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Économie - Énergies vertes

Le Liban a une capacité potentielle de 32 000 MW, estime la LFRE

Le Liban a une capacité potentielle de 32 000 MW, estime la LFRE

Rony Karam, membre du conseil d’administration de la Fondation libanaise pour les énergies renouvelables (LFRE), a estimé que Liban a une capacité potentielle de production de 32 000 MW provenant d’énergies renouvelables. Photo M.A.

Alors que le gouvernement de Nagib Mikati se démène afin de trouver des moyens d’obtenir du carburant pour faire fonctionner les centrales d’Électricité du Liban (EDL) dans un pays en mal de devises, plusieurs autres acteurs se penchent sur un plan de sortie de crise, plus stable et moins dépendant des énergies fossiles. Au cœur de ce plan, les énergies renouvelables qui, au Liban, pourraient représenter une capacité potentielle de « 32 000 mégawatts (MW) », selon Rony Karam, membre du conseil d’administration de la Fondation libanaise pour les énergies renouvelables (LFRE). Il a dévoilé cette estimation jeudi soir à l’École supérieure des affaires (ESA), lors d’une conférence intitulée « Liban : vers une révolution énergétique verte », organisée par le Fondation citoyenne libanaise, dont est membre l’ancien directeur général des Finances Alain Bifani (qui avait quitté ses fonctions en juin 2020), en collaboration avec la Fondation Konrad-Adenauer. Plusieurs intervenants s’y sont succédé, expliquant chacun un volet du dossier selon sa spécialisation. Rony Karam a, pour sa part, expliqué que le recours aux énergies renouvelables, en particulier solaire et éolienne, sur des surfaces privées (comme les écoles, les hôpitaux ou encore les habitations) et publiques pourrait permettre de produire jusqu’à « 32 000 mégawatts (MW) ». En guise de comparaison, EDL produit actuellement moins d’un millier de mégawatts, contre une demande estimée à près de 3 000. Selon lui, son estimation, qui inclut une production de 5 700 MW sur des terrains publics, ne prend pas en compte les terres agricoles.

Or, en plus de pouvoir combler les besoins énergétiques du pays et de réduire la pollution au Liban, les énergies renouvelables sont moins coûteuses à long terme que les centrales thermiques, toujours selon le membre de la LFRE qui explique que, bien que l’investissement initial dans l’énergie verte soit plus élevé, il nécessite moins de frais de maintenance et de fonctionnement, comme les carburants, par exemple, dont les prix fluctuent selon les lois du marché. Selon lui, pour une production annuelle de 10 térawattheures (milliards de MW, TWH), soit « 40 % de la consommation libanaise », cela reviendra à « 290 millions de dollars par an », dont 30 millions de maintenance, contre « 710 millions à 1,01 milliard de dollars » dans le cas d’une centrale thermique. Il soutient que le réseau électrique libanais est assez stable pour inclure des énergies renouvelables, ce qui n’a pas semblé convaincre l’ancien ministre de l’Énergie et de l’Eau Raymond Ghajar, qui a affirmé le contraire jeudi soir.

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Un projet pilote a eu lieu à Jabboulé, un village de la Békaa : des panneaux solaires connectés à des batteries pour stocker l’énergie ont alimenté deux villages pendant 18 heures. Le président du conseil municipal, Zaccaria Nassereddine, présent à la conférence, a fait part de l’enthousiasme de ses administrés qui « payent 600 000 livres par mois pour obtenir de l’électricité à partir de l’énergie solaire, contre 3 millions de livres pour celle provenant de générateurs » privés qui prennent le relais lors des longues heures de rationnement d’EDL.

Toutefois, le Liban, en pleine crise économique et ayant fait défaut sur sa dette en devises en mars 2020, n’a pas l’argent nécessaire pour financer de tels investissements et ne peut pas emprunter sur les marchés. C’est pour cela qu’étaient présents plusieurs représentants de donateurs potentiels, dont François de Ricolfis, chef du service économique régional à l’ambassade de France, et Alessia Squarcella, chef adjointe de la coopération à l’Union européenne. Les deux diplomates ont toutefois réaffirmé que la communauté internationale ne financera aucun projet avant que le Liban n’entame des réformes, discours récurrent depuis plus d’un an et demi, et auquel les dirigeants libanais semblent rester sourds.

Alors que le gouvernement de Nagib Mikati se démène afin de trouver des moyens d’obtenir du carburant pour faire fonctionner les centrales d’Électricité du Liban (EDL) dans un pays en mal de devises, plusieurs autres acteurs se penchent sur un plan de sortie de crise, plus stable et moins dépendant des énergies fossiles. Au cœur de ce plan, les énergies renouvelables qui, au Liban,...

commentaires (5)

Mon commentaire est purement technique : attention aux chiffres affichés et leurs unités d'usage. Les conclusions technico-économiques en dépendent.

IRANI Joseph

14 h 39, le 05 décembre 2021

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Commentaires (5)

  • Mon commentaire est purement technique : attention aux chiffres affichés et leurs unités d'usage. Les conclusions technico-économiques en dépendent.

    IRANI Joseph

    14 h 39, le 05 décembre 2021

  • Et même si ces chiffres de capacité doivent être divisés par 10 et les coûts de maintenance doublés, ce qui à l’évidence reste faux ou exagéré, est ce que cela n’est pas mieux que la gabegie que nous avons vécu ces 50 dernières années ? Cela sans compter la pollution ! Est-ce que Raymond Ghajar a proposé quelque chose pendant qu’il était en place ?

    TrucMuche

    11 h 32, le 04 décembre 2021

  • pas tres convaincants ces chiffres bases sur ces etudes sur lesquelles on ignore tout.

    Gaby SIOUFI

    10 h 44, le 04 décembre 2021

  • Et tous nos intelligents dirigeants et/ou en charge de ce dossier n’y ont pensé depuis plus de trente ans ? Il n’y avait pas assez de sous à faire en utilisant cette filière ? Pauvre pays !

    TrucMuche

    10 h 00, le 04 décembre 2021

  • La faute à qui de ne pas avoir investi quand il y avait de l’argent?

    PPZZ58

    08 h 43, le 04 décembre 2021

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