La livre libanaise a à nouveau atteint mardi un nouveau seuil record de dépréciation, s'échangeant à plus de 33.000 contre un billet vert, moins de 24h après avoir touché la barre des 32.000 LL pour un dollar, alors que le Liban poursuit son effondrement abyssal.
Consultée à 12h15, la plateforme lirarate.org indiquait que le dollar s'achetait à 33.300 LL et se vendait à 33.250, après que la barre des 33.000 avait été dépassée peu auparavant. Le taux de change poursuivait sa chute dans l'après-midi jusqu'à atteindre les 33.700 livres à 13h15. Un nouveau coup dur pour les Libanais dont plus de 74% vivent sous le seuil de pauvreté et dont le pouvoir d'achat s'est considérablement réduit, le taux officiel de la monnaie nationale, et donc de la majorité des salaires, comme dans la fonction publique, étant toujours fixé à 1.507,5 livres contre le billet vert.
Depuis le début de la grave crise socio-économique et politique au Liban en 2019, la livre a en effet perdu 95% de sa valeur. Dès les premiers jours de 2022, la monnaie nationale a atteint, coup sur coup, des seuils records.
Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, qui avait admis que la taux du dollar sur le marché parallèle était "non réaliste", n'a toujours pas pris de mesures permettant d'endiguer l'effondrement économique et financier. Afin de faire face à la crise, une réunion officielle est programmée dimanche prochain entre des négociateurs libanais et une délégation du Fonds monétaire international (FMI), qui préconise l'instauration d'un taux de change flottant.
La dépréciation de la monnaie nationale pèse lourd sur l'économie du pays en pleine crise socio-économique et financière depuis près de deux ans et demi. Les factures de certaines importations sont en effet partiellement ou entièrement payées en dollars selon le taux en vigueur sur le marché parallèle, ce qui engendre une hausse continue des prix dans le pays. Dans ce contexte de crise, les prix des carburants ont été considérablement majorés mardi. Le prix de l'essence a en effet augmenté de 6,6%, celui du gaz de 8,2% alors que le diesel a connu une majoration de 9,1% de son prix. Des chiffres qui pèsent lourd sur le portefeuille des Libanais dans un pays où le salaire minimum demeure fixé à 675.000 LL. Afin de dénoncer cette hausse des prix et la détérioration de leurs conditions de vie, nombre de Libanais ont exprimé leur colère dans la rue.
Les plus commentés
Berry à L'OLJ : La 1701, rien que la 1701
Scène apocalyptique à Nabatiyé : l’aviation israélienne détruit des souks plusieurs fois centenaires
Le président du Parlement iranien se rend sur le site d'une frappe israélienne meurtrière à Beyrouth