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Politique - Tensions

Le Hezbollah accuse Riyad de "monter les Libanais les uns contre les autres"

Au cours d'une conférence de soutien à l'opposition au régime saoudien, Hachem Safieddine dénonce l'"ingérence flagrante" de l'Arabie saoudite au Liban. 

Le Hezbollah accuse Riyad de

Le président du Conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, lors d'un événement en soutien à l'opposition saoudienne dans la banlieue sud de Beyrouth, le 12 janvier 2022. Capture d'écran Al-Manar

Le président du Conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, a appelé mercredi l'Arabie saoudite à "arrêter de nuire au Liban", l'accusant de vouloir "monter les Libanais les uns contre les autres"et critiquant les "intimidations saoudiennes" au Liban et dans la région. Des propos virulents qui interviennent au moment où Beyrouth tente de rétablir ses relations avec Riyad et de faire face à une nouvelle escalade des tensions après des déclarations du secrétaire général du parti pro-iranien, Hassan Nasrallah. Celui-ci avait dernièrement accusé le royaume d'être un État "terroriste". Ses propos avaient poussé le Premier ministre Nagib Mikati et le chef de l’État Michel Aoun à se démarquer.

"L'Arabie saoudite doit arrêter de nuire au Liban", a encore lancé Hachem Safieddine au cours d'une conférence organisée par le Hezbollah en soutien à l'opposition au régime des Saoud, insistant sur le fait que la résistance ne peut être "soumise à l'argent ni à toute menace politique". Le responsable chiite a dans ce contexte appelé le royaume saoudien à "cesser de mener sa politique d’intimidation dans le monde arabe et islamique", estimant qu'il "ne peut agir comme les pharaons même s'il possède de l’argent". "L’Arabie saoudite est appelée à ne pas intervenir en imposant ses points de vue au Liban", a-t-il encore déclaré, l'accusant de "faire obstruction, sanctionner et menacer". "C'est une ingérence flagrante dans le pays", a-t-il renchéri, appelant le royaume wahhabite à "ne pas monter les Libanais les uns contre les autres et les inciter à la haine".

La réponse saoudienne

Réagissant promptement à ces déclarations, l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a accusé dans un tweet le Hezbollah de "ne pas prendre en considération les douleurs et espérances du peuple libanais frère, en niant la vérité". Il a dénoncé le fait que le parti chiite se considère comme "supérieur à l’État" libanais. L'ambassadeur a encore écrit, dans un second message, que les discours de "sédition et division" ne peuvent avoir "aucune légitimité". Jeudi dernier, le diplomate avait estimé que le parti chiite représente "une menace à la sécurité" régionale et appelé les autorités libanaises à "mettre fin à l’hégémonie du Hezbollah sur tous les aspects de l’État". 

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Outre la virulence des propos de Hachem Safieddine, l'organisation par le Hezbollah de cet événement en soutien à l'opposition saoudienne, à une date commémorant l'exécution de l'imam chiite Nimr al-Nimr, considéré comme une figure de la contestation saoudienne, fait craindre une nouvelle escalade des tensions entre Riyad et le parti pro-iranien. En décembre, l'organisation d'une conférence à Beyrouth par le principal groupe d’opposition chiite de Bahreïn, al-Wifaq, un mouvement dissous par les autorités et qui entretient des relations étroites avec le Hezbollah, avait déjà provoqué une vague d'indignation dans le Golfe et obligé les autorités libanaises à prendre des mesures contre de tels événements, allant jusqu'à ordonner l'expulsion du Liban ses organisateurs. 

Autant de facteurs qui portent davantage atteinte à un rétablissement rapide des relations diplomatiques et économiques entre Beyrouth et les monarchies du Golfe. En effet, si les autorités libanaises tentent de calmer le jeu, le Hezbollah ne semble pas disposer à se laisser faire et a multiplié dernièrement ses sorties contre le régime saoudien. Répondant dans un discours au roi Salmane, qui dénonçait une fois de plus la mainmise du parti chiite "terroriste" sur l’État libanais, Hassan Nasrallah avait accusé dans son dernier discours Riyad de diffuser une idéologie terroriste dans la région et d'avoir participé à la création du groupe jihadiste État islamique.

