Le chef du gouvernement libanais, Nagib Mikati, a affirmé, lundi, qu'il ne convoquera pas de Conseil des ministres "sans entente" entre ses membres, afin d'éviter d'éventuelles démissions de ministres, alors que le gouvernement est miné par des conflits politiques internes au sujet de l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth.
Les ministres du tandem chiite Amal-Hezbollah boycottent, en effet, depuis le 12 octobre dernier, le gouvernement Mikati jusqu'à ce que le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction, soit écarté de l'enquête, ou du moins de son volet concernant les responsables politiques. Le Hezbollah exige qu'il soit carrément dessaisi de l'enquête et l'accuse d'être "partial".
Lors d'une discussion avec les journalistes au Grand Sérail, le Premier ministre a affirmé qu'il "préfère l'attente à la confrontation". Selon lui, "convoquer une réunion du Conseil des ministres sans entente entre les ministres n'est pas souhaité (...) Je n'irai pas vers un scénario qui nous mettra face à des démissions du gouvernement".
Au sujet de l'enquête sur les explosions au port, M. Mikati s'est prononcé, une nouvelle fois, en faveur de "la mise en place d'une Haute cour chargée de juger les présidents et les ministres". "La position du gouvernement est claire. Nous n'intervenons pas dans le (travail du) pouvoir judiciaire, mais celui-ci doit respecter les cadres constitutionnels", a-t-il indiqué. "Tout comme un militaire doit être jugé devant le Tribunal militaire, un ministre doit être jugé devant une Cour spéciale", a-t-il estimé.
Plusieurs responsables politiques, notamment proches du tandem chiite, sont poursuivis par le juge Bitar. Plus d'un an après les explosions, l'enquête sur le drame qui a fait plus de 220 morts et 6.500 blessés piétine en raison d'ingérences politiques.
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