Le Premier ministre libanais Nagib Mikati lors du Forum mondial de la jeunesse à Charm el-Cheikh, en Egypte, le 10 janvier 2022. Photo Dalati et Nohra
Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a affirmé lundi que les élections législatives prévues en mai 2022 donneront la chance aux jeunes Libanais d'"avoir leur mot à dire" concernant le chantier de "sauvetage", et les a appelés à "ne pas désespérer", alors que le pays poursuit son effondrement socio-économique et financier.
Dans un discours prononcé à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du "Forum mondial de la jeunesse" à Charm el-Cheikh, en Egypte, où il est arrivé lundi, M. Mikati a déclaré que le Liban "traverse une période difficile et des crises aiguës", qui ont poussé de nombreux Libanais à émigrer. "Nous devons tout faire pour nous rassembler, afin de sortir le pays de l'impasse et faire face aux défis", a-t-il ajouté. M. Mikati a souligné que les élections du printemps prochain "donneront la chance à la jeunesse du Liban d'avoir son mot à dire et de faire son choix sur son implication dans le chantier de sauvetage", appelant les jeunes à "ne pas désespérer ni penser que l'émigration et la seule solution". "Le Liban a connu des crises plus extrêmes que celle que nous vivons actuellement et nous les avons surmontées", a-t-il ajouté.
Les législatives, prévues le 15 mai 2022, sont attendues par beaucoup pour tenter d'instiller un changement dans le pays, où la classe politique est accusée de corruption et d'incapacité à faire face aux crises. Le droit de vote est réservé au Liban aux plus de 21 ans.
Réunion Mikati-Sissi
Après sa prise de parole, le Premier ministre libanais s'est entretenu avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui l'a assuré de "la solidarité totale de l'Egypte avec le Liban". Le Caire est "prêt à aider à faire parvenir du gaz égyptien" vers le territoire libanais, a ajouté M. Sissi, en référence au projet actuellement en cours de développement entre les deux pays, et qui doit permettre d'alimenter les centrales électriques, qui tournent au ralenti faute de carburant. Le président égyptien a affirmé avoir "donné des directives pour accélérer ce projet et sa mise en œuvre". De son côté, M. Mikati a remercié l'Egypte pour son soutien. Cette réunion a eu lieu en présence du ministre libanais de la Jeunesse et des Sports, Georges Kallas, et l'ambassadeur libanais au Caire, Ali Halabi.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, recevant le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, à Charm el-Cheikh, en Egypte, le 10 janvier 2022. Photo Dalati et Nohra
Le chef du gouvernement s'est par la suite entretenu avec son homologue égyptien, Moustapha Madbouli, en présence de la délégation libanaise et des ministres égyptiens de l'Electricité, Mohammad Chaker, et du Pétrole, Tarek el-Mala. Les responsables ont discuté de l'acheminement de gaz égyptien au Liban et se sont mis d'accord sur la signature d'un accord préliminaire entre le Liban, l'Egypte, la Jordanie et la Syrie prochainement, en amont de l’exemption finale des sanctions de la loi César qui visent les personnes et entités collaborant avec le régime de Bachar el-Assad. Selon l'Agence nationale d'information, M. Madbouli a informé son homologue libanais que des aides médicales et alimentaires seront envoyées par voie maritime à Beyrouth. Il a également été convenu de résoudre certaines questions liées à l’exportation de la production agricole libanaise en Égypte, ajoute l'agence.
Ce déplacement de M. Mikati a lieu alors que le Liban est de nouveau enfoncé dans la paralysie politique, le cabinet, formé début septembre, ne s'étant plus réuni depuis le 12 octobre sur fond de dissensions entre les partis concernant l'enquête menée par le juge Tarek Bitar sur la double explosion au port de Beyrouth. Si le président du Conseil avait annoncé mercredi qu'il convoquerait le gouvernement dès réception du projet de budget 2022 "dans un délai de deux jours", aucun déblocage ne semble jusqu'à présent se concrétiser. Le gouvernement est pourtant appelé à se pencher sur de nombreux dossiers et réformes devant permettre de sortir le pays de la grave crise qu'il traverse depuis 2019, qui est marquée par une hyperinflation et une paupérisation galopante. Début décembre, un sondage publié par la firme américaine de statistiques et d’analyses Gallup révélait que 63 % des Libanais sondés, soit plus de six personnes sur 10, étaient prêts à quitter définitivement le pays.
commentaires (7)
Mikati n’est pas sans savoir que la jeunesse libanaise qui immigre ne le fait pas pour le tourisme ou de gaieté de cœur mais pour assurer le pin quotidien à leurs familles, privées de tout par le soin des pilleurs de l’état qui ont volé toutes leurs économies et sont incapables de leur assurer le minimum vital. Les prix flambent et les dollars frais sont exigés par certains commerçants faisant partie de ce système sans conscience se donnent à cœur joie pour les piller encore plus sans l’ombre d’une loi qui régule les prix ou punit les profiteurs de tout genre. Alors M. Mikati le Liban se vide de sa jeunesse grâce à vous tous, de pilleurs expérimentés et sans âme ni conscience en attendant que vous disparaissez tous du visage politique pour que les jeunes reviennent redresser le pays et le rendre great again loin des fossoyeurs et des pourris qui font de tout pour empêcher que ce miracle voit le jour. En attendant l’immigration se poursuivrait la mort dans l’âme en espérant que les oppositions passent à l’acte soutenues par tous les libanais pour nous débarrasser de tous les fossoyeurs du pays. Alors on pourra prétendre à un nouveau Liban prospère et digne et fier de sa jeunesse comme de ses anciens.
Sissi zayyat
11 h 06, le 11 janvier 2022