Liban, pays en grave crise depuis 2019 auquel il apporte de manière régulière une aide matérielle et financière. Toutefois, le Koweït a fait bloc avec l'Arabie saoudite et d'autres pays du Conseil de coopération du Golfe qui avaient rappelé leurs ambassadeurs au Liban fin 2021.

Début janvier, le Hezbollah avait parrainé une conférence de soutien à l’opposition au pouvoir des Saoud, envoyant un énième message fort à Riyad qu’il accuse d’orchestrer une campagne de dénigrement et de diffamation le ciblant, et aussi au Liban officiel qui cherche, en vain jusqu’ici, à rétablir ses relations diplomatiques avec l'Arabie. En décembre dernier, le Conseil de coopération du Golfe avait déjà appelé le Liban à "effectuer des réformes" et à "empêcher le Hezbollah terroriste de mener ses activités terroristes", à l'issue d'un sommet à Riyad des monarchies arabes du Golfe.