Le "jeu du dollar"
C'est dans la foulée de ces déclarations hostiles au royaume wahhabite que, plus tôt dans la journée, le vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah, le cheikh Ali Daamouche, avait dénoncé "un ciblage continu contre le Hezbollah de la part des administrations américaines et saoudiennes et de leurs outils sur la scène locale", au cours d'une cérémonie organisée à Aramoun, à l'occasion de la deuxième commémoration de l'assassinat en Irak du général iranien Kassem Soleimani par une frappe de drone américaine. "Cela ne changera pas les convictions de nos partisans vis-à-vis de la Résistance (...)", a-t-il assuré. Pour le cheikh Daamouche, "le jeu du dollar est un jeu politique, une guerre financière et économique qui a pour but d'accabler les Libanais et de faire pression sur eux pour changer leurs choix politiques et électoraux, à travers le poids de la faim, de l'inquiétude et de la peur de l'avenir".

Depuis le début de la crise économique et financière au Liban à l'été 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95% de sa valeur, l’État se montrant incapable de stopper cet effondrement de sa monnaie ou encore d'en traiter les causes. Entre-temps, 74% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, selon les Nations unies.

Le président du Conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, a appelé mercredi l'Arabie saoudite à "arrêter de nuire au Liban", l'accusant de vouloir "monter les Libanais les uns contre les autres"et critiquant les "intimidations saoudiennes" au Liban et dans la région. Des propos virulents qui interviennent au moment où Beyrouth tente de rétablir ses relations avec Riyad et de faire...

commentaires (19)

Encore une fois, c'est un autre exemple flagrant prouvant que le Hezbollah est au-dessus et plus fort que l'État (ou ce qu'il en reste).

Tony BASSILA

20 h 21, le 13 janvier 2022

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Commentaires (19)

  • Encore une fois, c'est un autre exemple flagrant prouvant que le Hezbollah est au-dessus et plus fort que l'État (ou ce qu'il en reste).

    Tony BASSILA

    20 h 21, le 13 janvier 2022

  • Le peuple libanais doit remercier le hezb pour toutes ces sorties comiques (l'Arabie qui prend en otages les centaines de milliers de libanais travaillant chez eux, et bien sûr la scène sympa où le chef souterrain confondait dizaine de milliers avec centaines de milliers travaillant en Arabie, où quand il confondait de façon mignonne les dates de 1943 avec 1948... ) qui, sûrement, tentent de ramener un peu de joie et de sourires au libanais qui peinent même à imaginer une solution à l'emprise du hezb et la connivence des incapables réputés être responsables.

    Wlek Sanferlou

    20 h 09, le 13 janvier 2022

  • Les libanais n’ont pas besoin de pays étrangers pour les monter les uns contre les autres, ils sont très bien servis par les traitres locaux qui les pillent et les dépouillent pour pouvoir les aider en fonction de leur appartenance politique et ça n’est un secret pour personne. C’est le meilleur moyen de monter les uns contre les autres puisqu’ils leur assurent en plus des passe-droits, ce qui n’est pas pour déplaire aux écervelés qui les suivent meme s’ils savent qu’en fin de compte ils leur feront payer leur aveuglement et leur sectarisme très cher. Mais ça, ce sera pour après, une fois qu’ils sont sûrs de régner sans partage.

    Sissi zayyat

    12 h 35, le 13 janvier 2022

  • Comment peut on les faire taire au lieu de débiter de telles sottises. Même mon âne, extrêmement utile par ailleurs, réfléchit plus et mieux que ce monsieur

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 35, le 13 janvier 2022

  • La résistance n’est pas soumise à l’argent mais plutôt à la bêtise et à l’entêtement. Les libanais vont encore trinquer et le Hezbollah va continuer à enfoncer le pays dans les abîmes iraniennes. La faute est en grande partie au peuple libanais qui est tellement laminé qu’il n’arrive pas à se révolter. La révolte n’est pas forcément armée mais elle peut être civile et très efficace. Mais les divisions et le clientélisme règnent…

    Karam Georges

    08 h 22, le 13 janvier 2022

  • "Hachem Safieddine dénonce l'"ingérence flagrante" de l'Arabie saoudite au Liban. " Un peu gonflé, le gars! Alors que son parti reconnaît obéir au wali el faqih, autrement dit le guide de la révolution iranienne!

    Yves Prevost

    07 h 05, le 13 janvier 2022

  • Le Hezbollah monte les sunnites contre les chiites, les chrétiens contre les chrétiens , et le Liban contre le monde et ... ensuite ... ils accusent les autres ?... quelle honte pour notre pays d'avoir des libanais traitres et vendu à l'Iran

    Aboumatta

    03 h 16, le 13 janvier 2022

  • Je me demande qui sont les terroristes, mr Hassouna …

    Eleni Caridopoulou

    21 h 19, le 12 janvier 2022

  • Dégagez espèces de criminels !

