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Culture - En librairie

« La vie est un roman » : illustration avec Carole et Carlos Ghosn, Guillaume Musso et Adrian McKinty...

Palpitant et dénonciateur, l’écrit reste un outil de témoignage sur tous les parcours humains. Voilà la traduction en langue arabe, à partir des lettres étrangères, d’œuvres sélectionnées par la maison d’éditions Naufal Hachette Antoine. Moments de lecture d’un hiver venteux dans tous les sens du terme...

« La vie est un roman » : illustration avec Carole et Carlos Ghosn, Guillaume Musso et Adrian McKinty...

« Al-Selsela » d’Adrian McKinty. Photo DR

Carole et Carlos Ghosn signent la traduction en arabe de leur « histoire d’amour et de résistance face à l’injustice ». Son évasion spectaculaire et ahurissante du Japon a propulsé Carlos Ghosn au-devant de la scène mondiale et a fait couler des tonnes d’encre. Par-delà cette rocambolesque fuite d’un pays qui l’a emprisonné, l’homme d’affaires franco-libano-brésilien, ancien grand patron de Renault-Nissan, a connu un destin digne de Monte Cristo. Même Alexandre Dumas n’aurait pas eu sous sa plume matière plus foisonnante pour remplir ses pages de tant de faste (une soirée à Versailles, des salaires pharaoniques, une présence aux premières loges du gotha international), de péripéties, de périples, de coups de théâtre, de défense et d’attaques.

Débarqué à Beyrouth, aujourd’hui capitale cernée par le deuil, la destruction, la faillite générale grâce à sa caste politique indigne et incompétente, Carlos Ghosn, avec le soutien de sa femme Carole, se reconstruit et restaure son image de marque...

Ce livre Maan ilal abad (291 pages, traduit en arabe par Julie Saliba de la version originale française Ensemble, toujours paru en mars 2021), offre non seulement un réquisitoire contre ce que le couple considère comme une injustice, en l’occurrence celle du Japon et son système judiciaire tels que décrits par les auteurs, mais sur la notion d’un couple uni par l’amour contre tous les revers, les infortunes et les adversités.

La voix de l’épouse est là, non seulement pour évoquer sa déception envers ceux qui étaient supposés les aider dans leurs démêlés et prouver l’innocence de son conjoint, mais pour magnifier l’amour, le courage et la détermination à se défendre. Un livre écrit avec cœur et simplicité.

Photo DR« Maan ilal abad » de Carole et Carlos Ghosn.

Savants détails d’histoire littéraire

Roi du best-seller, romancier à la recette à la fois simple et magique, Guillaume Musso signe un troisième opus traduit en langue arabe, intitulé, fort à propos, al-Hayat rewaya (238 pages, traduction Samar Maatouk) dont le titre original, était d’ailleurs justement aussi La vie est un roman. Dix-huitième ouvrage dans la bibliographie du prolifique romancier de 47 ans où se retrouvent virtuosité d’écriture, sens de l’intrigue, suspense et érudition dans le domaine littéraire. Une infraction à ses succès antérieurs plus proches d’un fait divers adroitement ourlé qu’à une compilation de savants détails d’histoire littéraire…

Une femme de lettres à succès, installée à Brooklyn, assiste impuissante à la disparition de sa fille. Pourtant il y a un instant, mère et fille jouaient encore ensemble. Et le calvaire commence avec l’investigation policière, la solitude, l’angoisse, la peur, les menaces, la perte progressive d’assurance et de raison.

Si la petite fille est introuvable, d’autres incidents mystérieux et intrigants surgissent. Tel cet autre écrivain au cœur broyé à l’autre bout du monde qui s’immisce dans la vie d’une femme à bout de nerf. Une autrice américaine et un écrivain français, entre imaginaires littéraires et réalité interposées, ont un destin croisé à vivre et une énigme à résoudre.

Si la trame, complexe et compliquée, est menée avec brio, le lecteur n’en reste pas moins perdu devant tant de citations et de précisions littéraires qui frisent la haute voltige intellectuelle, pour ne pas dire l’étalage de connaissances. D’autant plus que les lecteurs de langue arabe ne sont pas forcément familiers de tous ces auteurs aux horizons européens ou outre-atlantiques. Plus une curiosité et une richesse de découvertes littéraires étrangères qu’un récit facilement accessible. Mais à la trame toujours prenante.

« Al-hayat riwaya » de Guillaume Musso. Photo DR

La cruauté sans issue d’un rapt d’enfant

La littérature policière et le sens de l’effroi sont à l’honneur avec Adrian McKinty, écrivain irlandais né à Belfast en 1958, diplômé en sciences politiques et philosophie de l’université d’Oxford dont les œuvres, depuis 1990, flirtent à outrance avec de sombres fictions entre suspense, crimes et trames sociales à caractère de violence.

Auréolé de prix (Prix Edgar-Allan-Poe en 2017, Prix Barry en 2014, 2017 et 2020, Prix Macavity 2020) par le cercle consacrant les ouvrages spécialisés en thriller pour plus d’une vingtaine d’opus, Adrian McKinty touche un très large public en 2019 avec The Chain, traduit aujourd’hui en arabe par Nathalia Hussami sous le titre al-Selsela (413 pages).

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Un inconnu kidnappe Kylie, la fille de Rachel. Le téléphone sonne et dicte à la mère une sentence ahurissante : pour libérer la petite, il faut enlever un autre enfant. Et la chaîne ne doit pas être rompue sous peine de voir sa progéniture tuée. Incroyable situation qui tient d’un délire macabre !

Et ainsi vogue ce roman qui s’ouvre sur une fanfare discordante, pour ne pas dire dérangeante, afin de tenir le lecteur constamment en haleine. Mais pour cet épais roman le ton finit par s’essouffler. Et l’exaspération de tourner en vain les pages devient alors un point négatif...

Faut-il conclure que, par-delà certaines incohérences et longueurs inutiles, c’est un plan dessiné par l’auteur pour mettre les nerfs du lecteur en boule et à bout ? Toujours est-il que ce roman, malgré ses détracteurs horrifiés à l’idée de rançonner la vie d’un enfant, et contre toute attente, a remporté un vif succès pour les amateurs du genre. On ne dira pas si la fin est heureuse, car ce serait vendre la mèche et gâter la sauce…

« Al-hayat riwaya » de Guillaume Musso (238 pages) , « Maan ilal abad » de Carole et Carlos Ghosn (291 pages), « al-Selsela » d’Adrian McKinty (413 pages). Ces ouvrages ont paru chez Naufal-Hachette A. Antoine et sont disponibles en librairie.

Carole et Carlos Ghosn signent la traduction en arabe de leur « histoire d’amour et de résistance face à l’injustice ». Son évasion spectaculaire et ahurissante du Japon a propulsé Carlos Ghosn au-devant de la scène mondiale et a fait couler des tonnes d’encre. Par-delà cette rocambolesque fuite d’un pays qui l’a emprisonné, l’homme d’affaires...

commentaires (1)

J'aimerais savoir ce que Mr Carlos Gohn et son épouse font concrètement pour le pays qui les a accueillis.

F. Oscar

10 h 33, le 09 janvier 2022

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Commentaires (1)

  • J'aimerais savoir ce que Mr Carlos Gohn et son épouse font concrètement pour le pays qui les a accueillis.

    F. Oscar

    10 h 33, le 09 janvier 2022

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