Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a affirmé lundi œuvrer avec le ministre des Finances pour que le projet de budget 2022 "soit prêt d'ici la fin de la semaine", en vue de la tenue d'un Conseil des ministres "en début de semaine prochaine" consacré à cette question-cruciale pour les négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international. Le tandem chiite Amal-Hezbollah a rappelle-t-on décidé de revenir à la table du gouvernement après trois mois de blocage.
"J’œuvre avec le ministre des Finances Youssef Khalil (mouvement Amal du président de la Chambre Nabih Berry) à l'élaboration du projet de budget. Le texte devrait être prêt d'ici la fin de la semaine, afin qu'il soit distribué aux ministres, dans la perspective de séances successives (du Conseil des ministres) à partir de la semaine prochaine", a déclaré le chef du gouvernement au quotidien pan-arabe al-Chark al-Awsat.
Le ministre de l'Economie et du Commerce, Amine Salam, a pour sa part indiqué à L'Orient-Le Jour que l'examen de l'avant-projet de budget pour 2022 devrait commencer lors d'une séance du Conseil des ministres programmée "lundi" prochain. Il s'exprimait depuis le ministère de l'Energie et de l'Eau où il s'est réunit avec le ministre Walid Fayad pour aborder le dossier du système de tarification des générateurs.
Nagib Mikati, dont le gouvernement était bloqué depuis le 12 octobre par le duo chiite en raison de désaccords autour de l'enquête menée par le juge Tarek Bitar sur la double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, avait promis il y a quelques semaines de convoquer le Conseil des ministres, dès qu'il recevrait le projet de budget. Samedi soir, le Hezbollah et le mouvement Amal ont créé la surprise en annonçant dans un communiqué conjoint leur décision de revenir à la table du gouvernement. Ils ont assuré dans ce cadre que les ministres qui leur sont associés étaient prêts à participer à toutes les réunions gouvernementales consacrées à l'approbation du projet de budget et aux discussions sur le plan de redressement économique ainsi que d'autres questions à caractère social.
Commentant ce revirement, Nagib Mikati a démenti les spéculations portant sur un marché politique liant la relance du Conseil des ministres à la suspension de l'enquête sur le drame du port. "Cela n'a pas été évoqué dans les contacts qui ont précédé le communiqué conjoint d'Amal et du Hezbollah", a-t-il assuré. "Je suis toujours pour la séparation des pouvoirs et la non-intervention dans l'action de la Justice", a encore dit le chef du gouvernement, tout en appelant le juge Tarek Bitar à "rectifier le tir de l'enquête". Il a, en outre, exhorté le juge "à se conformer aux textes constitutionnels".
Pour nombre d'observateurs, la décision du binôme chiite est liée aux récents développements régionaux et internationaux, notamment les négociations en cours à Vienne, entre l'Iran et les puissances mondiales en vue d'une remise sur les rails de l'accord sur le nucléaire iranien. Des interprétations qui suscitent "l'étonnement" de Nagib Mikati pour qui "Amal et le Hezbollah sont conscients de la peine des Libanais". Les deux partis "ont répondu aux appels des citoyens pour les sortir de la crise", a insisté le Premier ministre, reprenant la thèse du duo chiite qui, lui aussi, dément tout facteur régional dans sa décision de mettre un terme au boycott du cabinet.
De son côté, M. Berry, a déclaré dimanche au quotidien an-Nahar que la décision du tandem chiite est intervenue après qu'"on nous a accusés, de divers parts, d'être responsables de la dégradation de la situation du pays, et de la dépréciation vertigineuse de la livre sur le marché parallèle". "La sortie de crise a été trouvée localement par le tandem chiite", a-t-il ajouté, comme pour faire barrage, lui aussi, aux analyses liant ce revirement aux négociations de Vienne sur le nucléaire ou à d'autres développements régionaux. Pour ce qui est de l'affaire Bitar, à l'heure où le Hezbollah veut déboulonner le juge et alors qu'Amal dit se contenter de le voir dessaisi du volet politique de l'enquête, M. Berry a déclaré: "Notre position demeure inchangée".
avant que d'etablir et de requerir leurs budgets, certains ministres doivent d'abord assainir la gouvernance -surtout en ce qui concerne le ministere des TP ou les escrocs s'arrachent des contrats faits a leurs mesures - il est malheureux ,legales , faites justement pour leur permettre de nous voler.
09 h 53, le 18 janvier 2022