    LeRougeEtLeNoir

    21 h 02, le 12 janvier 2022

  • Les crétins ne manquent pas une occasion pour nous raconter leur salade pourrie depuis des lustres. Selon cet enturbané l'Iran ne nous fait que du bien et le hezbollah avec alors qu'ils sont le cancer de ce pays.

    Zeidan

    21 h 00, le 12 janvier 2022

  • FERMEZ LA… VOTRE GUEULE … bon sang… Ce président : faut qu’il se réveille et leur dise publiquement : BOUCLEZ LA!!! C’est ce qu’il faut leur dire… fait qu’ils arrêtent d’aboyer ces enturbannés inféodés à x iraniens. KHRASSOU… c’est ce qu’il faut leur dire…Ils font exprès d’aboyer . De leur côté, AOUN BASSIL , leurs couverture chrétienne ne disent rien… Aoun parle d’irresponsabilité des autres responsables mais lui?? Président…RESPONSABLE… du moins en principe, il faut qu’il tape du poing sur la table… mais bon… il ne le fera jamais… ils le tiennent en otage ( au sens figuré évidemment) . Merci de ne PAS censurer!!!

    LE FRANCOPHONE

    20 h 09, le 12 janvier 2022

  • CRISE FINANCIERE LAQUELLE, COMME TOUTES LES AUTRES CRISES DU PAYS, EST CAUSEE PAR LA PRESENCE DU HEZBOLLAH ET SES PROVOCATIONS AUX PAYS ARABES ET LES CONTREBANDES VERS LA SYRIE ET L,IRAN DES PRODUITS FINANCES PAR L,ETAT LIBANAIS. L,ACCUSE ACCUSE. QUELLE BLAGUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 51, le 12 janvier 2022

  • L’argent qu’ils n’ont pas reçu des iraniens dernièrement explique les divergences dans les comptes que les ministres asservis ont maquillé pour que jamais personne de leur parti ne soit incriminé ou montré du doigt. Ils se sont servi sans compter et continuent tant que leur source iranienne est tarie. Leur maîtres iraniens veulent leur faire cadeau de notre pays pour les récompenser pour leur excès de zèle dans la trahison. Ils n’espéraient pas tant d’eux et méritent la médaille et son pesant de cacahuètes des traitres.

    Sissi zayyat

    15 h 32, le 12 janvier 2022

  • En quoi peuvent ils se sentir concernés ? Puisque, cette milice supplétive de l'iran, forte de 100 000 combattants est rémunérée en dollars, ce qui par le biais des chutes successives de la livre, fait leur bonheur .. on pourrait même se poser la question de savoir s'ils ne sont pas partie prenante dans cette affaire, en manipulant les cambistes en leur mettant la pression..

    C…

    15 h 10, le 12 janvier 2022

  • Ils parlent et accusent les autres de leurs les maux qu’ils ont eux mêmes infligé à notre pauvre pays comme si on ne les connaissait pas sur le bout des doigts. Il n’y a qu’à écouter leur discours mensongers en détaillant leurs plans minutieusement appliqués depuis des années et qu’ils collent sur le dos des autres. Terroriser, affamer, humilier et diviser pour mieux régner telles ont été leurs devises pour dominer et usurper notre pays avec la collaboration des vendus à leur service.

    Sissi zayyat

    15 h 10, le 12 janvier 2022

  • Pourquoi donner une tribune à de tels zéros ?

    M.E

    14 h 02, le 12 janvier 2022

  • Quand la déclaration deTha-mouche échoue à faire avancer le coche liban...

    Wlek Sanferlou

    13 h 59, le 12 janvier 2022

  • Hehe, maintenant qu'ils n'ont plus toumans, rials ni dollars pour acheter des voix ils sont frustrés.

    Christine KHALIL

    13 h 51, le 12 janvier 2022

  • Culotté le bonhomme. Il est clair que les leader du Hezbollah ne savent pas comment une démocratie fonctionne. Eh bien s'est simple: Lorsque l'on fait caca on dégage! Il y a deux méthodes, l'une démocratique et l'autre dictatoriale. Il n'a qu'a choisir. Nous préférons la première., mais s'il insiste la seconde peut lui être fourni aussi mais le prix a payer pour lui et ses amis sera beaucoup plus grand qu'il ne le pense. Je leur souhaite de se réveiller au plutôt.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 48, le 12 janvier 2022

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